Tu ne me connais pas, personne ne peut me connaître... Après tout, je suis la seule à le pouvoir n'est-ce pas ? Mais c'est pas pour autant que tu ne peux pas essayer de comprendre un minimum ma psychés pour voir à quel gros morceau tu t'attaques. J'ai plusieurs visages, je me coule tel un serpent dans la populace, et tel le chat, peut importe la situation, je retombe toujours sur mes pattes. ça... C'est grâce à Orion. C'est lui qui m'a tout apprit dans le domaine. Mais pourtant... là où lui est un maître, moi je resterai à tout jamais imparfaite. Il y a au fond de moi une vraie petite tempête. Je suis râleuse, impulsive, et imprévisible. Et ça... ça fait peur aux gens. Les gens craignent ce qu'ils ne peuvent appréhender, là où Orion montrera une facette aussi plate qu'un lac au repos, moi je serais agitée, je ne peux pas empêcher les émotions de se refléter sur mon visage. Extrêmement vulgaire, je contraste incroyablement avec mon gardien qui lui, est tout le respect et la politesse fait homme... Enfin gardien, enfin... vous m'avez compris. Je suis pleine de vitalité et d'entrain, mais préfère me retrouver seule ou avec Orion plutôt qu'entourée de personnes. Chaque rencontre est une épreuve pour moi, il faut toujours se montrer sous un jour des plus délicieux. Et si moi je n'en ai pas envie ? On fait quoi ? Bien on se force. C'est toujours comme ça quand on est commerçant et qu'on vend de ses services.
Je ne peux pas me considérer comme idiote. J'ai beaucoup de connaissances, mais surtout dans mon domaine, celui des plantes médicinales. Vous êtes à la recherche d'un remède ? J'aurais toujours ce qu'il faut... Toujours. Je tiens ces connaissances de ma mère, et tout est rangé précieusement dans un coin de mon cerveau. J'aime particulièrement me documenter sur ce sujet qui me passionne.
Sentimentalement parlant... J'ai beaucoup de mal à comprendre mes sentiments, j'ai toujours l'impression d'avoir un ouragan dans le ventre, et de devoir tout déchiffrer, ce qui peut donner des situations assez cocasses... C'est assez... Affligeant. Mais au moins Orion en rigole bien.
Je peux aussi vous dire que je suis une bonne vivante, j'aime profiter de la vie là où je le peux.

Laisses moi te conter l'histoire de Dame Minerva, Lady ô combien importante, Demoiselle à la main verte, guérisseuse de pestiférés, ange déchu et éclaté au sol... Désagréable perso...

« Hey ! »

Revenons à l'histoire de notre merveilleuse naïade (qui, je le précise, ne sait aucunement nager et a tendance à couler comme une enclume.). Née de l'union d'un homme et d'une femme -comme un peu près tout le monde a part les gardiens en vrai...- Minerva ne vécu qu'avec l'un de ses parents. La mère de Minerva, Elinor. Quant à son père... Le couple vivait une passion torride bien qu'autodestructrice. Et un jour... Ce fut la fois de trop, le couple se sépara alors qu'Elinor ne savait pas qu'elle attendait un enfant. Et ce fut la fin de cette idylle. Avec son indisposition aux longs voyages, Elinor commença à faire pousser des plantes, se découvrant une passion pour le jardinage qu'elle transmit à sa fille. Et, par un mois de Novembre des plus sombres, la petite Minerva vint illuminer son sombre foyer, sans savoir que sa mère était à la tête d'une production de plantes hallucinogène qu'elle faisait pousser dans une clairière, en plein milieu de la forêt. Ainsi, avec sa mère, elle vécu de douces aventures, sans se soucier du lendemain, apprenant tout ce qu'il y avait à apprendre sur les plantes médicinales, et se satisfaisant de ces découvertes. Minerva était une petite fille pleine de vie, et d'une intelligence rare pour un enfant de son âge. Mais ne lui dites pas, elle risquerait de prendre la grosse tête... Elle est déjà tellement énorme...

« Orion ! »

Bon d'accord, d'accord ! Mais chaque petit moment de joie ne peut durer éternellement. Aucun chemin est tout lisse. Un jour, alors que Minerva jouait tranquillement avec sa mère dans la maison à un vieux jeu de l'oie qu'Elinor tenait de sa grand mère -en réalité elle l'avait acheté au marché pour une bouché de pain, mais Elinor adorait inventer des histoires toutes plus folles les unes que les autres- quelqu'un frappa à la porte, trois coups distinct, dont Minerva, sept années plus tard, aurait encore en mémoire. Un « Toc toc toc » ferme, qui aurait été capable de faire sortir la porte de ses gonds si elle n'était pas solidement accrochée. La mère de Minerva eut tout juste le temps de faire sortir sa fille par la porte de derrière, lui demandant de se cacher. Ce qu'elle fit, se glissant contre un tas de bois. Sa petite maison était reculée, au milieux des bois, bien sûr, de nombreuses personnes venaient, Minerva ne le saurait que bien plus tard, mais il s'agissait de trafiquants. Les éclats de voix se firent entendre. La fillette devina que sa mère devait de l'argent à ces gens depuis trop longtemps, et qu'ils étaient venus récupérer leur dû. Ce soir là fut le soir où Minerva fuit son foyer sans jamais se retourner, alors qu'en fond, ce dernier flambait de bon cœur. Désormais seule au monde, elle fuyait, courait, encore et encore sans savoir où ses pas la mènerait. La petite ayant toujours été gourdasse finit par se prendre les pieds contre une pierre traîtresse qui dépassait du sol. Une fois remise de sa chute, la jeune demoiselle attrapa la pierre entre ses mains, la faisant tourner ainsi sous son regard rageur, s'apprêtant à la lancer, quand une voix se fit entendre dans sa caboche. Minerva a toujours été une folle dingue. Mais cette voix n'était pas le fruit de son imagination fertile.

« Tu es seule et moi aussi, que dirais-tu qu'on passe notre vie ensemble ? En échange de la moitié de ta vie, je serais là. »

C'était un concept bien abstrait pour une enfant telle que Minerva, et elle accepta tout de suite, même si elle ne comprit pas tout de suite le prix qu'elle devait payer. Et c'est ainsi que de cette pierre et de cette jeune demoiselle naquit le plus génial, l'incroyable, l'infortuné (d'être tombé sur une compagne pareille) Orion.

« N'en rajoute pas, tas de cailloux inutile ! »

De ma bonté légendaire, je pris sous mon aile cette petite fille, et c'est là que commença notre voyage initiatique. Moi je vivais, et elle... elle ne souffrait plus de la solitude. La crise d'adolescence fut l'épreuve la plus épuisante que j'eus à vivre, mais je m'en sortis avec brio. Jouer les papa était un concept bien abstrait pour moi. Le plus dure fut les quinze ans de Minerva, la jeune fille, mettant un pied dans l'adolescence était à la recherche de passion, et se mit à me tourner autour comme un papillon de nuit volette autour d'une source de lumière. Le deuil de Minerva fut long. Très long...
Mais...Quand je vois quelle femme elle est devenue, je me dis que je n'ai pas si mal fait mon travail. Enfin... Je dis ça... mais ce fut à l'arrivée de Aerandir que tout se gâta. Qui est Aerandir me direz vous ? Rien de mieux qu'un fieffé Co... Hm excusez moi, un fieffé coquin. Minerva le rencontra dans un bar, au cours d'une soirée de buverie animé, notre jeune homme était de passage dans la ville et il en était de même pour nous. Les jeunes gens se mirent à se fréquenter. Je ne voyais ça que d'un œil paternaliste, neutre et bienveillant. Mais rapidement, quelque chose me creva les yeux. Aerandir, notre vagabond ne sortait avec la jeune femme que pour profiter de son argent dûment gagné en soignant les habitants et en leur vendant de nombreuses plantes. Cela lui assurait un toit au dessus de la tête, une assiette garnie de ce qu'il y a de plus cher, etc. ou comme on dit... le beurre, l'argent du beurre et le joli postérieur de la crémière. Je ne doutais pas un instant que les sentiments de la belle blonde étaient sincères. Mais ils ne l'étaient pas du point de vu de l'autre partie... Et il m'était insupportable d'être le témoin extérieure de cette histoire. J'en avais assez vu pour comprendre qu'une fois la belle vidée de tout ce qui pouvait être profitable, il la laisserait sans un regard en arrière. Et pourtant... Elle, elle avait l'air tellement heureuse. Le plus dur fut de lui faire entendre raison... Elle finit par mettre fin à cette relation toxique, Minerva ayant toujours été une fille assez maline et sensée. C'est ainsi que nous apprenions, un mois plus tard, qu'elle attendait un événement, ça... heureux... j'n'en sais rien, mais on l'attends. Et c'est pour cette raison que vous devez absolument nous emmener à Majoris.

« Je vous ai déjà répondu... C'est d'accord, mais en échange de cinq pièces... Et SURTOUT, taisez vous le long du trajet s'il vous plaît, j'en ai assez soupé... »