Jody c'est une ovni, et c'est pas juste une question de physique (même si bon, va payer ta crevette métisse avec un système capillaire tout blanc). Quand elle vous accoste dans la rue, c'est avec une gestuelle abracadabrante suivi par une éloquence comme vous en voyez peu. Elle se lance dans de belles-paroles, des faux sourires, des mensonges éhontés tout ça pour vous soutirer votre argent, avec ou sans consentement. Car oui, Jody, elle en a rien à foutre. Quand elle travaille, tout ce qu'elle veut, c'est votre pognon. Elle continuera à se jouer de vous et puis dès qu'elle en aura fini, elle se montrera exécrable, vulgaire et égoïste.

Dès lors que disparait sa persona pour le travail, Jody n'a plus rien à voir. Elle a l'air toujours blasée, toujours nonchalante. Et quand elle l'ouvre, c'est pas mieux. Triste gâchis, un esprit si vif, une telle maitrise de la langue, tout ça pour se montrer cynique, sarcastique saupoudrée d'autres joyeusetés anti-sociales. Oh elle n'est pas méchante, mais elle ne fait rien pour se faire aimer. Dans le meilleur des cas, elle vous tolérera. Au pire, elle démontera pièce par pièce tout fragment d'espoir que pourrait inspirer vos dires. C'est encore pire quand elle se donne l'air d'avoir toujours plus d'un tour dans son sac. Cerise sur le gâteau ou goutte d'eau débordant le vase, elle semble se complaire dans ce qu'elle fait. Bref, elle est chiante.

Elle est la première à pointer l'hypocrisie chez les autres sans jamais vouloir admettre qu'elle la pire de toutes. En effet, elle ne porte pas un masque mais deux. Car en réalité, Jody n'est pas sans cœur, loin s'en faut. Il suffit de la voir quand il n'y a qu'elle et Malabar, sa gardienne. Souriante, bienveillante, heureuse même, elle ne se reconnait pas elle-même. On dirait une gamine toute contente avec son petit chaton. Après tout, Malabar c'est la seule qui la connait réellement et qui l'apprécie quand-même. C'est cette dernière qui arrive à faire sortir le meilleur de Jody. Telle une voie de la raison, la gardienne est même capable de la convaincre d'être ainsi avec le reste du monde, parfois. Malabar c'est son anti-dépresseur, un anti-dépresseur à laquelle Jody a développée une addiction. Elle a peur, peur de la perdre, peur de redevenir ce qu'elle était il y a quatre ans. La peur de redevenir cette grande gamine paumée, dépressive à la limite de sombrer dans la mélancolie. Retourner dans l'angoisse perpétuelle de tout et de rien. Bref, une fille qui aurait fini par devenir une folle aux chats. Paradoxal quand on sait qu'être mage c'est renoncer à la moitié de sa vie. Mais elle ne regrette rien, au moins maintenant vit-elle pour de vrai.