CADENCE.
Eurythmie fragile, intangible,
Crépuscule matinal. Confusion du possible.
Neptune ouvre les yeux puis découvre les cieux.
ESTAMPE.
De ces couleurs qui restent timides, éclosion dans le rosaire de nuances découpées comme du verre, de pétales entrelacées – l’enfant navigue dans la vie comme elle navigue en son palais. Aisance de celle qui ne se veut ni belle ni désirable – elle l’est déjà. Gamine solaire, elle porte ses rires hauts dans le ciel puis tambourine, valse et tremble jusqu’à ce qu’un parfum d’écume vienne enfin calmer ses peines dansantes. Rythmique humble mais affolante, fardée de simplicité, avec laquelle elle vit sans détour – les notes sont rondes comme le ventre d’un piano quand elle se lasse sans retour. Neptune s’élance, fleurit ses lèvres avec des roses parce qu’elle n’a pas le temps de cultiver les acacias, attrape un à un les baisers qui rodent sur ses lèvres puis les déplie et laisse éclore les camélias.
FASCINANTE.
Dans le juste milieu entre la candeur et la naïveté, toujours assise sur le rebord de sa fenêtre pour s’émécher du soir : Neptune est insaisissable. Sourire brûlant mais pas tout à fait calcinant. Chaleureuse. Peut-être croit-elle,
espère-t-elle, que les morts vivent dans les cieux et que les étoiles porteront ses rêves jusqu’à eux ; douce poétesse à ses heures, elle ne répond plus aux suppliques – aux besoins – de ses adorateurs quand elle descend dans le jardin et qu’elle dépose, sur la tombe de sa mère, des nuées de bleuet et des couronnes de lauriers.
DÉSIRÉE.
Couleurs de miel le jour de sa naissance, Neptune était née dans le mouvement d’une fin de ciel, avait gardé pour elle toutes les couleurs de l’été – l’orage balayait les corneilles, lui avait-on assuré. Si blonde qu’elle paraissait blanche, ses iris avaient conservé des aquarelles bleues ou des cascades de roses trop franches. Dès son plus jeune âge, elle était pudique. Poétique.
En décalage, et pourtant si conforme à cette image que tous répétaient à voix basse. U
ne jeune fille fragile, la sœur d’une future idylle. Et Neptune se confortait à ce rôle, n’en demandait rien de plus ; en dépassait pourtant de toute part, belle et expressive, naturellement insensible à son rôle ou à ses coutumes excessives. Jamais la jeune fille n’avait appris la dignité ; elle portait la grâce avec équité, comme si son naturel l’avait dotée d’un trop plein de douceur et de sensibilité. Une majesté innée qu’elle paraissait avoir hérité de sa mère, mais qui l’éloignait en même temps de son père – entre elles deux, elles étaient reines et ne souffraient jamais de l’absence des rois. Dualité entre la sœur et le frère. Entre l’amour et la foi.
IMPORTANTE.
Image essentielle et avide d’une scène politique dont elle était la tangente. Sœur de quatorze années cadette d’un frère qui deviendrait plus tard, comme leur père avant eux, le général des armées ; enfant inespérée d’une mère qui avait manqué de succomber à sa première grossesse et que la deuxième avait fragilisée. Elle s’appelait Maru, disait-on. Se passionnerait elle aussi pour les armes de sa famille, murmurait-on. Et aux larmes de l’enfance la jeune femme avait bientôt préféré la chaleur des dagues, de ce poids posé au creux de sa main quand on l’entrainait en prévision du lendemain. Paradoxale. Belle et abyssale. Rebelle et calme à la fois. Bientôt elle se découvrit douée, ne cessait plus de s’entrainer ; comme si la sueur de son corps, et les bleues sur ses poignets, construisaient peu à peu la femme à laquelle elle se destinait. Un fragment d’âme qu’elle découvrait comme les autres, entre ses vœux de poètes et sa sensibilité exacerbée – des gestes de divinité. Parfois si étrange, si discrète, qu’on doutait qu’elle puisse vraiment appartenir à ce monde.
CONTRADICTOIRE.
Neptune était discrète, élégante. Extravagante. Silencieuse sur son tatami, on la croyait effrayée par le son de ses pas lorsqu’elle était enfant ; elle n’osait pas dire que son ombre ne l’apeurait pas tant que le fracas des absents. Cet infini monde qu’elle contemplait depuis ses persiennes, haute dans le ciel, si lointaine d’un peuple qu’elle ne connaissait pas et ne se pensait pas destinée à connaître. Elle paraissait malade, s’offrait calmement à renaitre ; si pâle qu’on la soupçonnait enfant de la lune, alors que même que ses rires, clairs et expressifs, rappelaient à la douceur des dunes. Alors on l’avait voulue mage pour qu’elle se fasse moins fragile, lui avait offert des éarendils jusqu’à ce qu’elle découvre Elypse ; une louve de laquelle elle s’était rapidement énamourée, quand bien même son gardien – et son frère – la rejetaient. Sanctifiée. Coupable de s’être éveillée.
ENDEUILLEE.
Le vêtement de deuil avait fleuri ses épaules quand elle avait sept ans, avait quelques mois terni ses rêves d’enfant. Ce fut d’abord une quinte de toux sur les lèvres de sa mère – le modèle de Neptune, qu’elle suivait un peu trop souvent dans les couleurs –, puis des amarantes qui s’accrochèrent à ses rêves. Fleurirent sur ses poignets, amarantes aux lueurs de la peur, puis remontèrent sur ses épaules pour atteindre le cœur. Une maladie de peau encore peu connue qui avait ravi la mère de l’enfant dans le secret, une chambre close dont elle n’avait pas pu s’approcher parce qu’on craignait qu’elle ne soit blessée – seules les cendres, ensuite dispersées dans le jardin familial, avait raccrochées l’enfant au souvenir de son parfum de lilas, et le collier d’ambre mat qu’elle n’avait cessé de porter depuis qu’elle s’était avancée au-dessus de la tombe pour y planter un acacia.
PEU À PEU,
ELLE GRANDIT.
Péniblement tout d’abord ; parce que sa mère était son repère, qu’elle n’était soutenue ni par son gardien ni par son frère. Rancunière, un instant, parce qu’elle n’avait pas pu user de son pouvoir pour sauver celle qui était royaume, la main qui soignait ses hématomes. Pourtant elle avait grandi. Ce fut Elypse qui, un instant touchée par la mélancolie fatiguée de ses traits, s’attarda un soir au pied du lit et l’avait consolée jusqu’à ce qu’elle s’endormisse ; puis s’égara enfin à la suivre, ombre blanche pour laquelle elle devenait peu à peu indispensable, indissociable. Idiographique lorsque drapée de mort, l’enfant se fait gracieuse et audacieuse. Souvent nue mais toujours parée de cette grâce exquise qui leur ferait dire «
tu es belle quand tu pleures », jamais elle ne laissait les larmes s’échapper ; celles-ci étaient un trésor de sa poitrine et elle les porte gravées – conservées – dans le collier d’ambre en son cœur. Et peu à peu Neptune atteint sa dixième puis sa quinzième année ; retrouve cette grâce d’antan, quand elle se réconcilie avec son frère puis son père ; garde cette candeur d’enfant, jusqu’à ce que ses mains se jugent sur une lame et qu’elle croise le fer avec ses maitres d’armes. Apaisée. Belle. Élégante gamine, étonnante adulte.
Et parfois, lorsque l’on la surprend à se trouver triste, elle répond que le ciel n’est plus assez bleu pour les vivants, et qu’elle souhaiterait, un jour, le colorier aux jades du printemps.
Parce qu’elle est fille, parce qu’elle est sœur,
Parce qu’elle est mage.
Et quand Enyo devint général,
Elle se fait lumière dans l’ombre de son frère.
Jusqu’à un jour se glisser à ses côtés
Et lui murmurer sans qu’il ne la rejette ;
« Partons, Partons,
La mer est belle. »
Elle est fascinée par les oiseaux (elle a une collection de plumes) et par les étoiles (elle a une collection de portraits)
xxx Les cheveux si blonds qu’ils paraissent blancs, on l’a cru longtemps atteinte d’albinisme
xxx Elle craint tout de même le soleil et sort souvent couverte, voire avec des lunettes de soleil
xxx Elle a essayé exactement 34 eärendils avant de convoquer Elypse
xxx Le vrai nom d’Elypse est « La Dame Blanche », mais Neptune ne l’utilise jamais
xxx Elle adore les coiffes avec des plumes, les vêtements verts et les kimonos d’entrainement
xxx Neptune s’amuse de son apparence fragile pour surprendre ses adversaires
xxx Elypse parvient parfois à la canaliser en lui donnant des jeux de réflexion
xxx La jeune fille adore arrive dans le dos des gens et les surprendre
xxx Elle peut marcher à côté de vous sans que vous ne la remarquiez
xxx Voire vous effleurer
xxx À la réflexion, elle ferait une très bonne voleuse si cela l’intéressait
xxx Passionnée par les armes, préfère les lames longues et fines ou les petits coutelas de lancer
xxx Instinctivement très douée dans les arts martiaux
xxx Plus dans l’auto-défense que dans l’attaque, cependant
xxx S’intéresse au médical et au corps humain depuis qu’elle a éveillé Elypse, au grand damn de ses parents
xxx Et de son frère
xxx Porte toujours un point d’honneur à toujours être au courant des secrets d’Enyo par ailleurs, quitte à être réprimandée
xxx Fait toujours en sorte d'être au courant de tout ce qui concerne la politique, de toute façon.
xxx Entretient d’ailleurs une rivalité assez forte avec Enyo, puisqu’il se méfie des mages
xxx Rivalité toutefois souvent complice
xxx Songe parfois à quitter sa famille pour devenir exploratrice, de manière plus ou moins avouée
xxx Elle se prépare cependant davantage à diriger la famille à la mort de son père
xxx Assez naïve quand on y pense
xxx Connait très peu le monde extérieur
xxx Aime bien dormir contre Elypse comme si elle était un oreiller géant
xxx Ce qu’Elypse détestait tout d’abord mais a fini par accepter
xxx Sort souvent du palais, dans les rues de Majoris, pour aider des pauvres ou des associations.
xxx Elle préfère user de son prestige pour les aider plutôt que de se salir les mains, parce qu’elle trouve ça plus efficace.