He found a crooked sixpence upon a crooked stile.
He bought a crooked cat, which caught a crooked mouse,
And they all lived together in a little crooked house.
Je ne peux m'en empêcher.
Mais je n'en ai pas besoin.
Si je ne peux me regarder.
Vous non plus n'y voyez rien.Il prospecte en enfer.
Il cherche la veine mère.
Le passé est un poids influent. Une responsabilité. Un fardeau.
Vivre sans cette densité élevait les Hommes en légende et les légendes en mythe.
Somptueux pouvoir qu'est celui de l'anonymat, du mystère, de l'obscurité. Il n'était pas un Homme, il était une énigme, une chimère surnaturelle qui se propageait dans les rues. Fourbe diablerie. Son ombre léchait les murs. Oeuvre ésotérique.
Son voile recouvrait l’entièreté des crimes commis dans le nord, tel un marionnettiste offrant une représentation macabre.
Il n'avait engendré sur son passage que le chaos, le désordre, l'anarchie. Son représentant divin n'était autre qu'une atroce créature aux traits humains, au rictus moqueur et à l'existence meurtrière.
Dérangé ?
Fou ?
Extravagant ?
Il n'était rien de tout cela.
Il avait été appelé par bien des noms, il ne répondait cependant qu'à un seul patronyme.
Néron.Ses chaussures claquaient le sol humide de la ville portuaire, le regard dissimulé par d'épais verres opaque.
Des lunettes de soleil caractéristique.
Sa présence avait beau relever de l’événement pour le commun des mortels, elle était ici justifiée par une rumeur s'étant concrétisée suite à la rencontre quelque peu fortuite de son gardien, Discors, et d'un fantôme du passé.
Un passé depuis si longtemps oublié pour Néron qu'il en était devenu un aveux paranoïaque.
Car si son ascension s'était voulue aussi spectaculaire dans le monde de la pègre, c'était bien pour deux raisons : son intelligence supérieure et son manque d'attache. Ni parents, ni connaissances.
Aucune faiblesse, aucune faille.
Pas même un prénom.
Et cette déshumanisation avait fait de lui une fumée insaisissable, ne filtrait comme information que celle qu'il souhaitait laisser filtrer. Il n'était rien de plus que le maître de la Sphère, son organisation. Une figure inhumaine qui n'ouvrait la bouche que pour proférer des menaces ou autre proclamation. Comment s'opposer à une existence si transparente qu'elle semblait se trouver sur un tout autre plan ?
Toutefois, la venue d'une seule et unique personne risquait de mettre en péril son règne divin sur le monde criminel d'Idye.
Esfir.Le calme de la nuit.
Un ange passe.
Le voici à présent immobile, face à une imposante bâtisse, celle la même qu'on estimait imprenable de par son appartenance au gouverneur de la région.
Mais rien n'était inaccessible à Néron, encore moins lorsqu'il était en présence de Discors et de son don de téléportation.
En posant simplement sa main sur son dos de manière doucereuse, il fut téléporter sans le moindre bruit dans une pièce aussi spacieuse qu'elle était sombre. Rapidement, le duo criminel s'était séparé pour laisser à Discors le soin de s'occuper de garder la porte pendant que Néron s'adonnait à quelques préparatifs en prévision de son entrevue en charmante compagnie.
Plusieurs seringues furent sortie de la poche de son imperméable.
Quelques minutes plus tard.Brusquement une faible lumière, celle d'une bougie, extirpa la pièce de son intense obscurité et Néron se trouvait assis sur une chaise, juste à côté du lit d'Esfir. Il avait ôté son imperméable ainsi que ses lunettes de soleil car, l'heure n'était plus à la dissimulation de son identité.
Sans plus attendre, il engagea la conversation avec la jeune femme, à peine avait-elle ouvert les yeux dans un état léthargique.
Hébétement.
― Bonsoir, Esfir... sa voix était lente, impersonnelle. Sordide. Ses mots s'allongeaient, comme s'il manipulait le temps.
J'imagine qu'à mon visage, tu m'as certainement reconnu. Si tant est que tu as vraiment reconnu cette chose qui m'accompagne la plupart du temps... Vois-tu, je ne me déplace que très rarement... Mais... Ta venue a quelque chose de... Symbolique.Lentement, l'ombre au visage à demi éclairé par la flamme d'une bougie se consumant lentement vint se pencher dans la direction de son interlocutrice.
Il reprit.
― N'embrume pas ton esprit en obligeant ton corps à effectuer quelconque mouvement... Je t'ai injecté une drogue pour empêcher toute interaction physique entre nous, espérant que ça te rendrait plus... Docile. il se redressait finalement sur sa chaise, son regard ne se posait même pas sur la demoiselle alors qu'il récitait ses mots sans la moindre émotion.
Lors de ton arrivée à Idye, j'avais pris la décision de te laisser en paix. Tu ne représentait pas le moindre danger. Mais... Les choses ont quelque peu changer.Sinistre entretien.