Mira est une exploratrice qui se fait peu remarquer. Son allure, combinée à sa sérénité, ne reflète pas son métier. De plus, son expérience en tant que détective lui a appris à savoir rester discrète. On peut dire qu’elle cache bien son jeu, car quand le besoin de passer à l’action se fait sentir, c’est une toute autre personne qui prend le pas sur elle. Elle devient vive et se sert de son regard affûté pour lire le jeu de son adversaire avant de lui foncer dessus. Contre les apparences, en combat, elle est beaucoup plus dangereuse au corps-à-corps qu’à distance. Elle ne blesse jamais pour tuer en dehors des monstres, ses missions de détective lui ayant appris qu’un indic vivant est toujours plus utile qu’un indic mort.

Elle se moque de l’avis des autres sur sa personne. Etre mal vue en tant qu’exploratrice ne la gêne absolument pas, étant donné qu’elle n’était déjà pas très bien vue en tant que détective par les autorités. Mira cultive les secrets, mais jamais dans un but malveillant. Les détectives voient et entendent beaucoup de choses, certaines ne sont pas bonnes à répéter. Elle pense qu’il en est de même avec l’exploration et que certaines découvertes doivent rester enfouies. A vrai dire, découvrir l’identité du titan et son point faible sont pour elle les priorités des explorateurs. Elle n’a aucune foi en un retour à la terre ferme avant que ce monstre ne soit éradiqué. Elle craint énormément, qu’il n’y ait pas qu’un seul titan.

En parlant de foi, Mira n’est pas très religieuse. Elle ne croit que ce qu’elle voit. Selon elle, Niantu a vraiment sauvé l’humanité à l’époque, mais elle est certaine qu’il ne réapparaîtra pas pour les sauver une seconde fois, ni ne les aidera d’une quelconque autre manière. En revanche, elle pense que pour le moment, l’influence du culte sur la population est bénéfique et important afin d’éviter une agitation inutile.

Sa position par rapport aux mages est compliquée. Elle trouve que leurs pouvoirs sont surestimés et qu’il ne faut pas se reposer sur eux pour assurer notre sécurité, aussi elle ne comprend pas, qu’à ce titre, on puisse les traiter comme de vulgaires armes et qu’ils devraient être capables d’atteindre des postes variés dans la hiérarchie, qu’importe leur espérance de vie. D’ailleurs elle pense, que sur la terre ferme il est possible de rencontrer des équivalents à nos mages.

En résumé, Mira est une fille calme et réfléchie, aux idées bien ancrées, qui prime la discrétion sur l’agitation, mais se révèle être une vraie tigresse lorsqu’il s’agit de plonger dans l’action.

Contrairement à ce que certains peuvent penser, Mira n’a pas toujours été très sage. Il fut une époque où la jeune fille était coriace et turbulente. Mais d’abord, il faut savoir qu’elle n’a jamais connu ses parents. Bébé, elle a été directement placée en famille d’accueil. Personne ne lui a caché la vérité et dès toute petite, un vide a commencé à se former. Elle était en quête d’un foyer, son foyer. A cause de ses innombrables bêtises qui montraient son mécontentement mais aussi son manque, elle changea plusieurs fois de famille d’accueil, sans que rien ne change réellement. Les familles se succédaient et aucune n’arrivait à percer la carapace que Mira s’était créée autour d’elle. A l’école, il en était de même. Ses professeurs affirmaient qu’elle avait des capacités, mais qu’elle n’écoutait rien et ne les exploitait pas. Ainsi, elle traînait toujours dans les derniers de la classe, se maintenant juste au niveau nécessaire pour ne pas redoubler. Elle n’avait pas non plus beaucoup d’amis, vu qu’en changeant de famille, il lui arrivait de changer aussi d’école. Le cycle se poursuivit dans le même alignement jusqu’à ce qu’elle atteigne l’adolescence.

Arrivée à l’adolescence, Mira continuait de poser des problèmes. Jugeant que tout ceci n’avait que trop duré, on l’envoya voir un psychologue, dans l’espoir que celui-ci arrive à la cerner et à l’aider. En parallèle, elle changea une nouvelle fois de foyer et se retrouva chez un couple de personnes âgées. Au premier abord, ce changement la surprit. Comment deux personnes aussi vieilles pouvaient-elles s’occuper d’elle ? Se disait-elle. Surtout, qu’ils n’avaient aucun point commun avec elle. Ils étaient d’une génération trop éloignée de la sienne, vivaient dans les traditions et s’habillaient en conséquence, ne partageaient aucun de ses goûts musicaux ou encore… Ils étaient lents. Bien sûr, à cet âge-là, on ne peut pas être une foudre de guerre, alors elle s’imagina qu’elle pourrait être libre comme l’air et que personne ne pourrait lui poser de limite désormais. Elle se trompait. Elle eut beau faire toutes les bêtises possibles, tel que des fugues, boire de l’alcool, écouter la musique à fond,… Rien n’y faisait, ces gens ne lâchaient jamais prise. Si bien, qu’un jour un lien sembla se tisser entre elle et eux. Ils étaient simples et détenaient un véritable désir de l’aider à trouver sa voie, ce qui éveilla un sentiment nouveau en Mira.

Au bout de quelques séances, son psychologue voyait déjà des progrès chez elle. Elle n’était plus aussi sauvage et réticente à lui parler qu’à leur première rencontre. Il se permit alors de lui conseiller de se lancer dans la pratique d’une activité sportive, dont le but était de canaliser son énergie pour en faire quelque chose de positif. C’est là, qu’elle choisit de pratiquer les arts martiaux. Cela lui imposait une certaine rigueur et les préceptes de cette discipline lui instauraient un cadre de conduite à suivre. Cela allait en parfaite corrélation avec ce que Opa et Oma, ces personnes âgées qu’elle considérait maintenant comme ses grands-parents, essayaient de lui inculquer. Elle se mit alors à fond dans son sport, allant jusqu’à participer à certaines petites compétitions. Il lui arrivait de rapporter quelques médailles et à l’école, on notait une amélioration dans son travail. Elle n’était pas une tête, mais des matières jusque-là restées cachées dans la masse, firent ressortir ses facultés naturelles. Ainsi, avec une bonne mémoire, elle arrivait à s’en sortir très bien en histoire et en magie, et détenant un esprit logique, les mathématiques et la physique étaient ses matières préférées.

Néanmoins, à force de séances chez le psychologue, elle parvint à mieux se comprendre elle-même et à savoir ce qu’elle souhaite. Elle découvrit, que ce besoin d’avoir un foyer, un endroit où elle se sentirait bien, où elle serait chez elle, Opa et Oma l’avaient comblé. En revanche, elle souhaitait toujours en découvrir plus sur ses origines. Elle souhaitait savoir d’où elle venait et qui étaient ses parents. Un besoin de connaître ses origines pour partir sereinement dans la vie. C’est ce désir qui l’incita à se diriger vers une carrière de détective privé. A dix-huit ans, elle empocha son bac avec mention et se lança pleinement dans son futur métier. Aucune formation n’existait pour devenir détective, alors elle commença par chercher des gens qui exerçaient se métier et à leur demander conseil, ou simplement de les accompagner. Elle reçut beaucoup d’avis négatifs, mais ne perdit pas espoir. Elle finit par rencontrer un homme au large imperméable et aux yeux cachés dans l’ombre de son chapeau, qui accepta de la prendre sous son aile. Il lui montra les ficelles du métier, mais la laissa aussi beaucoup apprendre sur le tas. Selon lui, apprendre de ses erreurs était la meilleure des écoles. Bientôt, Mira se retrouva à élucider tous les cas d’infidélité et de double vie suspectée. Des affaires banales et très courantes dans ce genre de métier. C’est après l’une de ces enquêtes, qu’un homme infidèle vint l’agresser, une bouteille brisée à la main, après avoir appris que c’était elle qui l’avait dénoncé à sa femme. Il lui laissa une jolie cicatrice sur le bas du côté gauche de son visage, avant d’être repoussé et mis à terre par son mentor. De cette expérience, elle en tira que ce métier comportait de vrais risques et qu’elle devait se tenir prête à se défendre contre ceux qui souhaiteraient se venger.

Ses recherches sur ses parents avançaient. Pas à pas, elle retraçait leur route en Idye. A côté de cela, elle finit par déménager de chez Opa et Oma pour se prendre un petit studio à Bara. Régulièrement, elle retournait les voir pour boire un thé et profiter des assoupissements d’Opa pour le vaincre aux échecs. Niveau travail, elle remercia son mentor de l’avoir aidée dans son apprentissage et se mis à son propre compte. Ses contrats devinrent parfois plus dangereux, qu’ils ne l’étaient précédemment. Elle se retrouva parfois à enquêter sur le vol de produits illicites et se glissa plusieurs fois dans des quartiers dont elle crut, qu’elle ne ressortirait jamais. Sa clientèle était assez large, allant d’une aide pour les autorités du coin à une mission pour des dealers peu fréquentables. Tout cela ne la dérangeait pas, du moment que le cash arrivait à la fin dans son porte-monnaie. Concernant ses parents, elle découvrit quelques années plus tard, qu’ils s’étaient rendus après sa naissance à Majoris. Seulement, la piste s’arrêtait là. Elle tenta à plusieurs reprises d’aller là-bas, mais ils avaient comme disparu dans la nature. Ce n’était pas très étonnant, vu la taille de la cité. Elle n’abandonna pas pour autant, mais elle jugea en avoir appris suffisamment sur eux au cours de ces années et mit l’affaire de côté, attendant qu’une nouvelle piste se livre à elle.

Cette pista arriva bien des années plus tard, d’une lettre anonyme laissée dans sa boîte. Le message était clair, si elle souhaitait retrouver ses parents, elle devait rejoindre l’équipe d’exploration. Evidemment, elle n’écouta pas aveuglément cette étrange lettre et chercha dans un premier temps à en découvrir l’expéditeur. Mais cela ne donna rien, la personne qui avait écrit cela avait pris soin d’effacer ses traces derrière lui. Bien qu’elle ne soit certaine de ce qui était mentionné dans le message, un doute s’était installé et elle alla voir ses grands-parents pour obtenir conseil. Le choix était vite fait pour eux, elle devait essayer d’explorer cette piste. C’était ce qu’elle faisait d’habitude et ils ne voyaient pas pourquoi elle ne tenterait pas cette fois-ci. De plus, même si le métier d’explorateur est dangereux, ils affirmaient que celui de détective privé ne l’était pas toujours moins et qu’ils étaient certains qu’elle s’en sortirait bien. Rassurée par leurs paroles, elle rejoignit Majoris pour y devenir exploratrice et ainsi peut-être retrouver un jour ses parents.

Cela fait maintenant deux ans qu’elle est dans les rangs de l’exploration et ce nouveau métier a su suscité sa passion.