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« Il y a bien longtemps avant même que les gens n'habitent dans le ciel. Une guerre terrible éclata entre les hommes et une Déesse malfaisante. Après des combats sanglants, nos ancêtres aidés de Dieu scellèrent le pouvoir de cette Calamité. Puis quittèrent la terre souillée et stérile pour construire leur avenir dans le Ciel. »
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{ things that shouldn't be done. (claus)
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things that shouldn't be done. (claus), par Invité ► 23/6/2018, 15:28 ►
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i.
Sous ses yeux s'étendait l'immensité de la ville, dans toute sa splendeur, coupable et hérétique. Un monde à conquérir, dirait-on. Belle et dangereuse, la métropole exerçait une étrange attraction sur le voyageur fourbu qui venait de sa montagne et qui y découvrait un lieu où la vie se faisait plus douce.
Le temps était plus clément sous les latitudes méridionales. Débarrassé de la couche de nuages et d'air frais qui s'appropriait sa chaleur et sa lumière, le soleil libéré réchauffait la brise légère qui courait sur sa peau. La terre elle-même, moins sèche, plus fertile, était plus souple sous ses pas. L'eau, rendue à des températures humaines, se propageait à vive allure dans des champs rayonnant de vie. La vie était belle et fragile dans ces terres où la nature divine offrait à qui le voulait bien ses plus riches ressources, et comme toujours, Hisaki se disait que ces terres-là auraient dû revenir à ceux qui honoraient le mieux Niantu.
Mais le culte en avait fait le sacrifice, et s'il appréciait les largesses de son dieu, Hisaki endurcissait son cœur pour ne pas céder aux sirènes d'une existence plus paisible.

ii.
Dans le brouhaha permanent de la ville, les rumeurs bruissaient comme des éclats de verdure perdus dans la jungle de l'urbanité. La plupart d'entre elles s'évaporait dans l'indifférence générale, mais parfois, plus résistante, ou tout simplement plus importante, l'une d'entre elles venait titiller l'oreille attentive d'Hisaki. Le nom revenait d'une conversation à l'autre ; anecdotique, il aurait pu, à la rigueur, convenir à un anonyme venant enfin de trouver de l'occasion de se distinguer ; plus appuyé, il signalait une personne d'une certaine importance dont il convenait de parler. Le passage d'un nouvel explorateur en ville n'aurait sans doute pas laissé tant de traces s'il n'était associé au nom d'un ancien protecteur venu du nord lointain - et en la matière, Hisaki croyait assez peu aux coïncidences, même s'il espérait très fortement se tromper.
Trop retenu, il n'avait pas osé demander à ses interlocuteurs du culte si c'était bien là la vérité. Sa mission de ce jour était de s'assurer de la bonne reconquête de la religion dans ces foyers urbains si prompts à abandonner la tradition. Les progrès étaient encourageants, mais ne voulaient pas dire grand chose, il lui avait fallu enfermer ses inquiétudes et adopter un visage rassurant - ou ce qui s'en rapprochait. Tous, Hisaki compris, avaient semblé évité un sujet épineux qui, pourtant, leur pendait au nez. Ils jouaient à l'aveugle parce que cela leur convenait. Les mots avaient été retenus jusqu'au dernier instant, au moment où, tournant les talons, Hisaki avait eu la sensation que quelque chose qui aurait dû être dit était sur le point de se révéler. Mais ce n'était que le silence qui l'avait accompagné vers la sortie.
Et le voilà seul, désormais, libéré de toute obligation envers autrui. Hisaki n'avait eu aucun remords à envoyer Imé trouver une chambre pour la nuit, et puisqu'il ne l'aurait pas fait lui-même, elle avait dû s'exécuter. Elle lui ferait payer cet abandon par la suite, mais il dormirait dans un bon lit.
Il fallait s'éloigner s'il ne voulait pas qu'elle le retrouve trop vite.

iii.
La foule est désagréable et oppressante. Elle impose sa présence à ses pensées, les noie sous son épais amas de nuisance, sature ses sens d'informations contradictoires ; intrusive, elle viole l'intimité de son intériorité.
Hisaki tente de se convaincre que la foule est la responsable de son égarement. Qu'il n'est pas vraiment intéressé par ce qu'il recherche, qu'il n'a pas cédé à la curiosité. Peine perdue. Il fonce de plein gré dans le mur de son humaine déchéance, et il ne songe pas à s'en inquiéter.
Car devant lui se profile la silhouette hâlée de celui qu'il recherchait. L'apparition est si inattendue qu'Hisaki peut prétendre n'avoir rien orchestré, et s'arrêter brusquement, sous le choc. La politesse le pousse à prendre la parole - froid comme à l'ordinaire, il n'a pas encore aiguisé ses mots et se laisse surprendre par l'étonnement qu'il n'a pas totalement surmonté.

« Tiens, les rumeurs disaient vrai, on dirait bien que Claus Ymiré est en ville. »

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things that shouldn't be done. (claus), par Invité ► 25/6/2018, 16:03 ►


things that shouldn't be done

Une journée de repos, de libre. Le mage avait passé les dernières semaines à descendre sur terre, affrontant des êtres plus repoussants les uns que les autres, se jetant dans cette forêt émeraude ne sentant plus la peur se présenter en lui. Cette passerelle, l'étendue des bois, nul ne venait lui serrer le cœur, il voulait toujours en savoir plus, élucider des mystères. Claus pouvait à présent se targuer d'être un véritable explorateur. Maïka en sa compagnie, le mage profitait de sa journée de repos, visitant la capitale et profitant des bienfaits de la liberté.

La belle ne lâchait pas son bras ; telle la princesse qu'elle se considérait elle ne quittait plus son prince. A ses côtés elle avait cette sensation d'être humaine, de pouvoir respirer, de ne dépendre de personne d'autres. Claus de son côté était moins à l'aise, la ville lui donnait de l'urticaire tant le monde était palpable. La fourmilière, c'était ainsi que l'homme s'évertuait à voir cet endroit. « Je vais finir par ne plus jamais remonter de la terre ferme. Toute cette populace je n'en peux plus. Ils piaillent. « Tss. Claus tu te veux noble et hautain mais tu n'es qu'un sauvage. »

La statue de marbre la dévisageait ; le mage était habitué à entendre de tels propos de la bouche de sa gardienne et au fond, il savait qu'elle n'avait pas tord sur le sujet. L'homme détestait la foule, le monde tandis que la sorcière s'en amusait, se délectait avec joie des regards des passants sur son apparence. D'un geste instinctif il se détachait d'elle, figeant ses mains en poches. « Je vais emprunter une rue plus discrète, tu me rejoins après ma belle ? » Elle acquiesçait sans commenter, de fait, la danseuse n'avait pas achevé sa représentation du jour.

L'ombre se faufilait alors entre les passants. Une allure nonchalante qui le caractérisait si bien depuis fort longtemps. Ainsi, il était reconnaissable sans mal. Une voix. « Hm ? » Le mage se tournait à l'écoute de son nom constatant la présence d'un visage du passé. « Cette journée ne sera pas aussi risible que prévu il semblerait. » Il inclinait un peu son menton pour le saluer. « Les rumeurs ne veulent pas m'oublier décidément. Comment faire pour qu'elles me laissent ? Et toi Hisaki, ici pour prêcher la sainte parole ou pour l'Ouest ? Le regard figé sur lui.


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things that shouldn't be done. (claus), par Invité ► 2/7/2018, 14:17 ►
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iv.
C'est un visage impassible, pâle comme la glace, qui observe l'ancien protecteur du nord se retourner et le reconnaître à son tour. Il se contracte, plutôt que de laisser échapper le moindre signe de sa déception. Il ne laissera pas les paroles de Claus éveiller le moindre sentiment en lui. Mais le fait qu'il se force à rester impavide prouve bien qu'Hisaki est déjà touché.
Ce n'est pas vraiment du sarcasme qu'il entend chez Claus, plutôt une larme d'arrogance, nourrie par cette célébrité qui lui court après et  par cette certitude, absolue, palpable, de l'étendue de sa propre valeur. Les rumeurs ne mentent probablement pas : cet homme, identique aux souvenirs d'Hisaki, semble bien capable d'embrasser sa propre déchéance avec un grand sourire, totalement indifférent à la grandeur du dieu à qui il doit la vie.
Ce ne sont bien entendu que pures spéculations, qui attendent d'être confirmées lors d'une conversation qui s'annonce déjà ardue.

« Ce ne sont pas tes affaires. » réplique Hisaki avec plus de violence qu'il ne l'aurait voulu.

Il ne peut s'empêcher d'être sur la défensive, car il ne se sent jamais à l'aise avec les autres, et discuter en dehors du cadre professionnel avec son ancien collègue se révèle bien plus difficile que prévu. Impossible de se réfugier derrière des considérations professionnelles : l'aborder revient à révéler l'intérêt qu'il peut avoir pour cette personne, et cela le gêne qu'on puisse le croire curieux.
Bien que ce soit effectivement un trait de personnalité qu'on peut lui prêter.
Hisaki n'a pas envie de s'embarrasser de politesse, tout cela le débecte un peu. Il préfère en venir rapidement au cœur du sujet, afin de se débarrasser de cette corvée, et tant pis s'il se montre un peu rustre dans le processus.

« J'ai par contre entendu dire que tu étais devenu explorateur, et que tu venais juste de rentrer. C'est vrai ? C'est vraiment le métier que tu as choisi quand tu as censé d'être protecteur ? »

L'accusation pointait sous son ton faussement détaché. Il n'était pas doué pour tirer les vers du nez à quelqu'un d'autre, car ses intentions étaient trop visibles. Le reproche suintait de toute son attitude, de ses sourcils déjà froncés au sommet de sa figure, de ses bras resserrés en mains crispées à leur extrémité.
Peut-être se trompait-il, et avait-il été abusé par de simples ragots sans intérêt.
Mais il lui semblait bien être sur la bonne piste.



hrp:
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things that shouldn't be done. (claus), par Invité ► 4/7/2018, 11:14 ►


things that shouldn't be done

L'aigreur ou le rejet ne s'était jamais montré à l'esprit du mage à l'encontre de Hisaki. Son avis se voulait neutre pour autant son approche de la religion lui avait toujours susurré de garder un tant soit peu de distance avec lui, par prudence. Les fanatiques ont toujours l'habitude de surprendre ou de prononcer des mots pire que des blasphèmes. L'épéiste avait eu cet instinct dès lors que son regard sombre avait figé son intérêt sur son visage de marbre. Cette rencontre ne serait pas salvatrice, le hasard se voulait porteur d'un goût amer.

Explorateur adepte du danger, Claus se montrait malgré tout nonchalant sans prendre la peine de prouver un tant soit peu de distance. Il aimait aussi cette sensation, celle se déglutissant dans ses veines. Milles pattes d'insectes se promenant dans son corps face à un potentiel danger ou une future altercation. Bien que non religieux l'homme se voulait lumière, il n'avait rien à se blâmer. Debout dans cette ruelle il faisait quelques pas afin de se figer dans les frêles rayons du soleil parvenant à se montrer entre les bâtiments.

Une réponse acide, un sourire narquois. « Ola bien loin de moi l'idée de vouloir te tirer les vers du nez, je souhaitait juste faire la conversation en homme civilisé que je suis. » Claus haussait les épaules avec lenteur tout en ne dévissant pas ses mains de ses poches. Son regard se voulait narrateur, il souhaitait cerner son vis à vis. Ne le quittant pas des yeux une seconde le mage cherchait à déceler tant bien que mal une faille ou un aveux de son attitude froide — bien qu'il n'ait jamais eu l'occasion de ressentir Hisaki tel un joyeux luron plein de joie. 

Il représentait bien sa région, le froid, la neige immaculée sur le flanc de la montagne. Il n'était que glace tandis que Claus se voulait toujours porteur de la flamme du climat du nord. Son vis à vis lançait son premier couteau qu'il comptait bien récupérer avec aisance. « Il faut cesser de te laisser aller aux rumeurs bien que sur ce coup là, elles ne mentent pas. Comme quoi parfois je devrais peut-être tendre l'oreille... » Il dévoilait enfin se main droite, venant se massant la nuque. « Donc oui mais le nord ne manque pas de mages remplaçants. »


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things that shouldn't be done. (claus), par Invité ► 12/7/2018, 20:36 ►
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v.
Il lui semble entendre la voix d'Imé remonter des profondeurs, maternelle et bienveillante, et probablement aussi quelque peu amusée, lui susurrer à l'oreille des mots de triomphe qu'il a toujours détestés. Probablement l'aurait-elle prévenu du terrain glissant dans lequel il s'engage si elle avait été présente. Même absente, pourtant, elle continue à le hanter de ses bons conseils qu'il n'écoute jamais. Elle cherche toujours à lui donner l'impression qu'elle en sait plus que lui sur les relations humaines, alors qu'elle n'est qu'une pierre qu'il a eu le malheur d'éveiller. Hisaki ne devrait pas avoir à recevoir de conseils d'elle, et pourtant, ses avis continuent de le harceler.
Les excuses attendront, et elles ne viendront probablement jamais. Après tout, Hisaki ne doit plus rien à Claus. En se brisant, le lien professionnel l'a libéré de ses obligations de vérité. La réciproque est tout aussi vraie, mais Hisaki espère que Claus ne se réfugiera pas à son tour dans le secret, mettant fin prématurément à la conversation. Le jeune homme ne veut pas se compromettre, en revenant sur son refus et en offrant finalement à son ancien collègue des informations qui, certes, n'ont que peu de valeurs pour lui, mais qui à ses yeux ne méritent pas d'être partagées.
Il prend l'air de celui qui sait, de celui qui n'est dupe, de celui qui ne se fait pas manipuler - de celui qui ne croit pas Claus lorsqu'il lui affirme sa bonne volonté, et cet air-là lui vient si naturellement qu'Hisaki comprend qu'il se méfie instinctivement de son interlocuteur. Il lui prête un pouvoir sur les mots qui dépasse largement celui qui lui-même possède. De la part de Claus, ce n'est pas le mensonge qu'il craint, mais la façon douloureuse dont il apportera la vérité. Jusqu'alors, Claus ne lui avait jamais semblé une menace, mais aujourd'hui, Hisaki se sent obligé de revoir son opinion sur le sujet.
Sa réponse à l'aveu de Claus est d'une éloquence incomparable :

« Ah. »

Eh bien, Hisaki a ce qu'il veut, sa source est sûre, il est donc libre de s'éloigner dès à présent en prétextant n'importe quelle occupation de première importance pour se libérer de la présence de Claus. Pourtant, sa réaction ne rend pas hommage à la déception qui grandit désormais sans entraves en lui. Il espérait, peut-être, avoir été trompé, mais ce dernier espoir est désormais écarté, et il lui reste à affronter l'idée que Claus a vraiment perdu la raison.
Le choc est assez grand pour le faire dévier légèrement de ses principes. La parole, normalement destinée à son dieu, s'affranchit des limites qu'Hisaki lui a posées - mais effrayée de cette liberté nouvelle, elle bégaie et tâtonne, incertaine encore de ce qu'elle veut dire.

« C'est-à-dire... c'est pas vraiment ça... je n'en doute pas pour le nord, mais... et ta remplaçante te fait honneur mais... non, c'est pas vraiment ça... »

Pourquoi les mots, qui lui semblent si simples à manipuler lorsqu'il chante la gloire de Niantu, deviennent si difficiles à ordonner ? Probablement parce qu'il ne désire pas jeter la véracité de ses sentiments en pâture à un homme qui n'en a rien à faire. Cela ne serait pas digne, et Hisaki tient énormément à sa dignité. Il a conscience de sa place et du rôle du représentant qu'il joue pour son culte, et il ne veut pas les décevoir en se montrant trop ouvert.
Mais à force de se débattre, il finit par glisser, et l'aveu que lui-même retient trouve finalement de quoi s'exprimer :

« Enfin, je ne m'attendais quand même pas à ce que tu délaisses ton métier pour faire ça. »

Incapable de prononcer le mot « exploration », Hisaki y met pourtant tout le mépris qu'il porte à cette activité impie. Il ne s'est jamais vraiment trop caché qu'il ne porte pas les explorateurs dans son cœur, mais si Claus avait des doutes, il vient de lui fournir de quoi les effacer définitivement.
Et derrière ce reproche aigre, se cache un pourquoi qu'il n'ose pas encore demander.

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things that shouldn't be done. (claus), par Invité ► 17/7/2018, 15:52 ►


things that shouldn't be done

La poupée religieuse voulait des réponses à n'en point douter. Le mage l'observait, le regardait prendre sa franchise de pleins fouet ; sans vergogne Claus lui offrait réplique sans prendre la peine d'éviter d'offenser Hisaki. Au fond de lui, la petite voix susurrait que son vis à vis n'offrait que mépris à sa nouvelle vie. Le sujet allait forcément venir sur le devant de la scène, le tout était de savoir de quelle manière il allait l'introduire. Jambe droite d'avantage appuyée, brisant son allure le tout accentué de ses bras croisés avec nonchalance.

Le clap de début se faisait entendre. « Tu sembles perdre tes mots mon cher ami, prends ton temps. » Taquinerie non dissimulée à son égard. Celui qui se considérait en interprétation allait analyser. Il allait devoir faire face à son ancienne vie et ce d'une manière à laquelle il ne s'attendait pas. D'un pas succincts, unique, il se rapprochait de lui sans pour autant mouvoir sa position, sa posture. « Quelque chose semble te poser souci Hisaki, je t'écoute. Nous nous connaissons depuis assez longtemps pour user de franchise, ne penses-tu pas ? »

L'homme souhaitait le faire avouer, tel une main posée sur son torse il le poussait avec lenteur près du vide, cherchant sans aucune discrétion à le faire chuter. Hisaki devait prouver que sa religion n'avait pas dénué son esprit de caractère, qu'il n'était pas le pantin que Claus imaginait. Puis un mot, un oiseau de mauvais augure se propageait sur la conversation, le tout teinté de mépris. « Ca ? » Tête un brin inclinée sur la droite, le regard interrogateur vers son passé. « Tes paroles semblent teintées d'un certain mal-être, un souci ? »

L'épéiste avançait encore, un pas puis un second, et encore un autre afin de s'approcher encore d'avantage vers lui. Les bras vont même jusqu'à se décroiser, chutant le long de son corps sans bouger. « Tout cette rancœur et ce mépris doivent te ronger de l'intérieur, tu devrais tout libérer. Qu'as-tu à me dire précisément ? » Lentement Claus attrapait le pommeau de ses questions, enfonçant la lame dans la poitrine du protecteur. Il se figeait une fois à un mètre environ de ce dernier. « Si tu n'es pas à même de le faire pour toi, fais-le pour ton Dieu. »


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things that shouldn't be done. (claus), par Invité ► 19/7/2018, 21:28 ►
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vi.
Le trait de caractère le plus agaçant chez Claus tient sans aucun doute à cette fâcheuse manie de s'engouffrer dans la moindre faille de conversation, et de feindre une sympathie dont on ne sait vraiment si elle est sincère, car toute teintée d'honnêteté qu'elle paraît, elle entretient la confusion qu'elle prétend évincer. Au moins ses intentions sont-elles un peu plus claires : ses paroles incitent Hisaki à révéler ce qu'il a sur le cœur, pour pouvoir par la suite réutiliser contre lui ce qu'il a appris, à un degré qu'il est encore difficile d'envisager. Derrière cette fausse bonhomie, Hisaki perçoit une menace - et qui n'en aurait perçu une face à tous ces sous-entendus perfides lancés contre lui, face à cette apparente gentillesse jetée à la figure d'un quasi-inconnu, qui forment autant de raison de se méfier - et une condescendance qui porte un soupçon d'accusation. Rancœur, mépris, des mots lourds de sens, négatifs, qui ne correspondent pas aux sentiments d'Hisaki - ou du moins, aux sentiments qu'il reconnaît posséder, car il s'estime volontiers au dessus de telles mesquineries.
Hisaki comprend tout de même que ce qui se passe lui échappe en partie. Il n'a qu'une vision imprécise du tableau global qui l'empêche de saisir toutes les implications de ce que Claus lui dit. À vrai dire, il ne comprend pas pourquoi il devrait céder à un impie qui lui offre de se libérer de sentiments qu'il ignore, qui lui demande d'agir pour son dieu. Toute mention de Niantu dans sa bouche infidèle est une incontestable souillure, comme si un homme comme lui pouvait savoir ce que son dieu exige de lui. Ça le chiffonne plus que tout le reste, d'ailleurs, que Claus mentionne son dieu. Il n'en a aucun droit, il a perdu le peu de droit qu'il avait, et désormais, le seul droit qu'il lui reste, c'est d'écouter des sermons rigoureux pour le remettre sur le droit chemin. Mais dans ce domaine, Hisaki est assez lucide pour savoir que c'est pratiquement peine perdue.
Il a essayé maintes fois.

« Je ne sais pas ce que tu cherches à faire, avoue Hisaki sans ambages, mais tu n'as aucune idée de ce qu'il faut ou ne faut pas faire pour Niantu. »

C'est la colère qui flamboie dans sa voix, même s'il est probablement le dernier à s'en rendre compte. Hisaki se croit toujours calme, isolé des sentiments dont Claus l'accuse à raison d'y avoir cédé. Mais se trompant sur lui-même, le filtre qu'il pose à sa rancœur se dissipe, et la parole se libère enfin.

« Si c'était le cas, tu ne serais jamais devenu explorateur. Mais quelle sottise ! Ça ne te suffit pas, ce qu'on a ici ? Il faut en plus que tu cherches à aller voir ailleurs, bête comme tu es, alors que Niantu t'a déjà offert le paradis ? »

Surtout à lui, qui vient du nord, où la vie est si douce et si paisible, en comparaison de l'enfer glacé à où a grandi Hisaki. Ce dernier relève d'ailleurs toute l'ironie de la situation : il est celui qui aurait dû être le moins heureux de la position dans laquelle il se trouve. Non seulement Falias est à peine habitable, mais on l'oblige également à occuper une fonction détestable auprès d'une personne qu'il méprise. En comparaison, être le protecteur choyée de la lointaine contrée du nord paraît bien agréable.
Probablement parce qu'il faut avoir été privé des vertus de Niantu pour comprendre à quel point elles sont primordiales.

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things that shouldn't be done. (claus), par Invité ► 22/7/2018, 16:20 ►
{ L'homme avait beau vouloir sauver l'humanité, cerner les réponses sur les nombreux mystères du monde il n'en était pas pour autant salvateur. Claus aimait danser au rythme des discussions afin de déceler les failles, de maîtriser la faiblesse pour s'en servir à ses profits. Certains chanceux le percevaient comme un mage bien tandis que d'autres le ressentaient comme un démon, un diable. L'un ou l'autre, cela l'importait peu tant que personne ne se mettait sur son chemin.

Ce que je cherche à faire ? Moi ? ll décorait ses mots de sa main au niveau de sa poitrine, la paume contre le tissus de son haut il mimait la surprise non sans ironie.
Mais oui, je te rejoins sur le fait que je ne connais rien de ton Dieu, je voulais simplement te faire parler, tu semblais en avoir besoin, il haussait les épaules et gisait ses mains en poches.

L'épéiste se délectait de la pointe de hargne qui s'accrochait aux mots de Hisaki. Le culte était un sujet houleux et Claus avait sans mal conscience que cette dernière serait une arme adéquate. Il n'avait eu qu'à appuyer sur cet interrupteur pour autant, il ne sous-estimait pas son interlocuteur, loin de là. Cette personne était un protecteur respecté avec lequel il valait mieux user de prudence.

Oh, voilà que nous parlons de sottise à présent. Ton point de vue me blesserait presque, si le mage en montrait de l'intérêt. Haussant un sourcil, il libérait sa main droite la passant dans sa chevelure ébène.
Ton esprit est si étriqué, ce n'est pas une question de « suffire » bien au contraire, une parole enfantine qui venait lui taper sur les nerfs. Caelum est une prison dorée pour l'humanité, une île de secrets. Comment sais-tu que ton Dieu pourra ad vitam æternam maintenir ce lieu dans les cieux ? Les choses pourront-elles toujours être ainsi ? Tu es égoïste et peureux de croire que fermer les yeux ainsi est la chose à faire. }
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things that shouldn't be done. (claus), par Invité ► 24/7/2018, 13:09 ►
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vii.
Hisaki halète doucement, transporté par la ferveur de sa croyance, lui qui pense avoir mérité par ses sacrifices autant que ce que l'explorateur du Nord a toujours possédé.
Claus brouille ses repères en refusant de suivre les schémas de pensée humaine qu'Hisaki connaît. Il estime que sa propre relation de colère aurait dû être suivie, au minimum d'une défense plus ou moins solide, au mieux d'un éclat furieux semblable au sien, mais Claus se dérobe derrière une pureté d'intention qu'il est bien difficile à contrer. Il est presque touchant, à feindre l'inquiétude pour son ancien collègue, et on le croirait sincère. Mais cette tempête qui gronde en Hisaki l'empêche d'y succomber. Il n'avait encore jamais éprouvé le désir d'écraser Claus et de lui prouver la supériorité de ses opinions, car jusqu'alors, cela ne lui avait jamais paru nécessaire : à présent, il lui faut souligner la dégradation de son aîné, afin de lui faire prendre conscience du gouffre dans lequel celui-ci s'enfonce lentement.
Il repousse la main qui le cherche, dégoûté du contact impie, et écoute avec horreur les propos confus que Claus lui tient à propos de Caelum. Hisaki songe qu'il faut avoir soi-même un esprit étriqué pour se considérer prisonnier lorsque l'on dispose de toute sa liberté. Et de toutes les personnes qu'il a pu rencontrées, aucune n'a jamais été aussi libre que Claus. Il lui a toujours semblé se dérober à toutes sortes d'entraves, à tel point que celui-ci a pu se soustraire à son rôle de protecteur alors qu'Hisaki trime encore aux côtés de Deyris.  Pourtant, il en désire davantage, assoiffé comme un soudard qui ne se rend pas compte que seul l'alcool dans son sang lui en fait réclamer toujours plus. Enchaîné, Hisaki se rend mieux compte que la liberté est une notion toute relative, et que ceux qui en sont le mieux pourvus s'en sentent les plus dépossédés.

« Parce que selon toi, la solution, c'est de se précipiter vers cet enfer dont Niantu nous a sauvés ? » demande-t-il, incrédule. Cela paraît insensé : les hommes ont fui la Terre parce qu'elle n'était plus vivable, et pourtant, certains d'entre eux croient trouver la salvation là où ils ont été dépouillés de tout. « Si Niantu a pu nous construire un nouveau monde, alors il peut le refaire, parce qu'il nous aime, vois-tu. Nous serons toujours sauvés, même si l'apocalypse se produit. À condition, bien sûr, de ne pas éveiller sa colère, ce que des gens comme toi contribuent à faire, en remettant en cause l'utilité de sa Création. »

Tout lui paraît si clair, si évident, qu'il ne comprend pas pourquoi Claus refuse de s'y soumettre. Pourquoi succomber à une vision pessimiste des choses, qui pressentent une catastrophe imminente alors qu'aucun signe ne le suggère, et que le monde entier indique le contraire ? La limpidité de sa vision fait briller ses yeux ternes, colorant le gris habituel de lueurs prophétiques. Hisaki se doute bien qu'il ne parviendra pas à ramener Claus sur le droit chemin : la corruption gangrène déjà trop profondément son esprit. Mais il espère qu'en semant les graines d'espoir, il parviendra à éveiller la jachère de sa foi et la faire un jour reprendre vie.

« Se détourner de Niantu l'incite à se détourner de nous. Si quelque chose doit se produire un jour, vous en serez les seuls responsables, et si le culte existe encore, il en ramassera les morceaux, et protégera les derniers vivants du peu de pouvoir qu'il lui restera. Car je te le dis net, c'est à cause de gens comme toi que nous courrons tous à notre perte ! »

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things that shouldn't be done. (claus), par Invité ► 26/7/2018, 13:17 ►


Quand la trahison a fait tout ce qu'elle pouvait faire, rien ne peut plus l'atteindre — William Shakespeare


Et dire que le mage se plaignait d'avoir droit à une énième journée fade, au goût âpre et sans aucune réelle saveur. Il était servi, cette discussion lui ouvrait encore d'avantage les yeux sur la situation de Caelum. Que cela soit de manière générale que sur la religion et ses dérives. Hisaki était un exemple concret, un aveugle face à la misère se fourvoyant dans les bras d'un Dieu invisible depuis de trop nombreuses années. Un rire quitta les lèvres du mage tandis qu'il se détournait de lui, faisant quelques pas. Il se tourna enfin.

Mais de quel enfer parles-tu ? Ton corps n'oserait même pas frôler les terres gisant sous tes pieds, sous cette île. Le temps est passé, il a fait des ravages et peut être est-il le moment de se poser les bonnes questions Hisaki. L'humanité ne volait pas avant que Niantu ne nous y aide, les choses sont faites pour changer, un coup d’œil rapide vers la ruelle, comme pour confirmer quelque chose.

Son instinct lui avait susurré son arrivée discrète. Contre le mur était posée Maïka, les bras croisés, attentive aux dires des deux hommes. De visuel, le protecteur de la région enneigée ne pouvait la distinguer avec aisance mais peut-être avait-il la sensation d'être observé. La belle ne voulait pas se cacher mais elle ne comptait pas interrompre une discussion sur ce sujet, par pur intérêt. Il n'était pas encore le moment pour elle d'entrer en scène il semnlerait.

Mais de toute évidence, je parle à un mur, j'use de ma salive pour rien, il soupirait un peu puis haussa un sourcil à la nouvelle prise de parole de Hisaki. Il sera là pour nous sauver dis-tu ? Le corbeau se montrait, un rire narquois se fît entendre de sa bouche, non sans ironie. Nous serons toujours sauvés dis-tu ? Mais où était ton dieu lorsque cette créature à frappé Caelum il y a de cela cinquante ans ? Le ton restait calme mais son allure était agacée.

Mais oserais-tu prétendre que nous avions déjà blasphémé ? La religion n'est bonne qu'à créer des conflits inutiles, qu'à se prendre porteuse de la bonne parole pour un Dieu qui a cessé d'exister dès lors que nous avons posé un pied sur cette île. Geste instinctif, il retira une cigarette de sa poche la gardant entre ses doigts.

A l'écoute de tels propos, je suis heureux d'apporter l'apocalypse.

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things that shouldn't be done. (claus), par Invité ► 30/7/2018, 15:50 ►
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viii.
Un gouffre se creuse de plus en plus entre les deux anciens collègues, amenant Hisaki à se demander comment ils avaient pu travailler ensemble un jour. N'ayant jamais caché ses opinions, sans pour autant les imposer aux autres protecteurs, il est persuadé que Claus est celui qui avait toujours caché son jeu. L'hérésie de ses paroles est déjà bien assez grave, mais voilà qu'il faut y ajouter le spectre de la tromperie et de la manipulation. Hisaki ne doute pas un instant que Claus en parfaitement capable : il l'a vu à l'œuvre, et cette main, qu'il posait comme un père tout à l'heure, confirme cette première impression. Il se sent douloureusement atteint par cette révélation : en plus de la trahison, Hisaki doit également digérer son jugement trop clément envers un homme qui ne l'a jamais mérité. C'est bien la première fois que ça lui arrive.
Claus continue à proférer ses inepties avec autant de certitudes qu'Hisaki lui-même ; un autre que lui se serait peut-être laissé tenté par ses paroles mensongères, mais pour ce qui est de la Vérité religieuse, Hisaki sait avoir la tête froide - à la différence de l'opinion qu'il se construit des gens, et qui semble pouvoir être trop facilement flattée.

« Tout ce qui me dit ne fait que confirmer ce que je dis. N'est-ce pas magnifique que de pouvoir voler, d'éveiller des pierres, même au sacrifice de sa vie, de vivre protégé des périls qui nous guettent ? Ce n'est pas une question de courage, mais de bon sens. Chercher ailleurs ce qui existe déjà chez nous, c'est de la perte de temps, purement et simplement. »

Peut-être ne répond-il pas exactement aux arguments de Claus, mais ce dernier n'a pas réussi non plus à ébranler les siens. Ils s'affrontent sur deux interprétations opposées de la vie : tant qu'ils ne toucheront pas à ce qui en fait son essence, ils sont condamnés à un dialogue de sourds.

« Il était là, ce qui n'était ni ton cas, ni le mien. Tu penses qu'il a cessé d'exister, mais la magie existe encore et toujours. Comment expliquerais-tu l'éveil des gardiens autrement ? C'est lui qui choisit. Qui nous choisit. Et tu sais que je ne suis pas le seul à le croire. » L'image d'un protecteur blond comme les blés et pénible comme un enfant effleure l'esprit d'Hisaki. « Si cette créature est venue, c'est parce que certaines personnes pensent qu'il est possible de se détourner sans conséquence de Niantu. Ils ont eu leur réponse, le signe qu'ils se trompent, et ils persistent dans leur erreur. C'est cela le blasphème, Claus, et tu le portes plus loin encore, en te faisant cavalier de l'apocalypse. »

Hisaki se croit seul : il n'a pas remarqué Maïka, et Imé n'est toujours pas parvenue à le retrouver. La nonchalance avec laquelle Claus expose sa cigarette sous son visage lui fait voir rouge autant que l'horreur de ses propos. Si le culte était plus puissant, il aurait pu le faire arrêter avant qu'elles n'imbibent les esprits trop malléables de leur puissant poison ; mais il est obligé de laisser faire, et cela le rend fou. D'un geste brusque, Hisaki s'avance, arrache la cigarette des doigts de Claus, avant de la jeter au loin sans se soucier de viser.

« Arrête un peu ! s'écrit-il avec fureur. Je sais bien que toi non plus, tu ne veux pas détruire ce monde ! Ne me fais pas croire que tu désires tant que ça l'apocalypse. Tu ne sais pas ce que c'est que d'être privé de tout ! Lorsque ça t'arrivera, tu comprendras alors la peur de tout perdre. Et si ça n'arrive pas, alors tu n'auras qu'à mourir, parce qu'il est hors de question que tu entraînes les autres dans ta stupide quête de suicidaire. L'apocalypse ! Les monstres ! Ce n'est pas parce que tu en as rencontrés que ce monde mérite d'être détruit. Ce n'est pas parce que parce que tu n'aimes pas ce monde que tu dois tous nous en priver ! »

Il va trop loin, ne sait plus vraiment ce qu'il dit. Hisaki n'est même pas sûr que ce sont là les véritables intentions de Claus. Peu importe, au fond, puisque Hisaki préfère calquer sur l'ancien protecteur toutes les doctrines qu'il rejette avec virulence. Oh, qu'il crève, vraiment, ce fumier, si c'est l'apocalypse qu'il désire. Hisaki n'a que faire de ceux qui désirent la mort : c'est la vie qu'il chérit, et il fait tout ce qu'il peut pour la rendre digne d'être vécue.

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things that shouldn't be done. (claus), par Invité ► 11/8/2018, 22:48 ►


Quand la trahison a fait tout ce qu'elle pouvait faire, rien ne peut plus l'atteindre — William Shakespeare


Claus pouvait se montrer hautain, il gérait cette facette de sa personnalité avec un brio presque diabolique. Cette étrange sensation de se retrouver face à un enfant confisqué de bonbons lui empoignait la gorge. Hisaki se mettait alors à hausser le ton, à soudain vouloir se montrer sûr de ses convictions en usant de cette facette ardente de sa personnalité. L'épéiste le regardait se débattre tel un têtard. Le marécage qui lui offrait cette petite étincelle de vie le fît sourire puis il se retint, usant d'une mine neutre à son égard. Son âme aurait aimé libérer un soupir tant les deux hommes étaient sur deux planètes différentes.

Geste évasif de la main. « Je te l'ai dit nous ne tomberons jamais d'accord de toute évidence. Tu es dans une vision des choses stagne tandis que je préfère opter pour le changement. » Le mage aurait eu bien des réponses à dire sur tout cela mais il ne voulait pas mettre d'huile sur le feu. Ô il en avait les mains qui chauffaient pour autant les explorateurs n'avaient pas besoin de plus d'ennemis. « La seule chose que je dirais est que toi comme moi, nous usons de faits jamais prouvés. Nul ne sait comment cette île vole, les pierres brilles. Niantu, le hasard, la science de l'ancien monde ? Nous ne faisons que spéculer. »

Puis un mouvement de trop. L'objet figé entre les doigts de Claus se voit voltiger plus loin sous la hargne du chien enragé qu'il avait en vis à vis. Le regard sombre suivait la cigarette sans se détourner, la fixant tandis qu'elle tombait sur les dalles du trottoir. « Tss je faisais de l'ironie, ignorant. » Le mortel voyait rouge, la teinte sang se propageait dans sa pupille. « Ne me sors pas ta vie misérable en guise d'argument ou le soutien potentiel d'un autre extrémiste. Ton attitude de pauvre chaton cherchant qui a le plus de vigueur dans tout cela ne me touche pas. Je ne suis pas un orphelin mais je ne suis pas pour autant moins légitime. »

Les convictions se frappaient avec force transformant cette discussion en duel. La ruelle devenait un ring, une arène de duel. Claus ne supportait plus ce fossé qui les séparait ainsi que certains propos d'Hisaki. Avec lenteur l'homme recula de quelques pas sans pour autant se détourner, il lui faisait toujours face. « Et donc je n'aurais qu'à mourir, fais toi plaisir. » Il écartait les bras, le regard incrusté dans le sien. Et le silence se voulait lourd, la tension assourdissante mais le soudain son des talons vint stopper net la situation. « Et bien peut-être serait-il temps de calmer votre testostérone messieurs, la vision est décevante. »

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things that shouldn't be done. (claus), par Invité ► 12/8/2018, 16:17 ►
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ix.
Ces considérations relativistes commencent à fatiguer Hisaki. Claus s'apparente à l'espèce la plus pénible à convertir, les faux réalistes, qui ne s'appuient que sur ce qu'ils peuvent percevoir et rejettent en bloc tout ce qui relève du domaine de l'interprétation, sans se rendre compte un instant qu'ils y baignent autant que ceux dont ils se moquaient. Ils font passer la prudence pour de la stagnation, la témérité pour du changement, tout comme Claus le fait avec lui. Il en a l'habitude, de ces arguments, et il ne sait jamais comment y répondre. Il sait à quel point ils sont faux : ils ne peuvent pas être vrais, il y a tant et tant réfléchi, qu'il sait à quel point Claus se trompe. Le temps n'est pas venu de réinvestir le monde d'en bas, mais comment en convaincre une personne qui préfère combattre des monstres plutôt que d'admettre que leur existence est le signe que cette terre-là n'est pas pour eux ? Sans aller jusqu'à éprouver de la compassion pour ces bestioles, cela n'a pas de sens de les pousser hors de chez elles, alors que jusque là elles n'attaquent que très peu. Mais Hisaki est trop furieux pour s'exprimer clairement. Il n'est pas en train de prêcher calmement la bonne parole de son dieu : il s'échauffe en conditions réelles, blessé par le comportement de Claus.

« Si tu ne crois pas en la connaissance, tu ne pourras jamais connaître. » siffle Hisaki entre ses dents, mais il sait que cela ne touchera pas l'ancien protecteur.

Ce dernier est beaucoup trop agressif pour l'entendre. Hisaki ne songe pas qu'il a peut-être une part de responsabilité dans ce venin qui se répand sur lui. Après tout, c'est lui qui est venu chercher Claus, pour lui dire le fond de sa pensée. Mais tout a dérapé si vite, qu'il songe que Claus a ce besoin instinctif de le rabaisser à son niveau.
Évidemment, ces insultes qui pleuvent sur lui lui font mal. Plus calme, et à tête reposée, Hisaki prendra le recul nécessaire pour se dire qu'elles ne sont pas méritées, mais il ne peut empêcher cette indignation primaire s'éveiller en lui quand Claus commence à les lui sortir. Le voilà placé dans la position de geignard qui jalouse celui qui a eu une vie plus facile que la sienne. Cette image lui déplaît, car ce n'est pas ce qu'il avait recherché. Il ne voulait pas la pitié, juste lui faire comprendre que ses caprices de gamin gâté sont particulièrement pénibles pour quelqu'un qui n'a pas eu autant que lui. Il n'a pas de malheur à exposer à la face du monde : sa vie n'est pas parfaite, mais il s'en est accoutumé, et il voudrait que les autres en fassent autant que lui. Seulement, cet angle d'approche ne convient pas vraiment à Claus, et lorsque celui-ci réitère sa volonté apparemment ironique de mourir, Hisaki comprend à quel point celui-ci n'a jamais été démuni. Il ne peut plus répliquer : choqué, il a la bouche grande ouverte, étonné de voir Claus s'obstiner à vouloir lui faire plaisir.

x.
Il cherche encore des mots quand une voix féminine vient les stopper dans leur duel. Hisaki détourne le regard un instant pour voir la gardienne de Claus s'interposer entre eux. Hisaki ne la connaît pas assez pour savoir si elle peut l'aider ou non, mais il part du principe qu'elle ne sera pas son alliée. Elle leur demande de s'arrêter au nom de la décence, mais Hisaki secoue la tête avec étourdissement.

« Je... je crois que je n'aurais rien eu à dire. Tomber si bas dans les insultes... je ne m'attendais vraiment pas à cela. C'est immonde. »

Sous le choc, sa colère s'est éteinte un instant. Il ne sait vraiment plus quoi dire. Il a prouvé son point, à savoir que Claus est fondamentalement quelqu'un de méchant, prêt à toutes les bassesses pour s'affirmer, et finalement, cela justifie qu'il développe des visions aussi erronées. Son âme ne peut plus être sauvée. Il est devenu le monstre qu'il combat. Ou peut-être a-t-il toujours été ainsi.
Hisaki essaie de rassembler sa dignité pour conclure :

« Je suis juste déçu. Je pensais... je pensais que c'était un homme bien. De sérieux et raisonnable. Mais... je me suis trompé. »

Il déteste le son de sa voix, trop plaintive, trop faible, à mille lieues de l'inflexible prédicateur qu'il prétend être. D'une certaine façon, Hisaki s'est un peu brisé. Il ignorait qu'il supporte mal les insultes et maintenant il le sait. Peut-être est-il bien ce pleurnicheur que Claus a décrit. Mais si c'est le cas, cela vaut mieux qu'à posséder la noirceur de cœur de son ancien collègue.

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