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« Il y a bien longtemps avant même que les gens n'habitent dans le ciel. Une guerre terrible éclata entre les hommes et une Déesse malfaisante. Après des combats sanglants, nos ancêtres aidés de Dieu scellèrent le pouvoir de cette Calamité. Puis quittèrent la terre souillée et stérile pour construire leur avenir dans le Ciel. »
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{ The point is there ain't no point. || ft. Néron
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The point is there ain't no point. || ft. Néron, par Invité ► 23/6/2018, 18:43 ►

   
“There is no other world. Nor even this one. What, then, is there? The inner smile provoked in us by the patent nonexistence of both.”
D i l u é  e  s .
Gouttes chutant une à une dans l’éther, flasques cristallines dansant au sein du liquide.
Âmes vaporeuses, fauchées par l’écrin de verre qui les retient.

Anathema rêve.
Pensées oniriques, arachnéennes, Soufflées par le vent d’une nuit bien trop courte.

Anathema marche,
Se meut, se fond dans les abysses irréelles,
Se questionne sur sa présence en ces sombres lieux.

Il rêve,
Se laisse porter, rien n’a de sens. Ni même ici, ni même ailleurs. Pas même lorsqu’il est éveillé.

Rien n’a de sens.
Anathema est spectre, ombre oubliée qui ne se retrouve nulle part. Anathema a exécuté, une fois de plus. Frappé sans qu’on ne le voit venir.
Sans qu’on ne sache qui il est.

Qui est-il, lui-même?
Anathema ne sait pas.
Anathema s’en moque.

Anathema brise le masque,
Seditio revenu, le voici face au miroir de ses songes, l’esprit vagabondant d’idées en idées.
Réarrangeant ses pensées, tuant ses questions. Feignant le silence pour taire son esprit.

Seditio ne rêve plus vraiment, entrouvre un oeil malhabile, le visage enfariné. L’astre levant l’éclaire de ses rayons cireux, le forçant à plisser vaguement le regard. Combien de temps avait-il dormi? Autour de lui la chambre qu’il occupait était ordonnée. Peu meublée. Minime. Une chambre d’une nuit, dans une auberge quelconque dans un quartier sans nom, dont tout le monde se fichait. Il avait eu du sang sur les mains, cela il ne l’avait guère oublié. Une paie qui tomberait bientôt, son contrat mené à bien. Il avait autre chose en tête, à présent. Tel son face à face avec le Grand Patron, comme il se plaisait à le nommer.

Illustre fantôme aux origines douteuses, âme de légende ; où les mythes ne suffisent à dire ce qu’elle est. Néron. Il n’y avait point de mots pour Seditio pour résumer ce visage que néant. Peut-être Chaos. Peut-être bien les deux. Il ne savait guère avec lui. Il était là, sans être là. A la frontière des mondes, seul avec lui-même et son esprit. Être indescriptible, impossible à déchiffrer sans s’y perdre. Seditio s’en fichait bien, après tout. Tout ce qui comptait était ce à quoi il était à la tête. Une organisation, rejointe récemment, qui n’avait eu que du bon sur ses affaires. Où le seul ordre était Chaos. Au juste titre. Il était libre comme l’air, là-bas. Libre de prendre ses contrats, de laisser son esprit émietté s’exprimer. Libre de tout faire sauter ou brûler. Libre de s’asseoir devant un monde engloutis par les flammes et d’y mettre un prix. Libre de l’achever ou de le sauver.

Liberté quoique bafouée par un léger devoir que de remettre de temps en temps des rapports au Grand Patron. Quoi de plus logique? Comment peut-on s’assurer que tout aille comme prévu, si on ne sait rien? Un libre arbitre trompeur, maître de désillusions pour beaucoup. Seditio comprenait. Acceptait. Mettait les pieds dans le plat. Sortant de ses rêveries, il en profitait pour s’étendre le long du rebord de sa fenêtre, admirant l’architecture du Nord. Un voyage en bateau, pas moins éreintant, l’avait mené ici. L’avantage et inconvénient d’un tel métier. Les voyages. Néanmoins, le hasard faisait bien les choses. Un contrat et une demande du Grand Patron. Le tout dans la même région. Un sourire fendit ses lippes porcelaines, zieutant son Gardien qui dormait d’une oreille. Attendait-il probablement que Seditio le réveille en grande pompe. Il n’en fit rien, se contentant simplement de lui glisser une tape derrière la tête, goguenarde.

« Debout crétin, le Grand Patron nous veut. »

Il chantait, battant une mesure imaginaire dans son esprit, dansant d’un pied à l’autre. Seditio appréciait ce genre d’entrevues, il en ressortait toujours des choses intéressantes. Aux dernières nouvelles, ce casino ne faisait que parler de lui. Peut-être pourrait-il glisser quelques beaux projets au Grand Patron. C’était l’esprit de fête. Et quoi de mieux que des feux d’artifices supplémentaires, sur fond humain? Il voulait voir cela de près. Défiler sous son anthracite. Se l’accaparer. Et jamais ne l’oublier.

Fin prêt, une dernière hésitation se fit entendre. Anatemneim le jaugeait. Il savait. Lorgnait ce spectacle chaque jour, chaque moment où Seditio devait mettre un pied dehors. Devait-il jouer les civils lambda et y aller visage découvert ou écouter son excentricité et devoir dès lors, se perdre dans sa collection de masques ? Seditio adorait ce genre de petites choses. Elles lui permettaient de se jouer du monde à sa manière. D’appréhender celui-ci comme une immense pièce de théâtre. Un grand cabaret haut en couleurs. Un spectacle parfois ennuyeux, parfois répétitif. Parfois grisâtre. Les couleurs n’avaient guère leur place dans son univers. Il était la couleur. Cette couleur à la recherche d’autres. Pour faire de ce monde une toile géante et non loin placide et plate.

Tandis que son gardien se riait de lui, il laissait ses mains glisser vers un masque simple. Pour lui. L’un de ses favoris (clique pour voir 8D). Il espérait que cela ferait « rire » le Grand Patron. Même s’il avait officieusement baissé les bras sur cette idée. Officiellement, il essayait encore. Il ne savait pas non plus ce qu’il attendait sur cela. Peut-être une nouvelle impression sur ce qui l’entoure. Peut-être une nouvelle couleur sur ce tableau si livide.

Livide.
Rien ne l’était, une fois dehors. Bardé de son noir habituel, Seditio se fondait dans la foule, sous l’Astre flamboyant, où l’odeur sucrée portée par les vents lui montait aux narines. Une atmosphère paisible, festive. Le Nord, en quelques termes. La tête neige gardait soigneusement toutes ses armes sur lui, précieusement rangées, invisibles pour un oeil averti. Se contentait de garder son masque accroché à la ceinture, jugeant qu’il pouvait jusqu’à arrivée au Skull, laisser sa peau blême profiter de quelques rayons lumineux. Personne ne le savait ici, si ce n’est que Néron lui-même. Pas même son contractant avait idée qu’il avait exécuté son contrat hier-même. Il ne donnait jamais de date, minimisait chaque risque, calculait tout dans le moindre détail. Il ne pouvait pas se faire attraper ni voir.

Personne ne le connaissait, il ne connaissait personne. Tout le monde connaissait Anathema, personne n’eût idée de Seditio qui portait le masque d’Anathema. Là était toute la difficulté d’un rôle comme le sien. Être connu sans l’être.
L’entrée du Skull se dessinait au loin. Berceau de tous les préjudices, affres de nombreux complots et coups politiques ou non. Ici, tout le monde venait dans le seul but de parler affaires. Peut-être de se faire un nom. Toute cette petite danse sous l’oeil avisé du Grand Patron, qui logeait au-dessus d’eux, comme pour leur rappeler leurs places, à eux, simples êtres dénudés de sens. Seditio enfilait dès lors son masque, refusant poliment ceux proposés au sein-même du Skull. Chacal charbonneux, entouré de velours, à l’allure tranquille. Il se déplaçait aisément, connaissant la procédure : force d’entrevues.

Laissait ses oreilles s’enivrer de la musique, jouait de ses doigts au fur et à mesure des notes, son Gardien accolé à lui ; son ombre. Absorbant tous les regards. Tous s’étaient faits à cet être étrange, digne de cauchemars, ni homme, ni animal. Ses dents aiguisées arboraient un sourire fallacieux, coulant ses rubis vers Anathema. Une silhouette prenait forme, devant eux. Celle du Gardien du Grand Patron, Discors. Lui-seul était à même de les mener aux quartiers de Néron. Il saluait brièvement le gardien d’un mouvement de tête, Anatemneim ne suivant guère ; trop pris à détailler autour de lui.

« Le Grand Patron voulait me voir. Je te laisse me guider comme toujours, mon cher. »

Une voix posée et chantonnante, laissant paraître l’amusement d’Anathema derrière son masque. Discors devait avoir l’habitude de son caractère quelque peu particulier et changeant. Les entrevues avec Néron, c’était rarement quelque chose qui ne plaisait guère à l’assassin.
acidbrain
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The point is there ain't no point. || ft. Néron, par Invité ► 23/6/2018, 19:48 ►

L E G A C Y


La mise sur pied d'une organisation aussi considérable que la Sphère était une activité somme toute chronophage.
Tout particulièrement pour un être aussi méticuleux et pragmatique que Néron.
Aucun détail n'était laisser au hasard.
Que ce soit l'emplacement du Skull, jusqu'à la prise de décision d'autoriser des masques dans l'enceinte du bar ou encore le nom, tout avait été soigneusement décidé en amont par le dirigeant de l'endroit.
L'emplacement car, plus le mal était évident, plus il en devenait transparent.
Les masques, car l'anonymat déliait les langues et les esprits.
Le Skull, car il était l'armature d'un tout bien plus grand.

Le crime est un business.
Le allitérations et les métaphores ne sauraient rendre au crime la beauté de ce qu'il représente vraiment.
Car si pour un simple amateur, il pouvait représenter une libération ou une manière de prouver sa marginalité.
Dans une organisation, le crime devenait une machine commerciale considérablement plus puissante tant ses rouages, une fois assemblés correctement, pouvaient broyer n'importe quel obstacle.
Et c'est sûrement pour ça qu'il pouvait continuer à évoluer, malgré ses récents déboires avec la protectrice du Nord ainsi que le caractère menaçant de son entreprise. Il n'était tout simplement pas simple à approcher.
Et il était d'autant plus inaccessible tant le pouvoir de téléportation dont avait été doté son gardien lui permettait de limiter ses apparitions. Il progressait simplement dans une ligue différente que celle des autres criminels d'Idye.

Pourtant, il arrivait que certains membre de son assemblée attirent son attention ô combien volage.
Si attribuer des rangs structurait son organisation d'une manière trop envahissante pour le nihiliste, il fut choisit d'attribuer non pas des grades mais des paliers aux membres de la Sphère. Un moyen on ne peut plus pratique de quantifier l'importance de tout un chacun au sein de son grand projet de destruction, si tant est qu'un être humain représentait réellement quelque chose dans toute l'étendue du cosmos.
Ainsi, ces fameuses "élites" se voyaient pourvue d'une liberté sans pareille ainsi que des moyens financier égaux à ce que la Sphère était prête à investir dans la destruction de l'ordre mondial.
C'est pourquoi là où, habituellement, le dirigeant de la Sphère se contentait d'envoyer une simple missive, ses élites obtenaient une attention toute particulière ainsi qu'une entrevue avec l'inintelligible Néron.

Aujourd'hui, c'était le cas.
L'Assassin royal, comme il se plaisait à le qualifier dans ses notes.
Une créature tout aussi en marge qui lui-même, le fascinant tant par leur ressemblance que par son manque flagrant d'empathie lorsqu'il s'agissait de faucher une vie.
Il ne se pliait à aucun code moral et naviguait entre les deux plaques de la réalité comme un bateau à la dérive.
A l'intérieur de ce bateau, Néron avait vu un trésor.
Il comprenait.
Je comprends, moi aussi.

Discors était chargé d'accueillir les membres du palier 1 afin de les conduire au bureau, à l'étage.
Espace hermétique dont même le légendaire « Sésame, ouvre-toi » n'aurait su fendre.
Vêtu comme à l'accoutumé de son costume de « monsieur Loyal », il ne lui fallut que très peu de temps pour identifier Anathema, l'assassin le plus compétent de la Sphère.
Il l'accosta, le visage orné d'un sourire éclatant en répondant à son signe de tête d'un rapide geste de la main.

― Arrête ma grande, tu vas m'faire rougir. Pas besoin de s'épancher plus longtemps, j'vous laisse à vos palabres. dit-il alors que, d'un simple claquement de doigts, ils furent tous les trois téléportés à l'étage, dans la pièce même où Néron souhaitait s'entretenir avec l'élite.

L'ombre livide était installée à une large table ronde, se trouvant à une de ses extrémités.
L'unique décoration de la pièce relativement sombre était divers papiers journaux ou plans architecturaux collés à même le mur.
La cachette d'un esprit aussi tortueux que torturé.
Ses yeux fixaient le nouvel arrivant, comme s'il cherchait une fois de plus à le sonder.
Sans un mot.
Ses doigts entrecroisés au-dessus de la table.
Se jouait dans le fond un air de jazz relaxant.
Comme s'il possédait véritablement un goût pour la musique.
Le gardien avait cependant décidé d'intervenir une nouvelle fois afin d'écraser sans plus attendre ce silence bien trop pesant pour son caractère explosif.

― Arrrrrh, c'qu'il est chiant. Si seulement il pouvait être un peu plus rigolo comme toi, l'assassin, j'me ferais sûrement moins chier à passer mes journées avec lui. C'est pour ça que papa et maman ont jamais pu le blairer, eh !

Le regard du mage se déposait brusquement sur le gardien qui se tut subitement, non sans afficher un visage satisfait à l'idée même d'agacer celui qu'il s'amusait à qualifier comme un membre de sa famille.
Faisant fit de la remarque aussi absurde qu'inutile de Discors, il reprit à son tour la parole, d'une voix toujours aussi lente et dénuée de la moindre émotion.

― Bienvenue au Skull, Anathema... J'espère que vous avez fait un... Agréable voyage. Je vous prie de bien vouloir m'excuser pour cette subite convocation, j'ai comme qui dirait eu... Une envie. Tout autant qu'un projet. À en juger par votre présence ici, j'imagine qu'il nous est donc possible d'en converser ensemble. Prenez une chaise, s'il vous plait... Vous ainsi que Sir Anatemnein.

Patiemment, il attendait.
Car, si le crime était un business, Néron était un investisseur prudent.
Et il ne s'adressait qu'aux meilleurs.

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The point is there ain't no point. || ft. Néron, par Invité ► 24/6/2018, 14:20 ►

   
“There is no other world. Nor even this one. What, then, is there? The inner smile provoked in us by the patent nonexistence of both.”
Music

S é r é n i t é .
Ils se faisaient face,
Ombres étranges,
Dessinées par à-coups,
Maîtresses sur une toile un peu trop livide à leurs goût.

Anathema observait,
Détaillait cette âme prostrée dans son silence, ce fantôme assis en face de lui, l’air aussi lugubre que perspicace. Il le sondait, cherchait une fois de plus ces pensées qui lui traversaient l’esprit. Cette substance qui lui donnait tout son sens dans un univers où l’étiquette du mot sens était devenue banalité. Un luxe pourtant bel et bien absurde que celui de clamer haut et fort que tout autour de soi possède un sens.

Anathema s’y prêtait parfois,
se plaisait à dire qu’il pouvait lui aussi ; ô Roi, apposer des appellations sur qui il voulait. Après tout, ne le faisait-il pas déjà par le droit qu’il s’octroyait que de monnayer des vies pour ensuite les effacer? Les dénuder de tout ce qu’elles étaient? N’en faire que des pierres polies, creuses, exemptées de tous soucis et pêchés? Il n’était pas un justicier, une quelconque personne justifiant ses atrocités par la raison. Ni par la philosophie. Il ne mettait pas les mots au service de ses crimes. Encore moins pour les justifier. Il les mettait à son service. Décidait, entité irréelle, quelle serait la face de la Lune demain ou encore aujourd’hui. Si le monde continuerait de tourner pour lui ou non. Pour eux aussi. Il était son unique maître, paradoxalement néant et tout. Une couleur intense, sombre, qui absorbait tout état d’âme et lumière.

Discors avait égayé les choses, lançant une remarque quelque peu absurde aux oreilles de l’assassin. Une remarque qui fit réagir le Grand Patron et étirer un sourire satisfait au Gardien. Il notait. Il y penserait plus tard. Sortant une fois encore de son monde intérieur pour glisser dans la réalité qui le tenait à l’étroit avec Néron ; il se décidait à s’asseoir calmement, son gardien n’en faisant qu’à sa tête.

« Pour un nihiliste, tu t’encombres de pas mal de trucs... Le sol m’convient, j’sais pas si t’as capté, mais d’puis le début, les chaises, ça m’sort par le cul. »

Aucune gêne n’apparaissait sur le visage de la créature qui après un long moment d’hésitation, finissait par s’échouer nonchalamment sur le rebord de la table, tous rubis rivés sur Néron et Discors.

« T’sais, Discors, si tu te fais chier, on t’emmène volontiers, Anathema sera r-a-v-i! »

Non,
Il ne le serait pas.
Ne saurait guère comment gérer un second clown à l’image d’Anatemnein. Un était déjà trop, deux... Serait fort agaçant pour la tête immaculée. Une fois encore, il ne relevait pas, se contentant de croiser les jambes sous la table, jouant vaguement de la figure à chaque note ronde de jazz qui ricochait contre les murs sombres. Une cage. Sans en être une. Il se savait confiné là-dedans. A l’instar, il s’y sentait aussi à l’aise. Comme s’il se trouvait dans son propre esprit, une image projetée, rendue réelle. L’âme du Grand Patron. Toujours aussi placide. Stoïcisme. Alors lentement, de gestes assurés et symboliques, il déliait la bande de cuir qui passait derrière son cou, afin d’y relever partiellement son masque, laissant paraître ses lippes cireuses. Un sourire insidieux venant déchirer ses commissures.

« Pardonnez le cas, il est souvent ainsi, Grand Patron! Néanmoins je les rejoins, ne voudrez-vous pas essayer un de mes masques ou de sourire? C’est aussi simple que de faire sauter ses hommes. Me croyez-vous? »

Ses lèvres avaient mué aussitôt un sourire enfantin, tandis que sa voix mordante contrastait avec sa posture calme. Assurée. Il savait que l’être désincarné assis à quelques mètres de lui avait usure de ses manies. Tantôt circassiennes, tantôt plus distantes. Il en venait même à étirer ses propres lèvres du bout des doigts pour y esquisser un sourire. Explication simple et efficace pour Néron. Il savait que l’échec serait encore cuisant mais il s’en fichait. Il était ce pont, cette passerelle entre Discors qu’il comprenait que trop bien et Néron qui lui aussi, était tout aussi bien interprété.

« Laisse tomber mon cher, c’est comme essayer d’apprendre à un aveugle à voir. Ou à une personne de faire fi de ce qu’elle est. »

Ses derniers mots étaient appuyés, ses rubis se faufilant sur le masque de l’assassin.
Ils lui étaient destinés.
Couronne de houx,
Colombes de sang,
Il les lui offrait clouées sur une planche de hêtre.

Malgré cela, la tête neige gardait son sourire, continuant de mimer le geste à Néron, pour finalement, d’un geste presque secret, caresser ses lippes.

Mime,
Significations et stigmates,
L’assassin se taisait.
Croisait de nouveau ses bras,
Le visage impassible,
Vide de tout semblant d’émotions.

« J’ai aussi cette envie, Grand Patron. Voyez-vous, j’étais venu avec un petit projet fort sympathique. Les bruits courent sur ce casino. Et je trouvais cela rudement triste que nous nous y invitions pas. C’est une fête! Il faut que cela soit mémorable! Aussi bien, avais-je pensé à vous consulter. Il n’y a pas de fête sans quelques débordements. Ni de Chaos sans un début d’ordre parfaitement calculé. »

Un coup de pinceau, brutal, inattendu, un sourire sordide avait pris ses droits sur le bas de son visage. Rien. Rien ne s’en dégageait. Une atmosphère singulière, dépouillée de tout artifice. Anathema allait droit au but, laissait ses envies ; si peu en possédait-il, s’exprimer. Il inspirait, laissait le silence donner à leur conversation sa touche dissonante. Décalée. Hors de temps et des hommes.

« Qu’attendez-vous de moi, Grand Patron? Quelle est cette envie qui vous a pris si soudainement pour que vous en veniez à me convoquer? Je suis tout ouïe. Parlons peu, parlons bien, ne dit-on pas? »

Il attendait à son tour,
Traçait les lignes dans son esprit,
Calculait les risques. A investisseur prudent, client avisé.
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