Ça ne peut être une coïncidence. Te figeant subitement au bord de l’allée commerçante, tu tentes de faire le tri entre les pensées qui assaillent ton esprit. Main se posant à l’emplacement de l’anneau d’argent caché sous ton haut, tu te forces à faire taire les espoirs qui naissent et te malmènent. Prénom hurlé, se frayant un chemin jusque tes tympans au travers des bruits habituels du quartier d’Hogon. Syllabes écho d’un passé trop lointain et souillé de douleur que tu aimerais pouvoir enterrer à nouveau avant qu’il ne refasse surface.

Ce n’est pas les espoirs que tu as fait taire, mais plutôt ta raison qui a décidé d’abandonner le combat alors que tes pas te guident maintenant vers la vitrine d’une boutique. Cette même boutique d’où tu as semble-t-il entendu l’origine de ce fantôme du passé. Tu te sens mal, à regarder au travers du verre comme un voleur. A épier le moindre mouvement. Tu remarques rapidement une tête blonde, accompagnée d’une jeune femme châtain. Soupire s’échappant de tes lèvres, alors que tu fais finalement quelques pas en arrière. Depuis quand es-tu devenu un voyeur ?

Doigts se fermant sur ton col que tu tires machinalement, tu avises rapidement un point où tu peux t’installer. Une zone légèrement à l’ombre, entre deux échoppes juste en face. Bras se croisant sur ta poitrine, tu t’adosses au mur sans lâcher la boutique du regard. Tu ne sais pas ce que tu attends. Ce que tu espères. Mais quoi qu’il se passe, tu as le sentiment que ça ne sera pas plaisant. Tu entends la voix de ton instructeur des années auparavant. Tu dois détruire celui que tu étais. Élève toi au dessus de cette faiblesse humaine. Mais pour la première fois, tu refuses d’écouter. Alors tu attends, luttant difficilement contre les pensées contradictoire qui t’enveniment.