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« Il y a bien longtemps avant même que les gens n'habitent dans le ciel. Une guerre terrible éclata entre les hommes et une Déesse malfaisante. Après des combats sanglants, nos ancêtres aidés de Dieu scellèrent le pouvoir de cette Calamité. Puis quittèrent la terre souillée et stérile pour construire leur avenir dans le Ciel. »
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{ les nocturnes enivrantes. (deyris ♥)
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les nocturnes enivrantes. (deyris ♥), par Invité ► 2/7/2018, 15:10 ►
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i.
Il connaissait les grandes habitudes, il connaissait les humeurs de la gouverneure, et on ne s'étonnait plus de voir sa sombre silhouette graviter autour d'elle, c'était une question d'habitude. Elle aurait pu changer son planning pour le prendre au piège, mais même une femme aussi mystérieuse qu'elle ne pouvait être continuellement éveillée. Sûr de lui, Hisaki déambulait dans un couloir obscur, son plan et sa destination en tête, certain de trouver à l'arrivée les preuves qu'il recherchait depuis des lustres.
La nuit était son domaine, ou plus exactement, celui d'Imé, mais il l'avait fait sienne en même temps qu'il l'avait éveillée. Hisaki avait appris à se déplacer à l'aveugle, si bien que les faibles rayons de lune qui traversaient nuages et fenêtres lui éclairaient faiblement mais sûrement un chemin qu'il connaissait bien, pour l'avoir maintes fois emprunté. Moins silencieux étaient ses pas, qu'il ne parvenait pas totalement à étouffer, mais il n'avait croisé jusque là aucune âme qui vive. Peut-être était-il réellement seul, coupé des êtres vivants qui rôdaient aux alentours par la bénédiction du sommeil, qui reposait leur corps et emmenait leur âme vers d'autres cieux. Cela l'aurait bien arrangé.

ii.
« Ce n'est pas une bonne idée. »

La voix d'Imé était douce, presque chantante, et dans tous les cas dépourvue de reproches. Plutôt que de rentrer en confrontation frontale avec Hisaki, elle privilégiait une approche conciliante, afin de l'inciter à renoncer, mais à l'intérieur, elle désapprouvait avec véhémence son projet. La tactique était bonne pour endormir son hostilité, mais manquait trop de panache pour avoir du succès. Ses efforts furent récompensés d'un « Je sais. » rapide et désintéressé, preuve qu'Hisaki n'était pas prêt à entendre les arguments logiques et rationnels qu'Imé pouvait avancer.
Il ne lui avait pas demandé son aide, et elle n'allait pas la lui proposer. Qu'il se débrouille tout seul, avec ses secrets : elle n'irait pas faire le gué pour lui, et tant pis s'il se faisait prendre, qu'il n'aille pas pleurer, car elle l'aurait prévenu.

iii.
Le bureau de la gouverneure s'offrait à ses mains fouineuses. Un peu de lumière éclairait une pièce d'un bel aspect où, pensait-il, Deyris conservait tous ses secrets. Il s'y trouvait probablement des coffres forts ou des passages secrets dont il n'avait pas été mis au courant, mais Hisaki n'avait pas la moindre idée de comment les trouver. Peut-être même les pièces compromettantes étaient-elles situées ailleurs. Mais n'étant pas un grand espion, Hisaki avait décidé de procéder avec méthode, sans précipitation.
La fouille du premier tiroir ne lui révéla rien de probant. Les preuves que la gouverneure se moquait en réalité du culte n'étaient pas là. Un autre que lui aurait peut-être trouvé un intérêt aux différents papiers qui y étaient rangés, mais aux yeux d'Hisaki, ils ne représentaient qu'une perte de temps.
Il poursuivait ses recherches avec acharnement, si concentré qu'il en oublia le temps qui passait. Excédé, il finit par laisser échapper : « Il doit bien y avoir quelque chose ici... »
Un bruit, léger, lui fit comprendre qu'il n'était plus seul...

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les nocturnes enivrantes. (deyris ♥), par Invité ► 9/7/2018, 18:22 ►
Deyris est seule, enfin. Seul moment de tranquillité et de calme dans ses journées et soirée bien trop remplie, la Gouverneure apprécie cet instant où le soleil disparaît, où les étoiles, une à une, étincelle le monde qui l'entoure. En cet instant, elle n'est plus dirigeante, ni même Duchesse du monde sombre. Elle n'est que Deyris, rien de plus. Dans sa chambre, elle lit un livre, confortablement installée sur un fauteuil prêt de la fenêtre. Tout est calme, très calme. Trop calme ? Elle lève les yeux de son ouvrage et lâche un léger soupir. Elle repense à Hisaki, chien fou et vertueux. Elle le charrie sans cesse, apprécie même le railler ouvertement, mais le fait de le savoir loin d'elle, là maintenant, lui permet de se poser un peu. Perdue dans ses nombreuses pensées, son regard se perd sur le contenu de sa chambre. Une volute de fumée de son kiseru passe devant elle, juste derrière elle peut apercevoir la table basse sur laquelle repose son jeu d'échec. Plus loin en amont, ses étagères de livres de médecines, avec quelques romans et œuvres littéraires rangées aux mauvais emplacement. Pourquoi ? Comment, alors qu'elle est enfin tranquille, ce sentiment ne s'éteint pas ? Cette inquiétude la gagne, la ronge peu à peu, l'empêchant de profiter de ce calme si mérité. Qui peut lui causer tant d'anxiété à une heure si avancée ? Et lorsque son regard se pose une deuxième fois sur l'échiquier, elle comprend. Dans un sourire, elle se redresse, s'empare délicatement de la Reine entre son index et son majeur. Puis, toujours si délicatement, elle renverse le cavalier noir. Il est temps de se mettre en route.

Voilà maintenant quelques heures que, dans le noir, elle attendait, caché dans le recoin d'un couloir, un peu plus loin que son bureau. Intuition féminine, ou réel esprit d'analyse ? Il est vrai que son garde du corps était différent, aujourd'hui. En quoi, elle ne sait le dire. Elle sait juste qu'une variante n'était pas la même, que les choses n'étaient pas habituelle. Peut-être attend-elle sans raison, perdu dans l'ombre de la nuit. Mais elle est sûre de ne pas se tromper. Elle en a le sentiment profond, qu'aujourd'hui encore, il tentera quelque chose. Se voudra-t-il plus audacieux ? Au vu de son caractère, c'est une possibilité. Mais Deyris, Femme Gouverneure, maîtresse des lieux, jamais ne se laissait prendre à un quelconque piège. Souvent, elle avait sur-réagi par un excès de prudence. Parfois, cela ne servait à rien, mais au moins, elle était apaisé de s'en être assuré. Et voilà que de sa cachette, une silhouette se découpe. La lumière froide et pâle de la lune ne suffit pas à dévoiler son visage, mais elle reconnait sans peine cette silhouette. C'est lui, le chiot perdu, fidèle à une mère ingrate qu'est le culte. Hisaki. Elle ne peut s'empêcher de sourire en l'observant s'immiscer dans le bureau. Elle va lui laisser un peu de temps, d'avance. La situation l'amuse, elle sait qu'il ne trouvera rien ici, elle n'est pas sotte. Au bout de quelques longues minutes, discrètement, elle approche. Son Gardien peut bien le prévenir, elle n'en a que faire. Son bureau n'a pas d'issue, il ne s'échappera pas assez vite.

Elle pénètre dans le bureau, impériale, l'arrogance même peinte sur son visage. Elle jubile à l'idée d'avoir attrapé cette proie, sa proie. Alors elle fait un pas de plus. Il fouille des tiroirs, méthodiquement, comme à son habitude, ce souci du détail. Elle lui a laissé un peu d'avance, un temps supplémentaire. Elle se joue de lui, continuellement. Car, au contraire de biens des hommes et même s'il se trouve être particulièrement agaçant, en tant que représentant de son espèce, elle doit bien lui reconnaître des qualités que les autres n'ont pas. C'est la raison pour laquelle elle se plaît à rire à ses dépends, à passer, sournoisement, du temps en sa compagnie pourtant si inquisitrice. Il se stoppe. Aurait-il compris ? Deyris fait un pas plus bruyant que les autres, elle fait claquer son talon sur le sol de marbre de son bureau. Sa présence entoure toute la pièce, elle est là dans son domaine, son royaume, apôtre de ce lieu sacré à ses yeux. « Mais qui avons-nous là... Un jeune chiot, visiblement perdu loin de sa fratrie et de sa mère. » Elle fait courir son doigt sur le dossier d'un grand fauteuil, ce siège qu'elle aime utiliser lorsqu'elle parle affaire. Devant le fauteuil, un autre échiquier et surtout un Kiseru laisser là par mégarde. Parfait. Elle s'en saisit, l'allume et l'amène doucement à ses lèvres. Elle inspire, profondément, délicatement, avant de souffler la fumée sur le visage de "l'espion" « Si c'est un os que tu cherches, ce n'est pas ici que tu en trouveras. » Elle se doute de l'objet de ses recherches. Son dévouement maladif le rend presque trop facile à comprendre. Alors elle fait exprès de bien choisir ses mots, pour l'inciter à croire qu'effectivement, des preuves de son hypocrisie envers le culte, il pourrait en trouver. Pauvre, pauvre garçon. « Mais je peux demander aux servants de t'apporter une pitance dans ta chambre, si tu le désire. En attendant, prends place face à moi, Hisaki. La nuit est belle, nous avons du temps à tuer désormais, pas vrai ? » Elle s'installe dans son fauteuil, son kiseru entre son index et son majeur, et fixe l'échiquier devant elle. Oui, si Hisaki était une pièce d'échec, il serait sans aucun doute le cavalier.
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les nocturnes enivrantes. (deyris ♥), par Invité ► 14/7/2018, 19:15 ►
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iv.
Un instant de panique suffit à le tirer de ses recherches acharnées. Avant même de l'entendre prendre la parole, Hisaki reconnut Deyris à ce claquement prononcé que son talon faisait au sol, exagéré en comparaison du son plus ténu que ses pas déclenchaient d'ordinaire. S'il n'avait été dans son bureau, au cœur même du territoire de la maîtresse, il l'aurait probablement reconnue aussi à l'odeur si particulière de ce qu'elle faisait brûler dans sa longue pipe de forme étrangère ; mais tout ici baignait dans les fugaces effluves de fumée laissées par son dernier passage, au point de masquer la gouverneure qui s'approchait.
Voilà pourquoi Imé aurait dû venir, comprenait à présent Hisaki. Elle l'aurait certainement vue venir. Mais il était trop tard pour les regrets.
Ce n'était pas une explosion de colère que craignait Hisaki. En dehors des mots durs, auxquels il était habitué, il pensait raisonnablement ne pas recevoir de réprimande. Il connaissait suffisamment la gouverneure pour savoir que ses méthodes étaient loin d'être aussi rudimentaires. Elle se faisait marionnettiste et tirait sur les fils avec tant de virtuosité que le pantin ne se rendait même plus compte qu'il était manipulé. Cette sournoiserie le dégoûtait profondément et alimentait le ressentiment qu'il éprouvait à l'égard de la femme la plus dangereuse à qui il avait été jusque là confronté. Malgré tout, il était gêné, conscient d'avoir dépassé les limites que son éducation religieuse lui avait inculquées, et cette impunité que Deyris semblait lui agiter sous le nez ne faisait que renforcer son sentiment de culpabilité. Pourtant, Hisaki savait que, même si ses méthodes laissaient à désirer, ses intentions étaient justes, et qu'il lui fallait accepter de se souiller pour faire tomber la reine du crime. Il reniait pas son dieu en jouant aux détectives ; il piétinait les règles de bienséance humaine, et même si elles lui paraissaient assez relatives, Hisaki n'avait pas le dédain nécessaire pour s'en libérer complètement.
Et il ne doutait pas un instant que c'était là le sentiment avec lequel la gouverneure voulait jouer.

Garder son calme lorsqu'elle le comparait à un petit chiot était relativement facile : depuis le temps qu'il était forcé de la servir, Hisaki avait appris à ne plus prendre pour lui-même ces réparties déplacées. Il préférait exprimer son hostilité par le regard plutôt que la parole, et ce faisant, il s'estimait assez vengé.

« Ce ne sera pas nécessaire. » refusa-t-il d'un ton égal à lui-même. Après tout, elle était bien capable de lui faire servir un os bien réel dans une belle garniture, comme elle aurait fait apprêter un repas de fête. Hisaki se passerait bien de cette générosité.

v.
Il n'avait jusque là pas bougé de son emplacement. Le bureau était à portée de main, mais Deyris ne semblait pas vouloir le protéger, preuve, sans doute, qu'elle n'avait rien à y cacher. Mais à présent qu'elle était là, Hisaki aurait été fou de vouloir continuer ses recherches, il l'aurait provoquée.
Hisaki ne craignait ni sa colère, ni ce qu'elle pouvait lui réserver. Sa possible vengeance n'avait pour lui pas plus de substance que le bruissement assourdi d'une lointaine tempête. Si l'ombre de cette éventualité restait menaçante, il se pouvait qu'il n'eût finalement à faire face qu'à une simple ondée. Une main posée sur la pierre rouge à son col lui rappela qu'il avait bien davantage à craindre s'il échouait dans la mission que Niantu lui avait confiée.
Quoi exactement, il n'en avait pas la moindre idée, mais la punition devait être terrifiante, à n'en pas douter.
Il ne devait donc pas s'inquiéter de ce qu'une simple humaine pouvait lui infliger, même s'il devait en baver.

« Si vous n'avez rien à cacher, dans ce cas, vous ne voyez aucun inconvénient à ce que je continue ? »

Hisaki avait conscience que son attitude était provocante et risquait bien d'aggraver son cas. Il voulait juste vérifier. S'assurer qu'il ne manquait vraiment rien avant de renoncer. Peu importe ce qu'il aurait ensuite à endurer, du moment qu'il avait fait tout ce qu'il fallait.

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les nocturnes enivrantes. (deyris ♥), par Invité ► 21/7/2018, 22:54 ►
Même mis en défaut, le pieux ne peut se défaire de ce masque de fierté, d'une arrogance sourde et sans faille. Il est redoutable, la Gouverneure le sait et c'est pour cela qu'elle apprécie se jouer de lui. Car tout monstre qu'il puisse être, il est maintenu en laisse par ses propres préceptes, ses propres croyances. Et tant qu'il en est ainsi, elle sait qu'elle le dominera toujours. Deyris se met à rire, pas un éclat de rire non, un rire distingué, élégant et subtil. Qu'elle aime cette réaction, cette opiniâtreté dont il fait preuve. Et il ne manque pas non plus de culot. Elle lui fera quand même livrer un os dans sa chambre, par principe. Pour le féliciter autant que pour le railler. Elle se tourne et se saisit de deux verres ainsi que d'une bouteille de vin. Elle ignore si ses principes lui permettent de boire, mais, dans le doute, elle rempli les deux verres. « Tu peux continuer, Hisaki. Mais surtout, n'oublie pas le double fond dans le tiroir du bas. Ce serait dommage que tu rates quelque chose de si basique, non ? » Elle sourit en finissant de servir le nectar rouge. Cette situation l'amuse.

Tout en posant le verre de son interlocuteur sur l'échiquier devant elle, elle s'installe un peu plus confortablement dans son fauteuil, ne prêtant même pas attention à son espion. Elle sait qu'il ne trouvera rien dans ce bureau, pour la simple et bonne raison qu'il n'y a rien ici de compromettant pour elle. Même dans ce faux double fond, pas même dans le rembourrage des chaises, rien du tout. Non, tout est conservé ailleurs, en d'autres lieux sûr qui resteront secret encore ce soir. Elle inspire une bouffée de tabac avant de porter le verre à ses lèvres. Elle n'imaginait pas sa soirée se dérouler ainsi mais, en un sens, cela ne la gênait pas vraiment. Malgré cet oeil inquisiteur, malgré cette haine mutuelle, sa compagnie n'était pas la plus désagréable qui soit, sur le simple fait qu'il était un homme "respectable" comparé à son espèce. « Mais dis-moi, Imé n'est pas ici ? Si oui, dis-lui qu'elle vienne s'installer aussi. Voyons, un troisième verre... » Il est une souris coincé entre les griffes de Deyris. Et Deyris aime s'amuser avec sa proie, s'amuser jusqu'à plus soif. Elle fouille dans la petite malle à côté et sort un troisième verre. Elle ignore si oui ou non la Gardienne est là mais elle veut lui faire comprendre que même ceci, même cette présence surnaturelle, cette supériorité numérique, elle ne la craint pas. Elle continue de se prélasser, sans lui accorder un regard. Après tout, la coupe et la forme des pièces d'échec sont un spectacle bien plus divertissant.
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les nocturnes enivrantes. (deyris ♥), par Invité ► 24/7/2018, 12:42 ►
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vi.
Égaux à eux-mêmes, chacun d'eux jouait le rôle qu'ils avaient composés à la perfection. Hisaki ne déviait pas de ses principes et de la mission divine qu'il pensait devoir privilégier, et en cela, il se conformait à sa nature. Deyris ne manquait pas à la règle non plus. Pas la moindre once d'inquiétude ne venait faire pâlir les traits délicats de son visage : la confiance moqueuse dont elle faisait preuve acheva de convaincre Hisaki qu'il ne trouverait pas ce qu'il cherchait dans les tiroirs. Mais un doute encore l'étreignait : la possibilité d'être tombé dans un piège tendu par la gouverneure ne pouvait être totalement écartée, car il savait à quel point Deyris aimait se jouer de lui. Il referma doucement le dernier tiroir qu'il avait soumis à inspection et s'écarta du bureau avec raideur. S'acharner ne ferait que le rendre ridicule. Aveu de faiblesse, il ne releva pas le commentaire que sa némésis faisait du double fond du tiroir, qui contenait peut-être quelque cadeau empoisonné dont elle espérait le voir se saisir, afin de mieux goûter sa déception. Voilà bien un service que Hisaki n'était pas prêt à lui rendre.

Il fallait probablement s'avancer vers l'échiquier, incarnation parfaite des relations complexes qu'ils avaient noués au cours de leur longue collaboration, et dont Hisaki pensait qu'un coup d'œil attentif aurait révélé sa propre défaite. Faire ce pas vers Deyris aurait calmé temporairement le jeu entre eux, et ce petit salon aurait adopté l'allure d'un échange courtois entre deux êtres nocturnes. Rester sur place témoignait de son caractère buté et fidèle à lui-même, mais ne le sauverait pas pour autant de l'emprise de sa patronne. Aucune de ces solutions n'était satisfaisante ; il s'en tordait les lèvres à ne pas vouloir révéler sa dentition agressive, mais il se doutait bien que ce dilemme faisait tendre son corps dans une posture défensive qui soulignait d'autant mieux son malaise.
Hisaki s'approcha de l'échiquier, dans l'effort de mieux distinguer le champ de bataille chaotique qui s'y étalait, mais il ne prit pas la peine de s'asseoir, ni même de saisir le verre qui lui était proposé. Il n'avait pas l'aisance nécessaire pour entrer dans un rôle reflet de Deyris, et simuler la même décontraction que celle qui devait particulièrement apprécier la situation. Il restait lui-même, un peu rude dans les relations humaines, guère sauvage mais tout de même mal dégrossi. Il ne savait pas vraiment quoi faire, et lorsque Deyris évoqua sa gardienne, il se sentit tout à coup sauvé.
Il estima que cela valait bien un sourire.

« Je pensais que vous auriez su où était Imé, mais puisque vous ne l'avez pas vue... »

Hisaki était persuadé que Deyris allait deviner qu'elle n'était pas venue - elle semblait douée pour devenir ce genre de détails, alors pourquoi s'embêter à faire l'aveu de ce qu'il considérait comme son échec de le plus cuisant, cette impossibilité à construire une relation stable et réciproque avec Imé. S'ils avaient été plus proches, elle serait venue, elle aurait pu lui signaler l'arrivée de Deyris et ainsi lui épargner ce pénible entretien. Mais dans l'état actuel de leur relation, Imé l'aurait probablement abandonné à son sort, estimant, de sa résolution toute maternelle, qu'il recevrait une bonne leçon.
Il haussa les épaules. Fin de la discussion Imé. Il ne dirait rien de plus.



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