adossée à un mur, les bras croisés sur sa poitrine, son souffle crée de la condensation derrière le masque de tissus qui recouvre presque l'entièreté de son visage. n'apparaissent que ses yeux yeux absinthes, fixé sur un point imaginaire droit devant elle.
à vrai dire, son client est en retard. terriblement en retard. à tel point qu'elle commence à se demander si ce n'est pas l'heure de rentrer. la transaction promettait pourtant une rentrée d'argent qui lui aurait enfin permis de quitter cet endroit glacial avec le nécessaire en poche pour reprendre son activité la plus légale sans se soucier d'éventuels déboires financiers pour les six prochains mois.
la fourrure qui orne ses épaules est recouverte d'une légère couche de gouttelettes, givrées avec le temps passé dans le froid. les plaines recouvertes d'herbes, le soleil, la douceur de sa région natale commence à lui manquer doucement. peut-être en rentrant ira-t-elle enin voir sa mère.

le client ne viendra pas. elle soupire, lasse, et s'apprête à partir lorsqu'on l'interpelle.
décroisant les bras, la cape retombe et la recouvre presque entièrement. les doigts serrés sur l'une de ses dague, le sourire qu'elle affiche sous son masque crée de légers plis au coin de son regard.

elle juge et jauge l'homme qui s'approche d'un pas bien décidé.

à sa ceinture, les breloques et les fioles tintent légèrement quand elle se tourne.

―  est-ce que j'ai l'air d'en avoir quelque chose à foutre que t'ai mal au crâne, manant ?

elle découpe les deux syllabes du dernier mot sur un ton moqueur.
si il est véritablement à la recherche de quoi que ce soit, il saura insister.
sinon, et bien... advienne que pourra.