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« Il y a bien longtemps avant même que les gens n'habitent dans le ciel. Une guerre terrible éclata entre les hommes et une Déesse malfaisante. Après des combats sanglants, nos ancêtres aidés de Dieu scellèrent le pouvoir de cette Calamité. Puis quittèrent la terre souillée et stérile pour construire leur avenir dans le Ciel. »
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{ Héritage [pv Daraen]
 :: Quartier des sciences ()
Sandro
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Aeden
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Héritage [pv Daraen], par Sandro ► 23/10/2018, 21:34 ►
Le jeune gardien se tenait devant la porte de l'appartement, ses vêtements onéreux contrastant avec la précarité de l'endroit. Il frappa à la porte selon un rythme bien précis, celui qui permettait à Sandro de savoir que c'était lui qui rentrait. Il ne savait pas vraiment pourquoi il continuait à faire cela puisque la porte restait le plus souvent ouverte. Par habitude probablement. Il entra dans la pièce qui sentait le renfermé et fit un effort pour ne pas tourner les talons tout de suite. Bon sang, depuis combien de temps Sandro n'avait-il pas mis le nez dehors ?

________________

Plongé dans un livre, le peintre entendit à peine son complice entrer. Il ne prit même pas la peine de vérifier qu'il s'agissait bien d'Aeden, personne d'autre n'était jamais entré à part lui. Il reconnut les pas du gardien sur le plancher et ne leva pas les yeux lorsque celui-ci s'approcha de l'atelier pour le voir assis dans un fauteuil en piètre état, concentré sur une illustration d'un exemplaire de "Tout l'art de Caelum". Au centre de la pièce, une toile à moitié achevée attendait qu'on la termine.

- Tu ne veux pas aller faire un tour dehors ?
- Mmm...

Sandro se rapprocha de l'illustration pour en capter les détails : sa copie devait être parfaite et il ne pouvait rien laisser au hasard. Dans l'embrasure de la porte, le gardien soupira et se dirigea vers la fenêtre pour aérer la pièce. Malgré tous ses efforts, son ami ne comprendrait jamais qu'il était nécessaire de garder l'endroit en bon état sous peine de voir Aeden piquer une crise comme cela arrivait environ deux fois par mois. Pour attirer l'attention du peintre, il jeta le journal qu'il venait d'acheter sur le manuel d'art.

- Pour te tenir au courant...
- De quoi ?
- La vie à l'extérieure. Ca fait combien de temps que tu n'es pas sorti ?

Trois jours. Mais ça, Sandro ne le dit pas. Il se contenta de prendre le journal et le feuilleta distraitement, persuadé qu'il contenait les mêmes futilités que la veille ou l'avant-veille. Il avait passé ces derniers jours à peindre, préférant éviter de manger ou dormir tant que son "appétit créatif" ne serait pas comblé. Aeden regardait le tableau et Sandro fit semblant de ne pas le remarquer, gardant son regard fixé sur l'interview d'une célébrité locale. Il attendait patiemment l'avis de son ami. Celui-ci n'y connaissait rien, aurait été incapable de dire si le faux était ressemblant à l'original, mais l'artiste appréciait entendre les encouragements de son gardien.

- Pas mal ! Tu penses qu'il sera prêt quand ?
- D'ici quelques semaines.

À côté de l'article se trouvait une photo de l'interviewé, un jeune inventeur de Caelfall qui avait certainement fait quelque chose d'assez marquant pour que la presse s'intéresse à lui, à moins qu'il ne s'agisse d'un de ces article permettant de rappeler au monde qu'il existait toujours. Un détail, cependant, attira l'attention du bossu...

- Dési !!!

Le concerné, qui n'avait plus l'habitude qu'on l'interpelle par son surnom, se figea en voyant autant d'excitation émaner de son partenaire qui s'approchait de lui à toute vitesse pour lui plaquer un journal sous le nez.

- La toile ! Il faut absolument qu'on trouve ce jeune homme !

________________

Tous deux se trouvaient devant la porte d'une somptueuse demeure du quartier des sciences, chez un certain Daraen Merikenwerd : la vingtaine, ingénieur de génie et descendant d'une famille d'inventeurs. Sandro, qui avait pris une douche et s'était habillé convenablement pour l'occasion, avait épluché toutes les informations qu'il avait pu trouver sur le garçon afin de savoir à qui il avait à faire. Le plan était simple : entrer, laisser Aeden parler, payer, repartir avec le tableau de sa mère. En somme, un jeu d'enfant.
Le gardien sonna à la porte qui s'ouvrit quelques instants plus tard. Le dos droit et un sourire rassurant aux lèvres, Aeden commença la comédie qu'il appréciait tant jouer :

- Bien le bonjour, monsieur ! Je me présente : Aeden Cattani, mécène et collectionneur d'art, vous avez peut-être déjà entendu parler de moi ? Et voici Dante, mon secrétaire (il désigna Sandro d'un geste évasif, celui d'un homme riche qui présente son personnel davantage par convention que par réel intérêt) Je viens ici pour proposer un marché à Monsieur Merikenwerd, serait-il présent et disposé à nous recevoir ?

Sandro observait son gardien avec une pointe d'admiration : il n'y avait pas à dire, Aeden était vraiment un bon acteur.
Daraen
Daraen

Héritage [pv Daraen], par Daraen ► 25/10/2018, 17:16 ►
Cela faisait vingt-quatre heures que le jeune homme était enfermé dans cette pièce meublée de livre précieux. Vingt-quatre heures qu’il écumait chacun des ouvrages, qui avaient fini par se faire éparpiller sur le sol, tel un amas de désordre et de chaos. Si son visage retrouvait un tant soit peu, l’esquisse d’un sourire, ce ne fut que pour mieux le faire disparaître et se faire remplacer par un visage las et exaspéré. D’un geste en arrière, il lança le tome au loin, attrapant une nouvelle tranche de couverture pour en feuilleter le contenu. La fatigue commençait à l’embrumer, floutant au passage sa vue qui se faisait de plus en plus trouble. Deux démarcations noirâtres commencèrent à naître sous ses yeux bruns, son esprit se dissipait de temps à autre, ne rêvant que d’une seule chose, retrouver le doux confort d’un lit moelleux. Chose qu’il ne pouvait se permettre. Du moins pas maintenant. Il avait accumulé trop de retard, et celui-ci se faisait nettement sentir. Il devait absolument trouver la solution à son problème et aujourd’hui serait le mieux. D’une main, il continuait de tenir l’ouvrage qu’il consultait avec difficulté, tandis que de l’autre, il fouilla vaillamment la poche de sa blouse blanche, cherchant ses fameuses graines de Guarana, seules sauveuses de ses états de fatigue de l’instant. Si au début, il ne semblait pas se préoccuper de sa fouille, ce fut au bout de quelques longues secondes qu’il se tourna alors vers l’objet de sa convoitise, remarquant que sa poche était invraisemblablement vide, ce qui amena à remarque que l’autre l’était aussi tout autant. C’était bien sa veine. Il n’avait pas le temps de faire un aller-retour, ou du moins, il n’avait pas le luxe de s’adonner à pareil détour. Soupirant d’exaspération, le tome claqua alors dans sa main, tandis que ses jambes essayaient de traverser le cataclysme d’ouvrage abandonné, qu’il avait créé. Manquant de tomber plus d’une fois, ce fut presque avec un effort surhumain qu’il dû ouvrir la porte de la pièce, s’engouffrant dans le peu d’espace qu’il avait réussie à acquérir.

Retrouvant la clarté d’une luminosité agréable, le savant profita du changement de décor pour enfin s’étirer, sa main se collant contre sa nuque comme pour tenter d’effacer sa fatigue. Il était éreinté, mais cet état ne serait que temporaire. Reprenant donc sa marche pour arpenter le long couloir qui menait à sa pièce de repos, la sonnette attira un instant sa retenue, avant de devenir aussi insignifiante que le reste. Il entendait les voix qui émanaient de la porte d’entrée, mais n’y fit pas plus attention que cela. Son portier avait pour consigne de chasser les journalistes, aussi insistant soient-ils. Tandis qu’il s’apprêtait à passer le seuil de sa chambre, la voix de son portier s’éleva à son encontre, l’interrompant alors dans son geste.

« Monsieur, un certain collectionneur d’art :  Aeden Cattani demande à vous voir. »
« Dites-lui que je suis occupé et que je n’ai pas le temps de le recevoir. »
« Hum, si monsieur le permet, il semblerait que celui-ci soit venu pour vous proposer un marché. Peut-être vaudrait-il la peine que vous vous y intéressiez au plus vite ? »

Échappant un soupir d’une sincérité déconcertante, Daraen abdiqua sans plus de cérémonie, laissant alors de côté sa tâche en cours pour aller rejoindre le fameux Cattani qui l’attendait sûrement dans le salon des invités. C’était là-bas, que le majordome laissait patienter les désireux qui voulaient rencontrer le jeune Merikenwerd. Pénétrant dans la pièce, ce fut avec un certain étonnement que le savant remarqua que ce n’était pas un, mais deux hommes qui l’attendaient. Si l’un semblait habillé avec élégance en plus d’avoir de la prestance, l’autre semblait plutôt effacé, ses vêtements le rendant beaucoup moins guindée que l’homme qui devait sûrement être son patron. « Il paraît que vous vouliez me rencontrer pour un marché ? Si vous pouviez faire vite, cela m’arrangerait. » Si en temps normal le scientifique se montrait courtois et agréable, il n’en fit rien face aux deux hommes. Son visage était las, sa fatigue apparente ne devait pas le rendre des plus sympathique et même si jusqu’ici son esprit divergeait, il devait admettre que face à ses deux individus, il était en alerte. Que pouvait bien lui vouloir un collectionneur d’art ? Lui qui ne possédait que très peu de tableau et d’œuvre d’art. Il fallait l’avouer, cela avait de quoi intriguer sa part de curiosité.
Sandro
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Aeden
Aeden

Héritage [pv Daraen], par Sandro ► 27/10/2018, 18:56 ►
Le portier écouta la requête d'Aeden sans afficher la moindre expression. Le personnel de l'établissement devait avoir l'habitude de passer inaperçu, des êtres transparents que l'on remarque à peine pour laisser l'attention aux propriétaires de la demeure. C'est une main qui apporte un plateau, une voix qui présente les invités, un bras qui ouvre une porte : rien de plus. Sandro devait apprendre à être aussi insignifiant qu'eux. Le portier laissa entrer les deux compères, ce que le bossu considéra comme un bon point de départ. L'une de ses craintes était qu'ils ne puisse pas rencontrer Merikenwerd et soit contraint d'attendre plusieurs jours avant d'avoir un entretien avec lui.

Le salon dans lequel on les installa était chic sans être extravagant. Il y a quelques années, Sandro se serait émerveillé d'une telle richesse mais désormais, cela l'indifférait. Il était aussi riche que certains marchands de la ville mais à leur différence, lui n'affichait pas sa fortune comme signe de son succès. Aeden remercia le domestique alors qu'il quittait la pièce et détailla la pièce, son regard s'attardant sur tel meuble ancien ou sur tel livre rare. Sandro, quant à lui, cherchait désespérément des yeux le tableau qu'il convoitait. Une toile trônait effectivement au-dessus d'une bibliothèque mais il n'avait rien à voir avec celle de sa mère. Il laissa échapper un soupire d'exaspération avant de s'installer à contre-coeur sur le divan mis à disposition des invités, le regard dans le vide. Aeden, en bon acteur, évitait de regarder son ami mais n'avait pas besoin de croiser son regard pour ressentir son anxiété. Il comprenait l'importance que ce tableau avait pour lui et voulait sincèrement l'aider, mais ce n'était pas le lieu pour lui souffler un mot de réconfort.

Après quelques instants d'attente, un jeune homme entra dans la pièce pour accueillir ses invités. Il devait être dans le même état de fatigue que Sandro lorsqu'il passait des jours entiers sans dormir ni manger, ce qui étonna quelque peu le bossu : il s'attendait davantage à croiser un inventeur dynamique et souriant avec qui marchander cordialement. À la place, il se trouvait face à un garçon visiblement éreinté et le peintre ne savait que trop bien que ce genre d'interlocuteur pouvait se montrer imprévisible. Il espérait sincèrement qu'Aeden puisse mener la conversation à bien... Celui-ci s'approcha de leur hôte dès que celui-ci mit un pied dans la pièce et arbora son plus beau sourire :

- Enchanté, Aeden Cattani. Je serai donc bref : j'ai vu un article de journal vous concernant dans un exemplaire du Caelum Post de ce matin et j'ai remarqué sur la photo une peinture qui a attiré mon attention...

Il tendit la main vers Sandro sans même lui jeter un regard et celui-ci déposa dans sa paume la page de journal dont il était question. Aeden le tendit à son interlocuteur et tapota du doigt la toile que l'on voyait en arrière plan sur la photo.

- Je collectionne des tableaux depuis des années et je recherche particulièrement des oeuvre de cette artiste, Eleyn Discime. Si vous êtes prêt à vous en séparer, je me ferais un plaisir de vous l'acheter. Votre prix sera la mien !

Voilà, il avait fait bref. La situation était posée, les négociations pouvaient commencer. Sandro se leva à son tour, lentement, et observait avec intensité le jeune homme qui n'allait sans doute pas tarder à annoncer la somme exorbitante qu'il souhaitait en échange de l'oeuvre. Le peintre avait remarqué cela : le tableau n'avait aucune valeur aux yeux de leurs interlocuteurs habituels, mais dès qu'ils sentaient qu'ils pouvaient se faire de l'argent facilement, ils montaient les prix ou refusaient simplement l'offre pour que les escrocs se plient en quatre et les supplient de reconsidérer la question. Les mains crispées sur le porte-documents qu'il avait apporté, Sandro arrêta de respirer. L'enjeu était trop important : il ne voulait pas essuyer de refus, ne voulait pas repasser plus tard, ne voulait pas quitter l'endroit sans la toile. Mais ce qui l'inquiétait le plus, c'est qu'il n'avait aucun pouvoir sur ce qui allait se passer. Il avait appris à faire confiance à son gardien mais dès qu'il était question des tableaux de sa mère, un doute irrépressible l'envahissait et les pires scénarios s'imposaient à lui. Alors, comme à chaque fois, il se taisait, se retranchait dans son inquiétude et attendait que se termine ce supplice.
Daraen
Daraen

Héritage [pv Daraen], par Daraen ► 29/10/2018, 17:20 ►
Il avait demandé à ce que l’entretiens soit brève et conformément à son attente, le fameux Cattani ne se perdit pas en ritournelle pompeuse digne des gens de son statut. Néanmoins, bien que son visage se voulût le plus neutre possible, Daraen ne pouvait s’empêcher, du nez, d’expirer de lassitude. Il avait l’habitude de côtoyer les hauts de cette ville, de supporter leur moindre caprice et envie avec le sourire, mais plus il se confrontait à ce genre de personne, plus l’envie lui prenait de vouloir partir sans même demander son reste. Mais la situation d’aujourd’hui était différente. Pour une fois, ce n’était pas pour ses capacités ou son intelligence qu’on venait le déranger, mais pour un tableau qui semblait posséder. Intrigué, le jeune homme observait tour à tour les deux hommes, qui se passait l’un à l’autre un journal qui se retrouva aussitôt sous les yeux de l’inventeur. D’une main, il attrapa alors la liasse de papier manuscrite, plissant légèrement des yeux comme pour essayer de mieux visualiser la peinture en question. Cette photo, avait été prise dans l’un de ses bureaux au dôme des visionnaires, et ce tableau était celui qu’il avait hérité à la mort de son mentor. Un tableau qui avait donc une importance sentimentale pour le jeune brun. Habituellement, il n’était pas homme à s’attacher à des choses aussi matérielles, mais cette peinture était l’exception à la règle. Elle était emplie de souvenir tous plus précieux les uns que les autres.

Écoutant d’une oreille distraite les paroles d’Aeden, ce ne fut qu’au bout d’une bonne minute d’absence que le jeune homme leva enfin les yeux vers son interlocuteur, remarquant alors du coin de l’œil qu’il était observé avec intensité par le bossu au côté du fringuant collectionneur. Attiré par cette soudaine attention, Daraen tourna littéralement son regard vers cet intriguant, détaillant plus précisément dans son esprit la physionomie de celui-ci. Il semblait quelque peu crispé, de par ses mains qui serraient avec beaucoup trop de force le pauvre porte-document qu’il maintenait. Son torse semblait légèrement bombé, comme si sa respiration s’était coupé l’espace de quelques secondes. Ses yeux semblaient refléter de l’inquiétude, ce qui était étonnant venant d’un homme jugé comme insignifiant. S’inquiétait-il de la réussite de son patron ? Où est-ce autre chose ? Détournant alors le regard, comme s’il avait fini d’admirer des plans, le jeune homme inspira alors, sa main effectuant un mouvement lent du poignet pour rendre le journal à son propriétaire, son visage devenant alors plus sérieux qu’à son arrivée. « Je crains que vous perdiez votre temps en plus du mien. Ce tableau n’est pas à vendre. » Ses mots étaient tombés avec froideur malgré lui, et comme pour faire comprendre qu’il ne servait à rien d’insister, le jeune homme leva alors la main, en guise de silence envers ses deux interlocuteurs.  « Je me fiche de la somme que vous pouviez me proposer, et vous auriez beau me vendre des sommes astronomiques que cela ne m’intéresserait guère plus. » Riche, il l’était déjà de par le nom de sa famille et l’argent n’était pas l’une de ses préoccupations premières. Ni même secondaire pour tout dire. Certes, parfois elle pouvait devenir un frein pour ses recherches, mais pour ce qui était du confort de vie, le minimum était suffisant. « Une chose m’interroge cependant. Pourquoi recherchiez-vous particulièrement des œuvres de cette artiste ? Elle n’est pas la seule à avoir du talent, surtout qu’elle est très peu connue. » La curiosité et le besoin de comprendre, lui était beaucoup plus enrichissant que quelques pièces sonnantes. Bien que savoir ne lui ferait pas changer d’avis quant à léguer son très cher tableau à ses deux hommes.
Sandro
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Aeden
Aeden

Héritage [pv Daraen], par Sandro ► 29/10/2018, 23:39 ►
Quand le regard de leur hôte croisa celui de Sandro, celui-ci ne put se contraindre à baisser les yeux. Il devinait l'inquiétude de son gardien qui aurait sans doute préféré que l'attention reste sur lui, lui qui maîtrisait à la perfection l'art de la comédie. Le peintre avait l'impression que l'inventeur pouvait lire ses intentions comme si elles étaient écrites sur le bout de papier qu'il venait de lui tendre, et cela le mettait mal à l'aise. Bon sang, mais qu'est-ce qu'il attendait pour dire s'il acceptait ou non de discuter ?

Une éternité s'écoula avant que le jeune Merikenwerd rende la sentence : un refus. Aeden s'y attendait et s'apprêtait à avancer quelques arguments de poids pour convaincre su interlocuteur : il pouvait lui donner une somme incroyable contre ce tableau, lui en échanger contre un autre ou même lui rendre un service contre l'acquisition de la toile. Les possibilités pour faire pencher la balance en sa faveur étaient nombreuses et au fil des années, il avait appris à les utiliser avec talent. Il prit son inspiration pour avancer un premier argument mais le geste de son interlocuteur le coupa dans son élan. Aeden fut déstabilisé un instant, fixant l'inventeur avec incrédulité. Ce n'était pas habituel. Aucun des anciens détenteurs des tableaux n'avait jamais coupé court à une conversation de cette manière parce qu'aucun ne tenait réellement à l'objet. Pourquoi était-ce différent pour Daraen ?

Sandro, quant à lui, jeta un regard inquiet à son gardien. Il savait aussi bien que lui que cette situation était inédite mais espérait toujours qu'Aeden puisse renverser la situation. Il le devait. C'était lui le diplomate du duo ! Il était obligé de rattraper le coup ou jamais il ne pourrait atteindre son objectif.

Une chose m’interroge cependant. Pourquoi recherchiez-vous particulièrement des œuvres de cette artiste ? Elle n’est pas la seule à avoir du talent, surtout qu’elle est très peu connue.

Tout n'était peut-être pas perdu ? Voilà une question à laquelle Aeden était préparé à répondre, mais il prit un certain temps à formuler une réponse à haute voix. Le comédien posait son personnage, celui de l'homme d'affaire à qui on ne refuse rien et qui se voit contrarié. Son regard se perdit dans le vague un instant alors que son sourire figé laissait transparaître sa contrariété. Le coeur de Sandro battait à tout rompre dans sa poitrine et il fixait le plancher pour éviter de croiser à nouveau le regard inquisiteur de l'inventeur. Finalement, Aeden releva la tête et fixa son interlocuteur :

- Elle était en effet très talentueuse, mais elle possédait également de nombreuses autres qualités. Voyez vous... j'ai bien connu l'artiste et elle était une fidèle amie. Nous avons entretenu une correspondance pendant des années et j'ai essayé de faire connaître ses oeuvres du mieux que je pouvais. (Son regard se perdit à nouveau dans le vague, un fin sourire étirait ses lèvres, symbole de souvenirs qui remontaient à la surface au fil de son récit). J'ai toujours admiré son art et quand elle a cessé de m'écrire, je ne me suis pas inquiété. Je croyais qu'elle était partie en voyage... C'est seulement après plusieurs mois que j'ai appris que la maladie l'avait emportée et que ses tableaux avaient été dispersées aux quatre coin de Caelum.

Il se tut un instant. Son sourire avait disparu, ses yeux semblaient plus brillant et il resta ainsi quelques secondes. Sandro, quant à lui, évitait toujours le regard du jeune homme. Le récit d'Aeden lui rappelait de douloureux souvenirs, du genre de ceux qu'il préférerait oublier ou qu'il souhaiterait garder pour lui, et non les partager avec le premier venu. Pourtant, il avait donné son accord à Aeden pour que celui-ci donne cette version de l'histoire aux détenteurs des tableaux, pour les attendrir et parce que "un fond de vérité rendait la chose plus crédible". Il serrait les dents, il essayait de respirer lentement. Après tant d'années, la perte de sa mère l'affectait toujours autant...
Aeden releva les yeux vers son interlocuteur, une détermination nouvelle illuminait son regard.

- Je me suis fait la promesse de rassembler ses plus belles oeuvres pour les exposer dans un musée, pour que le monde reconnaisse son talent, honore sa mémoire. Ses toiles sont faites pour être vues, pas pour être oubliées dans un grenier ou un salon. Je ne veux pas qu'Eleyn tombe dans l'oubli, elle mérite mieux que cela. Vous ne souhaitez pas me céder le tableau que vous posséder ? Soit. Je respecte votre décision Mais me permettrez-vous au moins de voir la toile ?

Sandro inspira longuement avant de relever la tête. Désormais, il voyait où Aeden voulait en venir : il reprenait espoir.
Daraen
Daraen

Héritage [pv Daraen], par Daraen ► 30/10/2018, 23:53 ►
Sa question n’était qu’un simple caprice de sa curiosité, une façon de chercher à comprendre ce fameux collectionneur face à lui. Ses tableaux qu’il recherchait, étaient vraiment spécifiques et cela devait être un sacré travail que de retrouver la trace de chacun d’eux. Mais comme tout chercheur, il devait bien avoir des raisons à cela, et c’est ce que Daraen voulait découvrir. Même si cela demandait de mettre ses tâchant d’avant en attente. Ce fut donc, avec naturel, il avait posé cette simple question, attendant alors avec patience que le noble daigne enfin lui répondre. Profitant de ce silence qui permettait de remettre les idées en places, le savant en profita alors pour détailler cette fois les traits de son interlocuteur. Il avait les signes distinctifs d’une personne contrariée, un trait bien caractéristique des hauts de ce monde. Cela même, qui détestait qu’on leur refuse la moindre de leur requête. Rien d’anormal jusqu’ici, mais aussi rien d’intéressant. Détournant légèrement ses yeux noisette, il observa à nouveau le faire-valoir qui cette fois semblait avoir un attrait soudain pour le parquet de la pièce. L’avait-il intimidé un peu plus tôt à cause de son regard inquisiteur ? À moins que la déception de voir son maître en difficulté le rendait amer ? Remarquant un mouvement du coin de l’œil, Daraen tourna de nouveau sa tête, de façon à refaire face au collectionneur, laissant son intérêt en suspend pour cette fois.

L’histoire du jeune homme, était quelque peu émouvante, voir même dramatique. Ses expressions accompagnaient à la perfection cette souffrance qu’il semblait ressentir au fil de ses paroles. Tout le long de son récit, Daraen était resté silencieux, son visage gardant intact sa neutralité impartiale. Chacune des personnes existantes en ce monde, connaissant de près ou de loin la douleur que pouvait provoquer la perdre d’un proche. Et même si Daraen ne connaissait que trop bien ce fléau des temps anciens, il n’en éprouva pas plus d’empathie pour son interlocuteur. Ainsi allait la vie, ainsi était ses épreuves. Difficile, mais pas insurmontable. Quand le fameux Aeden termina enfin son récit, le scientifique inspira alors, avant d’en profiter pour s’agiter. Ses doigts attrapèrent son menton, ses yeux fixant alors le vide. Il semblait s’être plongé dans une intense réflexion, son esprit s’étant légèrement déconnecté de cette réalité pendant un bref instant. Ses doigts s’agitaient de temps à autre, comme s’il effectuait un calcul ou qu’il cherchait à calmer son esprit qui s’emballait un peu trop vite à son goût. Fermant soudainement ses paupières, Daraen croisa alors ses bras, ses yeux s’ouvrant à nouveau sur ses deux invités. Il remarqua aussitôt cette détermination nouvelle qui brillait dans les pupilles de Cattani, ce qui le fit aussitôt hausser le sourcil droit. Avait-il un autre atout à lui soumettre ?

Le discours du collectionneur fut cette fois question de son but concernant les œuvres d’Evelyne Discime, à savoir, entreposer celle-ci dans un musée. Quand Daraen entendit le mot « musée » son visage se déforma soudainement, une grimace trônant sur celui-ci, brisant son masque de neutralité. Il connaissait l’engouement des gens pour ses endroits emplis d’œuvres et d’inventions plus extraordinaires, les unes que les autres, mais pour le jeune homme, ce genre d’entrepôt n’était ni plus, ni moins qu’un tue l’art. Une façon de faire prendre la poussière à jamais au trésor le plus inestimable, mais aussi une excuse pour attirer les touristes et l’argent, de façon à vendre les mérites et la supériorité d’une nation et non, par passion pour celle-ci. Il suffisait de voir celui de Majoris pour constater cet état de fait. Ses propres inventions et ceux de ses ancêtres ayant fait les frais de cette supercherie.

Face à la demande de Cattani, Daraen laissa échapper un soupir de contrariété. Aller voir la toile ? Là ? Tout de suite ? Maintenant ? Il n’avait aucune envie de faire le chemin jusqu’au dôme des visionnaires et encore moins, d’entraîner les deux hommes jusqu’à son bureau. Surtout que celui-ci devait être dans un état désastreux à cause de son manque d’organisation. Se pinçant l’arrête du nez, il inspira une énième fois, observant à tour de rôle chacun de ses invités, entrouvrant enfin ses lèvres après quelques minutes de silence pesant. « Cela ne sera pas possible. Pour la simple et bonne raison qu’elle ne se trouve pas ici. » Sa voix était tranchante, laissant sous-entendre qu’il ne ferait sûrement pas l’effort d’amener l’objet de leur convoitise, sous les yeux. Et le contraire serait encore moins envisageable. « Si je puis me permettre, en quoi un musée fera plus honneur aux œuvres de Madame Discime ? Certes, chez un particulier elle peut effectivement avoir le risque de se retrouver au placard, mais ses œuvres seront plus « vivantes » à être exposées dans un salon ou une chambre, admiré et aimé par ses possesseurs, plutôt qu’à la vue d’ignorant qui se moque de la technique et du sentiment entrepris dans sa création. Je suis curieux de connaître votre réponse. » Ce n’était pas dans ses habitudes de s’exprimer autant, ni de dire sa façon de penser concernant une méthode qui enchantait les mœurs. Mais ses deux hommes, avaient quelques choses de particulier. Quelques choses qui l’intriguaient fortement. « J’ai d’ailleurs encore une question à vous poser Monsieur Cattani. » Son regard se fit soudainement sérieux, son attention se tournant exclusivement sur le brun face à lui. « Quel âge avez-vous ? » Cette interrogation le titillait depuis quelques minutes déjà. Et bien qu’elle semblât sortie de son contexte, elle avait son importance pour le jeune savant.
Sandro
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Aeden
Aeden

Héritage [pv Daraen], par Sandro ► 1/11/2018, 11:49 ►
Le silence est toujours plus pesant pour quelqu'un qui se sait coupable. Un silence pouvait dire tellement de chose... Il pouvait indiquer la suspicion, la réflexion ou l'exaspération et Sandro ne pouvait s'empêcher de penser que leur interlocuteur se doutait de quelque chose. Plus le temps passait, plus cette conviction se renforçait au point qu'il se força à lever les yeux vers le jeune homme. Aeden, quant à lui, auparavant sûr de lui, voyait son optimisme flancher. Il ne savait pas si le jeune Daraen réfléchissait à sa proposition où mettait en place un plan pour les piéger tous les deux. Dans le doute, il prit la décision de se taire et d'attendre sans afficher son inquiétude.

Finalement, la délivrance : il parla. Malheureusement, la réponse n'était pas de bonne augure : impossible de voir le tableau. Sandro serra les dents alors que son gardien tentait de déchiffrer l'expression de l'inventeur. Le ton qu'il avait employé ne laissait aucune place aux réclamations, tout comme les quelques autres phrases qu'il avait prononcées lors de la conversation. Soit il avait passé une très mauvaise journée, soit les deux escrocs n'étaient pas les seuls à tenir à se tableau. Dans tous les cas, quelque chose clochait. Il n'eut cependant pas le luxe de creuser davantage la question puisque son  interlocuteur se lançait dans une attaque contre les musées. Intéressant... Aeden s'apprêtait à répondre mais une autre question l'interrompit dans son élan. Quel âge il avait.

La demande le déstabilisa un instant et il observait son interlocuteur avec curiosité. Il pouvait presque deviner le visage de son mage devenir livide mais ne prit pas la peine de vérifier son intuition. Son regard restait fixé sur l'inventeur, tentait d'y lire ses intentions sans qu'il en fut capable. Après quelques secondes de silence, Aeden laissa échapper un petit rire et brisa le contact visuel pour se concentrer sur une fenêtre. Il devait redevenir le nouveau riche capricieux Aeden Cattani, l'homme qui n'a rien à se reprocher et qui se moque qu'on lui demande son âge. Il reporta bien vite son attention sur Daraen et poursuivit d'un ton cordial.

- Pour répondre à votre dernière question, j'ai 25 ans, bien qu'on me donne souvent moins. (Il se tut un instant, toisant son adversaire avec un sourire aux lèvres, avant de reprendre) Et concernant votre avis sur les musées, j'ai une idée bien différente de la vôtre. Les particuliers qui possèdent des toiles de maîtres ne savent généralement pas d'où elles proviennent et ne connaissent l'artiste que par son nom. Les musées sont l'occasion de faire connaître la personne derrière le tableau, sa vie et ses intentions. La toile devient autre chose. Un symbole, un idéal : une source d'inspiration non pas seulement pour un petit groupe de privilégié mais bien pour une ville ou une région entière.
Le meilleur exemple reste les inventions de votre famille ! Combien ont inspiré une nouvelle génération d'inventeurs, d'ingénieurs et d'idéalistes ? Combien de vocations avez-vous créées ? Il est certains que pour certains, ces machines ne sont que des vieilleries. Mais pour d'autres, c'est bien plus que cela.


Il se tut pour laisser le temps de la réflexion à son public puis inspira une longue bouffée d'air. Sandro lui avait transmis son aversion pour les élites et il était donc normal pour lui de vouloir répandre la culture aux plus basses classes de la société. On lui reprochait souvent d'avoir des goûts de luxe mais jamais il ferait parti de ces rupins qui croient que le monde leur appartient et qu'ils doivent le garder pour eux. C'est pour cette raison que le théâtre qu'il possédait était accessible aux moins fortunés, pour que chacun ait accès aux divertissements.
Aeden soupira et attendait la réponse de son interlocuteur, sa patience commençant à flancher. Il en avait assez de se défendre et se justifier à chaque question que lui posait Merikenwerd, il était temps de reprendre les choses en main et de mener la conversation comme il l'entendait.

- Permettez-moi de vous poser une question : qu'a le tableau de madame Discime de si spécial à vos yeux ?
Daraen
Daraen

Héritage [pv Daraen], par Daraen ► 10/11/2018, 19:33 ►
Conformément, à son caractère, Daraen attendait patiemment, sans le moindre signe d’exaspération, que le jeune Cattani réponde enfin à ses interrogations. Lui qui avait eu dans l’intention de chasser au plus vite le collectionneur et son assistant, se retrouvait à présent face à lui, à écouter ses paroles, à vouloir chercher ce qui l’intriguait tant, chez ses personnages qui se tenaient devant lui. Il sentait un besoin obsessionnel d’étancher sa curiosité, de découvrir cet intérêt qui titillait ses réflexions. Si au début, le scientifique n’avait été attiré que par le bossu, il n’avait pas tardé à se tourner vers ce fameux maître qui semblait peu à peu perdre de sa contenance. Il sentait que son comportement déstabilisait et surprenait l’homme face à lui et que ses temps de pauses verbales étaient un moyen pour lui de reprendre cette confiance perdue qui semblait se dissiper au fil de la rencontre. Chose qui était vraiment intéressante à observer, mais aussi à examiner. Un silence, puis un rire, suivis du contact visuel qui se perdit alors pendant quelques instants. Sans énoncer le moindre son, Daraen suivi des yeux, les faits et gestes du fameux Aeden, son sourcil ne manquant pas de s’arquer face à la réaction du fringuant jeune homme. Puis, reprenant sa neutralité, il écouta avec soin les réponses de son interlocuteur, permettant même à son regard, de se perdre quelques secondes dans le vide, à l’énonciation de son âge. Vingt-cinq ans donc ? Sans rien ajouter, ses paupières se fermèrent quelques instants, avant de s’ouvrir pour faire face de nouveau à l’air méprisant du noble.

Entendant peu à peu son point de vue concernant les musées, le savant détourna peu à peu ses yeux, son esprit vagabondant vers les fenêtres de la pièce, non sans prêter une oreille attentive aux dires de Cattani. Cet état esprit avait été le sien, il fut une période. Il avait eu pendant des années la même idéalisation concernant les musées, ce même espoir que lui développait le noble en cet instant. Mais à force de fréquentation des hauts de ce monde, à force de se faire polluer par leur mépris et leur sombre hypocrisie, cet idéal avait finis par s’éteindre, pour se faire remplacer par une dure réalité trop abrupte. Le collecteur avait raison de voir les choses sous cet angle, il fallait en ce monde des gens qui raisonnent comme lui, qui rappelle combien ses endroits peuvent être importants pour les autres. « Un idéal, hein ? » Murmurant ses mots pour lui-même, les mains du jeune homme s’enfoncèrent alors dans les poches de sa blouse, son air neutre s’effaçant peu à peu pour prendre une expression concentrée, bien que légèrement mélancolique. Quelques parts, les mots de Cattani l’avaient touché, mais une part d’hésitation clignotait en lui comme un signe d’alerte. Était-ce vraiment sa version de voir les choses, ou une hypocrisie de plus, pour mettre le jeune homme dans sa poche ? Après tout, il n’aurait pas été le premier à essayer de le flatter pour le faire céder. Nombreux nobles l’avaient fait avant lui. Ainsi était leur fonctionnement pour avoir ce qu’il désirait.

Se détournant de ses états d’âme, ce fut le soupir d’Aeden qui permit à Daraen de revenir sur terre, remarquant que cette fois, son interlocuteur perdait patience. Sûrement à cause du comportement du jeune homme qui passait plus son temps à méditer qu’à s’exprimer réellement. Prenant cette fois les devants, ce fut donc le collectionneur qui posa une question, celui-ci voulait comprendre pourquoi le scientifique tenait tant à ce tableau. Une question légitime, surtout pour quelqu’un qui tenait à récupérer un bien qu’il n’arrivait à acquérir. Croisant les bras, le jeune brun se mit soudainement à soupirer, sa tête se penchant légèrement sur le côté. « Ce qu’il a de si spécial… » Cette question lui était difficile à répondre. Il n’avait jamais vraiment cherché à comprendre pourquoi il avait un si grand intérêt pour cette toile, parce que jusqu’ici, personne n’avait tenté de la lui prendre. Bien sûr, il savait qu’il tenait beaucoup à celle-ci à cause de son mentor. Car avant cela, c’était à lui que ce tableau appartenait. Elle représentait des souvenirs, une source d’inspiration, d’apaisement. Ce n’était qu’une simple scène pourtant, une peinture sans intérêt comme disait beaucoup, et pourtant… Elle avait cette force, ce quelque chose, qui l’attirait irrémédiablement. Sans qu’il ne sache réellement pourquoi. « C’est compliqué à décrire. » Il n’était pas particulièrement à l’aise avec cette interrogation, celle-ci l’obligeant à sonder son propre ressentis. Comment pouvait-il décrire cela ? Quel mot mettre dessus ?

Fermant ses yeux noisette, le jeune homme repensait aux dires de son mentor, à ce que celui-ci lui avait avoué quand il lui avait parlé de cette œuvre pour la première fois. « C’est compliqué, parce que cela est indescriptible. Cette toile porte une essence qui lui est propre, qui représente de nombreuses émotions que seuls les plus observateurs peuvent ressentir. Elle semble comme envelopper les souvenirs, les transposant avec pertinence, comme figeant le temps, protégeant passer comme présent, dans la joliesse de ses traits. » Doucement, ses paupières s’ouvrirent à nouveau. Bien que ce n’était pas sa réelle réponse, il partageait le discours de son mentor, qui se rapprochait de ce qu’il ressentait. Ce n’étaient pas ses mots, ni ses réelles pensées, mais c’était ce qui les représentait le mieux. « Mais je pense que je ne vous apprends rien. » Cette fois, son intérêt se tourna vivement vers la fenêtre de la pièce, son corps suivant le mouvement de ses yeux, donnant l’impression qu’il se détournait de ses interlocuteurs. Il avait répondu à sa question, et c’était maintenant à son tour de revenir à la charge, comme il l’avait fait jusqu’à présent. « Vous disiez que madame Discime était une amie de longue date, c’est bien ça ? » N’attendant pas vraiment de confirmation, le jeune homme reprit alors, après quelques minutes de pause. « Cela va faire combien de temps que cette artiste est morte ? » Il n’avait pas l’exactitude de ses années, aussi, si Cattani était un ami proche, il serait sûrement en mesure de lui répondre avec précision.
Sandro
Sandro
Aeden
Aeden

Héritage [pv Daraen], par Sandro ► 11/11/2018, 16:10 ►
Sandro continuait d'observer la scène qui se déroulait devant ses yeux sans dire mot. C'était une sensation étrange d'être à le fois dedans et en dehors de la conversation, une présence que l'on oublie et qui est pourtant là. Il se complaisait dans ce rôle de spectre et préférait ne pas attirer l'attention, laisser faire son gardien qui, contrairement à lui, savait comment parler aux gens. Aeden restait concentré et voir son interlocuteur chercher ses mot face à la question qu'il venait de lui poser lui procurait un plaisir étrange. Pour la première fois depuis leur arrivée, il sentait qu'il reprenait le dessus, retint avec peine un sourire mauvais et savoura cet instant d'hésitation de la part de l'inventeur. Cela lui laissa le temps de rentrer à nouveau dans son personnage et d'écouter avec un demi sourire l'explication que lui fournissait le jeune homme. Il n'avait jamais rien compris à l'art et malgré les efforts de Sandro pour lui faire apprécier, il restait de marbre face aux toiles des plus grands maîtres. Certes, il admirait l'exécution du trait mais il ne comprenait pas comment certains pouvaient rester plantés des heures devant un simple tableau. Son mage faisait parti de ces personnes, de ceux qui voient au-delà des coups de pinceaux et du cadres en bois. Il ressent l'oeuvre et le discours de l'inventeur le laissa dans un état de nostalgie dont il se serait passé. Le bossu ferma les yeux, un frisson parcourut son échine alors que les souvenirs remontaient à la surface. Il revoyait sa mère peindre la toile qu'il désirait désormais, ressentait la chaleur du feu de cheminée, entendait le souffle du vent au dehors. Il se revoyait alors âgé de six ans, il observait l'artiste à l'oeuvre en s'en désintéressant parfois pour jouer avec des animaux en bois qu'il avait reçu pour son anniversaire. Il faisait froid cet hiver-la, une tempête occupait la région depuis bientôt dix jours et il était impossible de mettre le nez dehors. La mère et le fils avaient installé leur paillasse près de la cheminée pour ne pas mourir de froid la nuit et les journées se succédaient sans que le vent ne retombe ou que la brume se dissipe. Quand Sandro regardait pas la fenêtre, ce n'était que pour voir ce brouillard opaque derrière lequel il imaginait la vallée et le village. C'est durant cette tempête que sa mère s'était mise à peindre le paysage qu'elle avait jadis pu observer à travers cette fenêtre, un décor enneigé qui témoignait de la violence de la tempête passée, les maisons à moitié ensevelies sous le manteau blanc et au fond, les majestueuses montagnes, inchangées, éternelles. Seul un détail égaillaient le tout : le soleil qui se levait à l'horizon, teignant le ciel de touches roses, bleus, mauves, orange. Le jour qui revient, l'espoir qui renaît : les souvenirs qu'enfermaient le tableau étaient ceux de ce petit garçon de six ans qui désespérait de voir le soleil à nouveau.

Sous ses paupières closes, Sandro sentait ses yeux s'humidifier et une boule d'émotion se former dans sa gorge. Comme il aimerait à nouveau être cet enfant, être auprès de sa mère durant la tempête...
La voix de l'inventeur le ramena au triste présent, l'extirpant à ses souvenirs comme on remonte à la surface. Il reprit son souffle, tenta de reprendre son sang froid, resserra sa prise sur le porte-document qui manquait de glisser de ses mains et évita avec soin de croiser le regard de quiconque. Aeden, quant à lui, était toujours aussi concentré sur les paroles de son adversaire. Car il s'agissait bien d'un combat, un affrontement d'arguments et de figures de style destinées à toucher l'opposant. Pour le moment, il avait réussi à parer la plupart des assauts et il devait rester attentif pour ne pas commettre de faux pas. À la nouvelle question de l'inventeur, qui revenait apparemment à l'assaut, il acquiesça d'un signe de tête en attendant la suite, bien qu'il soupçonnait où la conversation allait le mener. Son interlocuteur confirma son intuition quelques instants plus tard en le questionnant sur la date de décès de l'artiste, ce à qui Aeden répondit assez rapidement :

- Cela va faire trois ans si je ne me trompe pas. Mais elle ne peignait que très peu les dernières années de sa vie.

Il se tourna vers son ami afin de confirmer ses dires et comprit qu'il s'agissait d'une grave erreur. Il ne s'attendait pas à voir son mage ainsi chamboulé et retint sous souffle en implorant Sandro du regard. Le concerné releva la tête précipitamment, surpris qu'on le prenne à parti. Il n'avait pas vraiment suivi les derniers échanges entre les deux négociants et mit un petit temps à se remémorer les dernières paroles de son ami. Aeden prenait de gros risques en mentant de la sorte car cela impliquait que Merikenwerd ignorait la date de décès du peintre. Il espérait simplement qu'il avait acquis le tableau sans rien connaître de son concepteur sinon, ils auraient du mal à se sortir de cette mauvaise passe. Sandro s'éclaircit la voix, chercha rapidement une manière de formuler sa réponse sans que ça voix tremble.

- Oui...(nouveau raclement de gorge. Il devait impérativement se calmer) Oui, c'est ça.

Le mensonge pouvait fonctionner. Sa mère était décédée il y avait presque dix ans mais il avait continué à faire des toiles en son nom durant les trois années qui suivirent. Cela lui permis de rassembler un peu d'argent alors qu'il n'avait aucun travail ni aptitude pour en trouver. Selon la version d'Aeden, Eleyn Discime aurait cessé de peindre durant quatre ans ? Il devait se mettre ça en tête pour éviter de dire quelque chose d'incorrect à l'avenir.
Aeden soupira de soulagement et adressa un très léger mouvement de tête à son compagnon histoire de lui signifier qu'il s'était bien débrouillé. Sincèrement, il s'attendait à pire mais il ne pouvait s'empêcher de l'approbation de son ami pour poursuivre sur cette voie. Il se tourna à nouveau vers l'inventeur pour continuer son récit :

- Eleyn Discime était une amie de mon père et m'emmenait régulièrement dans son atelier quand j'étais plus jeune. En grandissant, j'ai continué à la voir puis à lui écrire.

Il se tut un instant, croisa ses mains ans son dos et  reprit sur un ton plus cassant, le genre de ton qu'avait employé leur hôte durant une bonne partie de la conversation :

- Pardonnez mon indiscrétion mais pourquoi toutes ces questions ? J'ai l'impression d'être accusé d'un crime dont j'ignore tout. Douteriez-vous de mes dires ?

Il prenait un autre risque en posant la question mais il avait besoin de crever l'abcès. Il pouvait réfuter toute accusation mais pour cela, il avait besoin qu'elles soient formulées et le ton accusateur de son interlocuteur depuis quelques temps lui déplaisait au plus haut point.




[HRP: j'ai finalement réussi à trouver un peu de temps pour répondre, j'espère que ça te convient ^^']
Daraen
Daraen

Héritage [pv Daraen], par Daraen ► 19/11/2018, 22:10 ►
Ce n’était pas dans ses habitudes d’être aussi curieux, ni de perdre autant de temps en futilité, surtout quand celui-ci était compté. Il n’était pas du genre à se préoccuper de ses invités, ni à chercher ainsi des réponses qui, en temps normal l’indifféraient. Mais quelques choses, n’allait pas chez ce collectionneur, quelques choses l’intriguait sans qu’il ne puisse y mettre de mot, ni de définition. Il semblait comme un problème épineux, un problème qui se voulait sans réponse, sans morale. Et comme tout savant qui se respecte, Daraen ne pouvait laisser ce problème sans solution, sans chercher à le comprendre, ni à le résoudre. Alors, il posait ses questions avec franchise, cherchant cette cohérence qui semblait lui faire défaut dans la situation actuelle. Et ce défaut semblait lui venir de cette relation qu’entretenait Aeden avec la peintre de son tableau tant convoitée. Alors sans détour, il avait demandé à celui-ci, la date de la mort de celle-ci, se demandant si cela correspondait à ce qu’on lui avait annoncée à l’époque. Ce qui lui permettrait alors de donner une exactitude à celle-ci et de donner de la véracité à l’histoire de son interlocuteur.

Sans attendre, le fringuant jeune homme lui répondit. Cela faisait trois ans d’après ses dires ? Inspirant doucement, le jeune brun ferma un moment les yeux d’un air contrarié, avant de se tourner vers ses interlocuteurs, remarquant que cette fois, le collecteur d’arts cherchait appuie vers son assistant. Tournant son regard vers le secrétaire, Daraen n’avait pu s’empêcher de voir ce changement vers cet homme jusqu’ici silencieux. Il semblait pendant quelque instant chamboulé, puis surpris, pour enfin être comme perdu entre les deux hommes. Ne lâchant pas le bossu du regard, Darean l’observa d’un air intrigué, écoutant avec soin sa voix qui lui avait paru au premier abord peu assuré. Un raclement de gorge, et il reprit un semblant de calme, mais déjà, le scientifique se moquait de cette confirmation. Cet homme avait un regard qui lui était familier. Un regard qu’il ne connaissait que trop bien. Celui de la mélancolie. Pourquoi ? Pourquoi cet homme-là avait une telle profondeur dans son regard, alors que son maître lui, ne semblait pas l’exprimer avec autant de sincérité ? Constatant que son interlocuteur avait reprit la parole, le brun ne l’écoutait déjà plus. Il était bien trop attiré par cet être silencieux, que personne ne devait remarquer en temps normal. Sauf pour sa difformité. Fronçant quelque peu les sourcils, Daraen semblait comme hypnotisé par le jeune homme, une réaction qu’il avait en temps normal pour des plans ou un prototype. C’était comme si, il cherchait à sonder son esprit, à vouloir comprendre ce qui tenaillait tant ce jeune bossu. Ce n’était pas la première fois, que le bossu trouvait grâce à ses yeux, mais cette fois, il semblait avoir attiré sur lui, l’attention toute particulière du jeune Merikenwerd.

Tenant compte de l’agitation soudaine dans son environnement, le savant se força enfin à briser ce lien optique avec le secrétaire, pour enfin reporter son attention sur le collectionneur. Celui-ci s’était permis de prendre un ton cassant, un ton qui fit aussitôt soupirer le brun qui passa aussitôt sa main derrière la nuque, avant de lui répondre dans le blanc des yeux. « Aurais-je une raison d’en douter ? » Ouvrant ses paupières, l’inventeur observa alors les réactions de son interlocuteur, soupirant à nouveau, comme si l’ennui le possédait. « Si mes questions vous mettent mal à l’aise, c’est que vous avez quelques choses à vous reprocher non ? Sinon, je ne vois pas pourquoi cela vous dérangerait. » Il était un homme de raison, un homme de science. Pour lui, il était normal de se questionner, de s’interroger, de s’informer. Surtout quand la logique, lui faisait défaut. « Si je peux me permettre, j’aimerais savoir à quoi vous sert l’homme à vos côtés… Est-ce un faire valoir pour vous attirer l’émoi de vos clients ? Où, est-ce ni plus ni moins que votre scribe ? » Son interrogation n’était pas pour mettre à mal l’homme au côté du noble, et comme preuve, Daraen se tourna à nouveau vers le bossu, son attention se tournant de nouveau vers lui et lui seul. « Comment vous appelez-vous d’ailleurs ? » Il marqua une pause avant de reprendre cette fois sur une interrogation plus personnelle. « Pourquoi avez-vous une telle tristesse dans votre regard ? » Il avait l’impression qu’il pouvait comprendre cet homme, qu’ils pouvaient se comprendre et ce, bien plus qu’avec le fameux Aeden. Il avait ce naturel, cette présence que le jeune Merikenwerd préférait fréquenter. Les beaux discours, les phrases pompeuses de ses nobles guindées, lui donnait un goût insipide qu’il détestait garder en bouche.



[Hrp: ça me convient parfaitement ! ♥️ Pardon encore pour mon temps de rép. En espérant que ça te convienne.]
Sandro
Sandro
Aeden
Aeden

Héritage [pv Daraen], par Sandro ► 23/11/2018, 21:55 ►
Pourquoi Aeden lui avait-il donné la parole ? Sandro aimerait bien le savoir. Ce qui était sûr, c'est qu'il s'agissait d'une erreur qu'il était trop tard pour la rattraper. Car désormais, ce n'était plus le gardien qui avait l'attention du scientifique mais bien le mage. Sandro essaya quelques instants d'éviter le regard du jeune Merikenwerd mais la tâche était ardue, beaucoup trop pour une homme qui se tenait à quelques mètres seulement de celui qui voulait l'empêcher d'atteindre son objectif. Quand il entendit la phrase d'Aeden, il sut que la situation lui échappait car il attaquait rarement de manière aussi directe, et le gardien s'en rendit également compte bien avant que son interlocuteur daigne lui répondre. Il baissa la tête en souriant lorsqu'il entendit la contre-attaque de leur hôte. Il avait bien joué et hésitait à répondre à de telles insinuations, même s'il savait qu'il était vitale qu'il se défendre. Pourtant, il ne pipa mot, se contenta de relever la tête en soupirant discrètement, attendant la suite. En temps normal, il aurait sans doute été plus prudent, plus fin, aurait répondu aux questions sans se lasser ou montrer de signe d'exaspération. Il aurait fait connaissance avec le scientifique, lui aurait payé un verre ou proposé son aide dans ses travaux, l'aurait invité à lui rendre visite dans le théâtre qu'il possédait et il en serait venu naturellement à approcher le tableau tant convoité. Aeden trouvait toujours un moyen de s'en sortir, mais les choses étaient différentes lorsque Sandro était présent. Non seulement il devait maîtriser un interlocuteur suspicieux, mais il devait également prendre garde à ne pas faire exploser la bombe à retardement que représentait son ami. Sandro était un homme patient et plein de ressources sauf lorsqu'il s'agissait des tableaux de sa mère, dans quels cas il pouvait agir de manière totalement imprévisible. Et c'est bien cela que craignait Aeden...

- Si je peux me permettre, j’aimerais savoir à quoi vous sert l’homme à vos côtés… Est-ce un faire valoir pour vous attirer l’émoi de vos clients ? Où, est-ce ni plus ni moins que votre scribe ?

Lentement, le concerné releva la tête pour lancer un regard noir au scientifique. Il se redressa, lui fit complètement face et essaya de deviner les pensées du jeune homme. Le peintre n'était pas quelqu'un d'extraverti et avait du mal à cerner les gens, ne comprenait pas pourquoi quelqu'un refuserait de se séparer d'un tableau qu'il n'a jamais réellement regardé. Aeden jugea préférable de reprendre la parole d'un ton neutre :

- Mon secrétaire...
- Dante

Sandro n'avait pas détourné le regard lorsqu'il avait donné le nom qu'il utilisait généralement pour signer ses toiles les plus récentes. Il se sentait mieux lorsqu'il se présentait sous son nom d'artiste, comme si Sandro était resté à Falias alors que Dante avait pris sa place à Majoris. Nouvelle vie, nouveau nom, nouveau passé. Il avait répété des dizaines de fois avec Aeden mais les souvenirs de l'ancien Sandro parasitaient sa raison. Quand le scientifique mentionna la tristesse dans ses yeux, il ne put s'empêcher de fixer le sol pendant un bref instant comme pour éviter que son interlocuteur ne lise davantage en lui. Il inspira, se concentra, releva la tête et regarda à nouveau le jeune homme dans les yeux. Aeden connaissait ce regard et cela ne le rassura absolument pas. Pour éviter que les choses ne dégénèrent, il reprit la parole :

- Dante était chargé de...
- Écoutez...

Coupé dans son élan, le gardien jeta un regard interrogateur à son mage mais abandonna l'espoir de reprendre la parole. S'il souhaitait parler, qu'il parle ! Il tenterait de réparer les pots cassés, comme d'habitude. Sandro, quant à lui, cherchait ses mots en essayant de ravaler les souvenirs qui remontaient à la surface.

- Je connaissais Eleyn Discime. En fait, je suis... Il soupira. Elle m'a appris à peindre, a pris soin de moi et sa disparition m'a ... m'a beaucoup affecté. Il prit un instant pour chasser les fantômes de son passé et inspira avant de déclarer : J'étais son élève.

S'agissait-il réellement d'un mensonge ? Sandro mentait mal mais lorsqu'il était question de choses importantes, il pouvait se montrer impressionnant. Il fixait Merikenwerd avec une intensité sans nom, ne savait comment réagir alors que la tristesse et la colère se battaient dans son être. Il avança  de deux pas vers le maître de maison et poursuivit tant qu'il en avait le courage.

- Pourquoi vous ne voulez pas vendre le tableau ? C'est quoi votre histoire, à vous ? J'étais là quand elle l'a peint, je sais pourquoi elle l'a fait, je sais tout de ce tableau et vous...
- Dante...

Aeden avait dit cela d'un ton cassant mais Sandro le regarda à peine et poursuivit en faisait un signe discret à son ami, celui se traduisant par "silence" dans leur langage gestuel. Le bossu en avait assez de devoir se plier en quatre devant un avorton qui avait vécu toute sa vie dans le luxe et l'insouciance, qui ne connaissait rien de la faim et du sens du sacrifice au point de refuser de se séparer d'une simple toile par fierté ? De quoi s'inquiétait-il lorsque sa mère était malade ? Lorsqu'il avait du trouver de l'argent pour ses médicaments ? Lorsqu'il avait vendu son chez lui et toutes les toiles qu'il contenait juste pour espérer survivre un peu plus longtemps ? C'est pour cette raison qu'il peignait des faux tableaux, parce que des gens comme Daraen Merikewerd ne méritaient pas de posséder des originaux et que lui, Sandro Discime et seul descendant d'Eleyn Discime, pouvait se jouer d'eux et leur voler leur argent sans qu'il en éprouve le moindre remord. Il valait bien mieux qu'eux tous, il valait bien plus !

- C'est très important, je veux le voir. Et si vous n'êtes pas foutu de montrer cette toile à la seule personne qui tenait vraiment à Eleyn, alors vous ne méritez pas de la posséder.

Aeden intervint et saisit le bras de son mage, l'obligeant à le regarder. Inutile de parler pour comprendre le message, mais il se sentit obliger de prononcer ces simples mots pour rétablir ce semblant de relation patron-employé qu'ils étaient sensé entretenir :

- Ça suffit.

Était-ce le patron ou le gardien qui parlait ? Dans les deux cas, le regard de son complice suffit à calmer momentanément Sandro qui resta immobile quelques instants, ne détournant pas les yeux de ceux de son ami. Chacun savait exactement ce que l'autre pensait, ils se connaissaient trop bien pour l'ignorer, mais aucun des deux n'avait le luxe d'admettre son erreur : ils étaient en représentation et Aeden avait la désagréable impression que les masques allaient tomber s'il ne reprenait pas les choses en main très rapidement.
Daraen
Daraen

Héritage [pv Daraen], par Daraen ► 27/11/2018, 22:33 ►
Ne cessant ses interrogations, Daraen décida cette fois de s’intéresser à cet homme qui attirait inexorablement son attention, et ce, depuis presque le début de cette rencontre. Cet homme au silence d’or, semblait ressentir bien plus d’émotion en son for intérieur comme extérieur, et il suffisait d’un regard, d’une insistance pour le remarquer. Ce questionnant donc sur le rôle de celui-ci, le scientifique attendait de nouveau ses réponses d’un air inflexible ne sachant pas que ses agissements et sa curiosité ferait exploser les sentiments qui tiraillaient ce fameux secrétaire du nom de Dante. Les mains dans ses poches, son regard pénétrant fixant alors le jeune homme sans sourciller, le jeune prodige se trouva alors heurté à l’impatience et la colère de cet impertinent qui semblait se défaire de l’influence de son patron. Si patron, il l’était. Car pour un noble qui semblait avoir de la prestance, il semblait complètement s’effacer face à la colère de son subalterne. Écoutant donc les paroles de Dante sans en perdre une miette, Daraen commençait à comprendre peu à peu certaines pièces de son épineux problème, bien que certaines, lui semblait encore désuète, comme si elle était inconforme à ce plan. À cette création. Si ce fameux Dante était bien l’élève de Eleyn Discime, alors qui était ce fameux Aeden ? Pourquoi aidait-il cet être qui devait plus côtoyer l’indifférence que l’altruisme de la populace ? Pourquoi inventer un tel stratagème pour mettre la main sur ses œuvres, peu demandés ? Il lui manquait encore bien trop d’information pour clore ses réflexions, mais comme depuis le début de cet entretien, celle-ci durent s’arrêter quand le bossu se rapprocha de deux pas de Merikenwerd qui ne broncha pas face à ce rapprochement. Il pouvait lire une certaine triste, mais aussi une forte colère dans son regard. Une colère qui devait lui être adressé à ne pas en douter. Et cette rage se découla alors en parole, en interrogation qui laissa le jeune adulte de marbre. Pourquoi ne voulait-il pas vendre le tableau ? Quelle était son histoire ? Des questions qu’il aurait pu lui retourner avec cette même aisance, mais préférant s’en abstenir, Daraen garda ses lèvres closes. Il devait le laisser s’exprimer, laisser cette fulmination se déverser pour retrouver le calme et la patience du début. Bien qu’intérieurement, il devait l’avouer, il enviait cette facilitée qu’avait le bossu à exprimer ses sentiments.

Si le collectionneur avait tenté de freiner son secrétaire, ce ne fut que pour se faire stopper dans son mouvement, chose que le savant trouvait surprenant. Ils avaient bien, une relation plus soudée qu’un simple patron et son employé. Quel patron se laisserait ainsi arrêté par un tel geste ? Si le regard de Daraen s’était légèrement détourné pour voir cette scène, il s’était de nouveau égaré dans les yeux de son opposant, observant donc celui-ci, toujours aussi muré dans le silence le plus absolu. En cet instant, ses observations lui semblaient bien plus nécessaires que de simples paroles creuses. Parlementer face à un tel tempérament, ne ferait qu’ajouter de l’huile sur le feu. Il en avait conscience. Ce fut donc sur une ultime remarque, qu’Aeden entra cette fois en scène, décidée à calmer cet impertinent qui avait du parler plus que de raison. Du moins, c’est ce qu’aurait pensés les gens de la haute à voir un tel effronté agir avec autant de liberté. Regardant la scène avec longueur, ce fut au bout de quelques minutes que le jeune prodige osa enfin se relâcher. Si un soupir perça ses lèvres, sa main elle, vient à nouveau se déposer contre sa nuque, mais cette fois, ce fut plus pour exprimer une certaine fatigue qu’une lassitude. « J’aimerais m’entretenir seul à seul avec Dante. » Sa phrase tomba sans prévenir, sans même prendre en compte la réaction du collectionneur. Il ne lui demanda pas une autorisation, pas plus que son avis. Sa demande était claire, aussi, il ne s’amuserait pas à la reformuler, ni à polémiquer face à celle-ci. Pour une fois, on pouvait constater une réelle envie de s’investir, de vouloir réellement parler et pourquoi pas jouer franc jeu, mais ainsi était sa condition pour pouvoir enfin s’ouvrir à un véritable dialogue. « Ne le prenez pas mal, mais je préférerais parler à l’élève de madame Discime. » Ses yeux d’ambres se déposèrent alors sur Aeden sans le moindre signe d’hostilité. Tant que ce noble serait là, il ne pourrait parler sincèrement avec le jeune peintre. Car celui-ci était un frein à ses débordements, à ses excès d’émotion. Et Daraen souhaitait justement faire face à cette nature même qui semblait faire du bossu ce qu’il était. Ne serait-ce que pour parler avec les mêmes armes, tout en essayant de mettre à plat ses pièces qui n’attendaient que de trouver leur consœur pour s’assembler.


[Hrp: Sorry pour le manque de matière, mais je ne me voyais pas contrôler ton perso à ta place >.<]
Sandro
Sandro
Aeden
Aeden

Héritage [pv Daraen], par Sandro ► 30/11/2018, 14:14 ►
Un simple regard pouvait exprimer tellement de choses... Les yeux plongés dans ceux de l'autre, les deux complices étaient en pleine discussion silencieuse, faisant passer leurs pensées par des mouvements subtils de sourcils, des regards plus prononcés, une moue accentuée. Aeden interrogeait son ami du regard alors que l'autre formulaient silencieusement les paroles "c'était plus fort que moi". Sandro espérait que son gardien comprendrait, ne regrettait pas qu'il l'ait accompagné ici ou qu'il ait pris la parole de la sorte. Il était persuadé que s'ils ne se trouvaient pas dans une situation aussi délicate, son gardien lui aurait fait la morale pendant des heures, lui rappelant le but de la manœuvre et leurs rôles respectifs. Bien entendu, il aurait dit cela sur un ton las et compatissant, celui de l'ami qui sait que ses paroles ne changeront pas la personnalité de l'autre. Ce n'était pas dans les habitudes d'Aeden de s'emporter, pas contre Sandro en tout cas. À bien y réfléchir, en douze ans de cohabitation, les seules disputes qu'ils durent essuyer furent provoquées par l'emportement du peintre alors que le gardien essayait tant bien que mal de rester calme.

Trop accaparé par cette mise en garde silencieuse, Aeden oublia complètement le scientifique. Pourtant, il aurait dû prendre la parole, présenter ses excuses en précisant qu'un tel incident ne se reproduirait plus et qu'il tâcherait de mieux tenir son personnel. Mais il n'arrivait plus à rentrer dans le rôle d'Aeden Cattani. En ce moment, il était simplement Aeden, dit Désiré, le gardien de Sandro Discime. C'était peut-être pour cela qu'il ne dit rien lorsque le jeune Merikenwerd le pria de sortir de la pièce, se contentant de reporter son attention vers lui. Un dernier regard vers Sandro : celui-ci inclina imperceptiblement la tête en guise d'encouragement. Aeden laissa échapper un soupire et siffla entre ses dents :

- Je comprends... Je vous laisse.

Pitoyable. Il observait la situation sans comprendre, resta ainsi perdu quelques instants avant de tourner les talons et quitter la pièce pour reprendre ses esprits.
Il ne restait désormais plus que Sandro et Daraen. Rares étaient les occasions où le peintre s'était retrouvé seul face au détenteur d'un tableau, et cela ne le rassurait nullement. Cependant, la crise qu'il venait d'avoir éclipsait toute inquiétude et c'est prêt à se défendre que le jeune homme faisait face au scientifique. Il reprenait son souffle, essayait de se calmer et de ravaler sa rancœur. Il devait se concentrer, ne plus se laisser aller comme il venait de le faire, le travail de ces dix dernières années ne dépendait plus que de lui et de ce qu'il allait révéler. Rester concentré, voilà le maître mot. Sandro n'avait jamais été doué pour mentir, au contraire, c'était un homme qui disait ce qui lui passait par l'esprit et se taisait si la conversation ne l'intéressait guère. Aeden meublait généralement la discussion, lui permettant de rester dans son état de spectateur tout ce qu'il y a de plus passif. Le bossu inspira, se redressa autant que sa difformité le permettait et fit face au scientifique, prêt à en découdre.



[Hrp : je n'ai vraiment pas fait avancer l'action, sorry, mais je préfère te laisser mener la conversation comme tu l'entends. Et au pire, si tu veux faire agir mes persos, tu peux toujours demander par MP mais normalement, il n'y a pas de soucis ^^]
Daraen
Daraen

Héritage [pv Daraen], par Daraen ► 4/12/2018, 17:53 ►
C’était un pari risqué que de vouloir se retrouver seul, avec un homme qui semblait ressentir une haine farouche à son égard, mais c’était aussi la seule manière aux yeux de Daraen, d’arriver à un arrangement, de comprendre, de s’instruire. Car, si cet homme, si ce bossu était insignifiant aux yeux du monde de la haute, pour le jeune savant, il n’en n’était que plus intéressant. Non pas à cause de son physique, mais peut-être bien à cause de sa personnalité, qui se rapprochait légèrement du sien. Ils étaient des observateurs, préférant observer les lèvres closes, analysant le moindre trait que pouvait leur offrir leur interlocuteur. Presque à la recherche de la moindre faille, de la moindre lueur qui pouvait leur permettre de comprendre leur opposant.

Quand le soi-disant collectionneur se décida à enfin sortir, Daraen hocha simplement la tête en guise de remerciement silencieux, son regard suivant le jeune homme en coin, s’assurant que la porte soit fermement close avant de reporter son attention sur Dante qui se dressait fièrement face à lui. Osant un mouvement, le scientifique ramena alors ses mains dans ses poches, mais le silence semblait demeurer sur ses lèvres qui restaient hermétiquement closes. Il était face au fameux secrétaire, détaillant à nouveau ses moindres faits et gestes. Le bossu semblait prêt à se confronter à lui, son souffle indiquant qu’il essayait de reprendre son calme, comme pour contenir cette rage qu’il avait exprimé un peu plus tôt. C’était comme si l’homme se préparait à engager un combat éreintant. Combat qui serait vain, car Daraen n’avait aucunement l’envie de créer une zizanie inutile. Ce qu’il désirait, était simple, mais pour cela, il n’y avait pas que sa volonté en jeu, et cela, il le savait. Inspirant alors, le jeune homme relâcha son souffle par le nez, décidant de briser la glace, de percer ce silence, qui n’avait que trop durée de sa part. « Et si nous arrêtions avec les faux-semblants et que nous jouons cartes sur table ? » Sa proposition était sincère et sans jugement. Face à quelqu’un comme Dante, Darean espérait se heurter à plus d’honnêteté, plus de sincérité, chose qu’il savait rare et presque impossible à avoir avec les personnes qu’ils se devaient de fréquenter. Tous, semblaient prendre des pincettes avec lui, parce qu’il était sous les bonnes grâces du dirigeant. Un statut qu’il n’avait pas désiré, qu’il avait même refusé, mais qu’on lui avait imposé. « Pourquoi vouloir acquérir ce tableau par tous les moyens ? Que représente-t-il à vos yeux ? Pourquoi employer un tel stratagème pour les posséder ? » Il était inutile de passer par quatre-chemins, car les deux interlocuteurs étaient des hommes d’action, des hommes à qui des réponses directes étaient bien plus parlantes que des questions indirectes.

« Je vois bien que l’histoire de votre soi-disant patron est décousue, et vos réactions n’ont pas aidé à aller dans son sens. Vous semblez tenaillé par des souvenirs, un fort ressentis qui vous rend des plus mélancoliques. Vous m’aviez dit être l’élève de madame Discime, mais il en est autrement, n’est-ce pas ? » Se risquant à s’avancer de quelques pas, le jeune homme garda néanmoins une distance de sécurité, de façon à ce que chacun garde un semblant espace vital. Le jeune prodige semblait rester calme, détendue, bien que son regard continuât de scruter le bossu, cherchant encore à le sonder, comme s’il voulait s’abreuver de son savoir, de sa personne. « Cela vous dérangerait de me raconter la véritable histoire ? Votre histoire ? » Restant droit et imperceptible, le jeune Daraen semblait à présent attendre que l’ancien élève peintre daigne vouloir s’ouvrir à lui, une curiosité et un intérêt grandissant, brillant dans le fond de ses pupilles brunes.


[hrp: Oh t'inquiète pas pour ça, y a pas de soucis x3 Aha j'avais hésité, mais c'est plus intéressant de te laisser faire :3 ]
Sandro
Sandro
Aeden
Aeden

Héritage [pv Daraen], par Sandro ► 8/12/2018, 19:45 ►
Le silence pesant qui s'était instauré finit par être brisé par le scientifique dont la franchise surprit quelque peu Sandro. Évidemment, c'était un homme de science qui n'avait pas de temps à perdre avec des gens comme lui. Que se passait-il dans sa tête ? À quoi s'attendait-il ? À ce que Sandro lui déballe toute la vérité maintenant que son "abominable patron" venait de quitter la pièce ? Si seulement les choses étaient aussi simple... Le peintre n'était pas un menteur, au contraire, mais il ne pouvait dire la vérité sous peine de mettre son existence en danger. Tout était parti d'un simple mensonge et celui-ci avait prit des proportions inconcevables à tel point que révéler la supercherie, c'était s'assurer de finir ses jours en prison. Sandro avait l'impression que l'édifice instable qu'il s'était échiné à construire durant ces dix dernières années était sur le point de s'écrouler, l'important dans sa chute, et il ne tenait qu'à lui d'éviter que se produise la catastrophe.

Il écouta patiemment les questions du jeune homme, préparant une défense mentale, essayant de ne pas détourner le regard. Il eut un mouvement de recul lorsque son interlocuteur s'avança mais se força à tenir bon, ne pas se laisser intimider par ce gamin qui se permettait de le juger lui et ses actions. À sa dernière question, Sandro manqua d'esquisser un sourire. Il détourna finalement le regard pour mieux se concentrer : il n'arrivait pas à réfléchir avec ce regard inquisiteur braqué sur lui. Un seul mot de travers et c'en était fini de lui.

- Vous voulez de l'honnêteté ? Soit. Eleyn Discime m'a élevé et appris à peindre. À sa mort, je suis venu à Majoris pour survivre. C'est tout.

Ne pas trop en dire, rester maître de la situation, ne pas s'énerver. Sandro resta un instant silencieux, conscient que son hôte ne se contenterait pas de telles explications.

- Ce qu'Aeden vous a dit est vrai mais il n'a pas tout révélé. Mon style est semblable à celui de madame Discime et si on l'apprend, on voudra que je crée des faux tableaux pour les revendre. C'est déjà arrivé. Je ne veux plus que ça recommence. Aeden Cattani est un ami et m'a offert du travail. Il sait que je peux lui être utile et il m'aide à récupérer les tableaux.

Nouvelle pause, il ne s'en sortait pas trop mal. Il débitait ces phrases du ton le plus neutre possible, tentant de contenir la boule de rage qui s'affolait dans son ventre. Sandro arrivait à faire le tri entre ce qu'il pouvait révéler et ce qu'il ne pouvait pas. Il ne mentait pas, filtrait simplement les informations qui étaient beaucoup trop nombreuses à son goût. La situation lui déplaisait au plus haut point, non parce qu'il devait parler ou mentir, mais bien parce que la conversation devenait de moins en moins équilibrée. Il fournissait un semblant de vérité à son interlocuteur et qu'avait-il en échange ? Des accusations et absolument rien de concret. Après une inspiration, il finit par proposer ce qui lui brûlait la langue :

- Je peux raconter mon histoire. Je peux mais vous devez m'aider. Montrez-moi le tableau et je vous dit tout, sans mensonge. C'est un marché équitable, non ?

Sandro n'avait aucune envie de raconter l'histoire de sa mère ou de son épopée à Majoris, de sa relation avec Aeden ou du moyen qu'ils avaient trouver pour gagner l'argent nécessaire au rachat des tableaux de Discime. Mais c'était ce que le scientifique voulait, non ? Durant la conversation avec Aeden, il n'avait cessé de poser des questions pour voir clair dans son jeu et réclamait à nouveau la vérité alors qu'il était en tête à tête avec le peintre. Petit à petit, Sandro arrivait à le cerner. Chacun des deux hommes désirait quelque chose, il fallait simplement faire en sorte que chacun gagne quelque chose dans cet échange. Plus tôt, le scientifique avait affirmé ne pas vouloir d'argent, peu importait la somme, car il souhaitait autre chose. À de nombreuses reprises, il aurait pu mettre les deux escrocs à la porte sans que ceux-ci aient l'occasion de protester mais avait refusé de le faire. Pourquoi ? Parce qu'il ne souhaitait pas de l'argent mais bien quelque chose de plus précieux et plus personnel.
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