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« Il y a bien longtemps avant même que les gens n'habitent dans le ciel. Une guerre terrible éclata entre les hommes et une Déesse malfaisante. Après des combats sanglants, nos ancêtres aidés de Dieu scellèrent le pouvoir de cette Calamité. Puis quittèrent la terre souillée et stérile pour construire leur avenir dans le Ciel. »
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{ You're ghost of mine ♯ Ellébore
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You're ghost of mine ♯ Ellébore, par Invité ► 14/4/2018, 16:15 ►



Ellébore R.-Healwizen
Nom :R. (Rosa) Healwizen.
Prénom : Ellébore.
Âge : 25 ans.
Date de naissance : 05/05
Bénédiction : Alizée
Orientation : maindroite sexuelle Hétérosexuelle
Région : Falias
Métier : Escorte et guide des voyageurs dans les montagnes ou dans la forêt ♯ Chasse et pose des pièges puis revend ses proies à Sedna ♯ Revend les trouvailles trouvées pendant ses excursions (Eärendils, pierres...) ♯ Sculpte des petits objets en bois quand elle s'ennuie et les revend aussi.

caractère
♯ 1 - Song


NOWHERE FROM ALL OF THIS
{{ brisures }}

 
« Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux.
– Et je l’ai trouvée amère. – Et je l’ai injuriée. »



Ellébore est charismatique.
Ellébore est fascinante.
Ellébore est une démence interne, une claque posée sur une peau d’albâtre. Jeune femme un peu fantasmée et désirée {{rarement désirable}}, la créature s’apparente à un portrait audacieux ; dessinée par un artiste du tout, elle paraît moins cassée qu’étrange, avec les cristaux de neige incrustés sur ses omoplates et le fiel dans son regard. Comme si Niantu l’avait créée pour qu’elle ne puisse être complète qu’en étant plurielle. Comme si les gestes de son corps n’exprimaient pas quelque chose de physique, mais quelque chose de symbolique ; une éclosion conceptuelle, une vision de la vie, du désir, de la sexualité... de la naissance, du combat et de la mort.

{{ Amants, amitiés, pères et oncles }}
{{ Un bouquet d’oeillets qu’elle aurait pu recycler cent fois, si elle le voulait. }}


Ellébore, elle est magnifique, à se noyer en solitaire. Cerclée sans issue par des millions de regards, de jugements, de cadavres, de fantômes, de noyées à la Saint-Lazare, de virgules automatiques ; belle, sans aucun doute, avec sa manière d’éclore lorsqu’on la confond avec une aubépine. Une floraison de prodiges sous une chair déliée par le bleu, de longues mèches claires qu’elle relève souvent en chignon (elle laisse toujours deux franges à côté de ses oreilles, comme pour se donner un air plus sévère). Des yeux à la couleur d’asphalte et à l’odeur d’écume ; une carnation un peu fanée, comme le serait le roulement d’une vague sur l’océan, et l’empreinte des coquillages raclant les bas-fonds pour se déposer à nouveau sur le sable. Facilement hâlée, cette peau – confession du sud qu’elle peine à effacer.

Si fascinante qu’elle se résume souvent à un souvenir.
Réminiscence immense de ce qui pourrait être — une lucarne ou une fenêtre, peut-être.

Ellébore, elle est une forme de violence. De négation de l’existence.
Pas même humaine, juste une petite chose symbolique avec un éclat de bleu dans le regard — un réceptacle —, mélusine des temps anciens ayant cessé de feindre la consistance pour se focaliser sur quelque chose de plus réel, de plus concret ;

E L L E  -  M Ê M E.
{{ just a word }}

Ellébore avait été une fille d’ardoise. Une fille effacée puis réécrite tant et tant de fois, cynorhodon rougeâtre que ses proches utilisaient comme une présence pour effacer l’absence ;  une ombre à combler par des fausses lumières. Des prétentions poétiques.

{{ Avenirs, souvenirs ;;
Se complaire dans l’espoir avoué }}

Mais Ellébore, elle n’est plus cette ombre depuis longtemps. Elle avait préféré fleurir ses tombes avec une nuées d’émotions préservatrices – des bouquets de sarcasme, de cynisme, de fierté et d’orgueil. Avait épinglé dans son esprit quelques concepts-clés aussi, des notions comme l’égo ou l’ipséité, simplement pour oublier qu’elle existe à peine plus qu’une morte ; avait feint de ne pas voir les spectres sur le visage de ses compagnons et avait oublié leur chair toute entière.

Avait joué. S’amusait à être différente tout en prétendant chercher les ressemblances.
Et désormais elle s’accroche à l’apparence Ellébore, ignore son identité profonde et rampe sur ses propres lèvres pour ne pas s’accrocher à celles d’un autre, se déifie, ne se renie jamais ; comme si, pour elle, la seule manière de se protéger était de se détruire.

De détruire celle qu’elle avait été.
Cette gentille fille, avec son sourire au couleur de miel et les couronnes de fleurs accrochées à ses poignets, ses tiares dans les paroles dignes d’une reine tranquille.
Désinvolte. Souriante. Chatoyante.
Une imposture désormais perdue. Pour le mieux – elle s’en convainc.

— Orgueil, mensonge ;;
N’hésite pas à trahir si tu ne te trahis pas toi, qu’elle se murmure dans les nuits noires ;;
Sans voir la suie accrochée à la pulpe de ses doigts. —

Parfois encore, elle se regarde dans le miroir, se voit comme elle est, désormais.

Repoussante.
Hautaine. Orgueilleuse. Méprisante.
Hideuse.

Magnifique.
(Plus par laideur que par beauté désormais.
Fascination du mal.)


Alors Ellébore, tous les soirs, lorsque la nuit tombe et que les montagnes s’éteignent, elle se murmure qu’elle est seule. Que rien n’importe sur cette existence à part elle même (et peut-être Archimède). Se promet de vivre une journée de plus, puis feint de croire qu’elle est mauvaise depuis toujours.
Juste pour ne pas avouer qu’un jour, elle aurait pu être quelqu’un de bien.

Mascarade ;
Ruisseau lent qui passe.
Sur les cris de la rosaire, son cadavre
Ellébore joue (la petite Ellébore)
Regarde la mort et elle sourit
Eternellement vieille.



{{ Fascinante – Voire hypnotisante – Prétentieuse – Orgueilleuse – Débrouillarde – Fière – Méprisante – Hautaine – Sarcastique – Calme – Froide voire glaciale – Polie – Ne demande jamais de l’aide – Forte – Caractérielle – Obstinée – Valeureuse –  Solitaire mais  n’aime pas la solitude – Égarée – Souvent confuse – N’a plus vraiment conscience de son identité – Intelligente – Instinctive – Irrationnelle – Franche (mais pas avec elle-même) – Clairvoyante (mais pas avec elle-même non plus) – Blesse souvent les autres dans leur égo – Imprévisible – Auto-destructrice – Parfois protectrice – Accorde difficilement sa confiance – N’est pas digne de confiance non plus (sauf quand on la paie) – Peu affectueuse – Parfois vulnérable – Très bonne archère – Elle a mangé son sourire en même temps que le respect. }}

histoire
♯ 2 - Song


Elle en mourra, se susurrent ses amants lorsqu’ils la regardent.

Une vérité acquise par tous à propos d’Ellébore mais chuchotée lentement, à voix basse, afin que le murmure ne trouble jamais le grand mystère de ce monde ;

Elle en mourra.
Elle en mourra, d’être elle-même.


Condition qui s’échappe à la réflexion, qui s’observe plus qu’elle ne se pense ; Ellebore avait toujours eu l’existence brisée par une certaine idée de beauté, qu’elle n’avait pas choisi mais qui s’était collé à elle quand elle était gamine. Comme si son corps n’abritait rien. Comme si ses joues, la symétrie parfait de ses bras et de ses jambes suffisait à la définir. Comme si elle n’était qu’ongles et que lèvres, que parcelles de peau à embrasser (même enfant), comme si elle était ce genre de songes que l’on capture pour remplir un manque, pour oublier le vide...

{{ alliage de velours, absinthe et anémone }}

Ellebore se souvient de cet auteur qu’elle avait lu quand elle avait douze ans. De cette plume un peu fadasse mais vaillante, qui avait dépose en elle une phrase indélébile : « La majorité des hommes ne parviennent pas à trouver leur moitié, et se contente d’un autre pour combler l’absence. »

Et Ellébore, elle avait toujours été ce manque.
L’absence sans risque, la prise de risque tranquille – ce genre d’enfant fascinante et hypnotique qui laisse les autres la courtiser, l’aimer ; là où l’amour devient une chose sans retour où craindre l’absence n’est rien.

Parce qu’elle était trop gentille pour dire non, la jeune femme. Pour dire « Non. Ne t’approche pas. »
« Non. Ne t’approche pas. Je vais te faire du mal .»


Elle était intelligente, comme gamine. Un peu lente, mais toujours très instinctive.
Elle avait toujours su, depuis le début. Su que ce charisme inné en elle, cette adoration subtile n’était rien de plus qu’une sorte de poison, arsenic ou hydrazil caché dans une voix mélodieuse, dans des tiares blondes coupées juste au dessus des épaules.

Avait toujours su qu’elle avait du pouvoir.
Qu’elle pouvait contrôler les autres, avec son regard – esprits faibles et influençables, friables dans ses rêves quand elle s’égarait – malheureuse imprudente – à fermer les yeux le soir ;;
Effarée, coeur brouillé dans le miroir par un reflet qu’il la fascinait elle-même
{{ Qu’elle détestait }}
{{ Chose mystérieuse }}
{{ Déifiée }}
{{ Désirée }}
{{ Absolue. }}

Ellébore n’avait jamais su si elle avait davantage peur de se perdre soi-même, ou d’égarer les autres.
Surprotégée, mère morte en couche – confiée à son oncle et à son petit copain – élevée par deux pères à Majoris (l’un peau blanche yeux de tout qui lui avait donné son nom étrange ; l’autre peau mate yeux de rien qui lui avait offert des iris clairs comme des chrysanthèmes), Ellébore avait grandi dans les milieux populaires avec le coeur d’une princesse. Avec un charisme évanescent, donc, un  charisme dont elle avait peur mais qui la définissait en elle-même ; un charisme qui l’assimilait généralement à un oiseau, colibri ou rossignol avec des plumes d’or autour des ailes.

L’image l’amusait quand elle était enfant, mais elle était bien vite devenue un étau.

F a r d e a u.
共に

Prisonnière des bonnes attentions de ses deux pères, d’une volonté peut-être un peu trop aiguë de la protéger, de la soustraire aux dangers du monde // mais elle le savait, la petite fille, qu’elle était le danger ; quand elle avait huit ans, la jeune fille avait commencé à comprendre que son charisme était une chose périlleuse. Indésirable, pour cette âme qui n’avait pas appris à profiter d’elle-même et ne souhaitait pas davantage protéger les autres.

Elle avait hâte de grandir.
Elle avait besoin de grandir.

Et il y avait ces signes, autour d’elle.
Les multiples attention de ses camarades, sa foule d’adorateurs qui la suivait pendant les  récréation ou quand elle coloriait ses paupières de bleus, des faux tatouages sur ses poignets. Des élèves qui lui volaient des baisers, ou lui promettaient des choses qu’elle ne daignait comprendre ; posaient des pinceaux sur ses lèvres pour peindre avec de l’eau de mer, ou lui disaient que, même vieille, elle resterait belle.
La sur-protection de ses pères, les persiennes verrouillées, toutes leurs économies qu’ils usaient à lui payer une bonne école et des vêtements corrects, comme pour effacer chacune des traces de ses origines populaires – sauf lorsqu’elle rentrait le soir. Les rideaux dessinés en étoile comme s’il était possible de remplacer le plafond par le ciel. Les contes, jusqu’aux années les plus tardives de son enfance, pour l’inciter à rester naïve et de confondre la cruauté de l’homme avec des erreurs passagères, des traits de folies gommés par le baiser d’une jolie femme – et on lui faisait comprendre que c’était elle, la jolie femme, celle qui devrait sauver les criminels.

La folie femme.
Féminisée, en tout cas, à l’extrême.
Jusqu’à ce jour, quand elle avait douze ans, où elle avait décidé de se changer.
Une journée de fièvre et de [p]lui[e], marquée par la mine joueuse d’un adolescent — jeune homme qui la courtisait depuis quelques semaines, et qu’elle s’était laissée aller à courtiser elle aussi, pour être honnête —, par une fleur qu’elle avait posé en couronne dans ses tiares blondes ; quelques rires, quand ils s’étaient allongés au pied de la fontaine d’Hogon, et contemplaient les saumures gravés sur le muret de pierre blanche, en souvenir des premiers artisans de Caelum.

Ils étaient venus.
Des démons à forme humaine, certes très convaincants mais toujours des démons ; peaux et chairs dominées par la passion, multitudes de jalousies si fugaces et si passagères qu’elles s’apparentent à de l’attirance ; des petits grains d’amour à peine perceptibles ;
Ils étaient là, pour lui ;
Ils étaient là, avec de l’asphalte et des briquets.
Et ils hurlaient.
« Il ne te mérite pas. C’est un prince qu’il te faut.»
« Nous serions mieux pour toi.»

Elle, elle avait été brûlée superficiellement, par accident, sur le côté de sa joue gauche.
Lui, il avait perdu une partie de son bras gauche et un oeil, et elle avait cessé de le voir lorsque les bandages, sur son visage, lui paraissaient si grands qu’elle craignait de s’y perdre.

Et elle se souvient des cris.
Regard noir.
Langue de feu. Infâme.
Désespoir.
Comme si l’âme n’était plus un voile, mais une entité.
Transperçant. Le cri. La joue. Les ongles.
La douleur en elle. Qui s’était infiltrée.
Avait grandi. Explosé.
Fleuraison.
Les plantes carnivores fleurissent aussi, après tout.


Alors elle avait changé, pour qu’ils cessent de la reconnaître.
Cheveux brusquement coupés à la garçonne et teintés de bleu pour attirer le regard non sur les gestes ou la grâce du corps, mais sur l’exubérance de son apparence. Vêtements plus amples, pulls de garçons à tomber sur des moitié de cuisses, pantalons déchirés aux genoux, puant la hargne et l’adolescence ; vestes en cuir brutes, qu’elle achetait au marché dans de vieilles étales dégoulinantes, brouillées à la sueur des coeurs et à l’odeur de vies marchandées ;
Douceurs et sucres effacés pour céder face à l’orgueil, au mépris, à la condescendance – des sentiments factices mais qu’elle feignait à la perfection, comme si elle se découvrait une vocation de comédienne, peut-être un peu de l’absurde aussi. Sa langue devenait une chose sale. Une épine aux cratères rapeux, valérisée ; elle avait appris à bien parler, Ellébore, maniait les mots en préférant le signifiant au signifié. Et elle appris bientôt par elle-même à gueuler plus fort, à s’imposer davantage en déconstruisant ces bonnes manières qu’on lui avait apprises.

Elle devenait autre qu’elle.
Que son propre rôle.
Elle voulait cesser d’empoisonner.

« Et la laideur n’empoisonne pas, pensait-elle » (mais elle se trompait.)
Après tout, l’amour pouvait bien empoisonner, lui aussi.
Si je les blesse un peu, peut-être se diront-ils que je ne suis pas si bonne.
Puissent-ils me détester pour ce que je semble être, et non m’aimer pour ce que je suis.
Puissent-ils me haîr, si cela les protège.
Peut-être me retrouverais-je dans leur fiel.


Ainsi Ellébore était-elle restée pendant deux années supplémentaires à Majoris, vivant à demi-teinte — pas bien différente d’une morte, la jeune demoiselle et ses paupières colorées, seule à sourire mécaniquement au milieu des cadavres, des flots enragés et des coquilles d’humanité, seule à couler et à se noyer mais à s’accrocher encore, un fleuve au milieu de la mer. Et puis elle perdait tout, sa joie, sa candeur qu’elle sentait disparaître chaque fois qu’elle insultait, qu’elle brisait qu’elle écrasait ; noirs sous ses ongles et toujours un peu plus de plaisir à détruire les autres pour les sauver.

Oui, Ellébore s’était habituée à ce nouveau rôle.
Princesse déchue, pardonnée, non pas dans un geste d’abnégation mais dans quelque chose de plus malsain, de plus humble ; peut-être simplement le pli d’une victime qui devient bourreau pour préserver ceux qui étaient les siens.

Un jour de ses treize ans, elle avait compris qu’elle ne rêvait plus que de s’en aller.
De s’enfuir à son tour, de quitter cette ville qu’elle connaissait parfaitement, et où on ne la connaissait que trop bien. De quitter même ses deux pères, qui, depuis le début de son adolescence, n’étaient plus qu’incompréhension et de désapprobation ;

{{ parce qu’elle n’est plus une princesse ;; }}
{{ n’est plus cette drogue de beauté et de comédie qu’ils aimaient tant. }}

Elle avait demandé de l’aide à l’un de ses rares amis, avait regroupé quelques vêtements d’hommes dans un sac, s’était déguisée en orphelin ; avait noté l’adresse de ses pères sur une carte postale ; avait tenté d’émouvoir plusieurs marchants avant de finalement inspirer la pitié d’un quarantenaire proéminent, et de voyager pendant plusieurs mois dans une caravane jusqu’à Falias, en travaillant comme « bonne à tout faire. »

Elle avait seulement entendu les drisses des carillons lorsqu’elle avait quitté la ville, puis senti les hautes lumières sur sa joue, le bruissement du soleil dans le coeur des miséreux de la métropole ; un murmure en mezzano forte, comme celui d’une ancienne tragédie.

Mezzano forte.
Tirer sur la corde du piano jusqu’à le casser. De son futur, elle en était la hampe.


D E P A R T.
共に

La jeune fille avait bientôt quatorze années, lorsqu’elle avait rejoint Falias.
Avait été « adoptée » par un couple de chasseurs dans un hameau de montagne, connaissances de sa divine comédie quarantenaire qui avaient récemment perdu leur fils ;
Quelques noms confondus pendant les repas, Althzer plutôt qu’Ellébore, et elle avait rapidement compris la supercherie ; encore une fois, elle n’était pas un être, mais une image de celui qu’ils avaient perdu.

Un miroir entre ses « parents » et l’absence.
Un pont entre la torsion et la démence, entre l’autre et soi-même ;
Une poupée pour combler le manque.

{{ Lacune }}
Si désertée, en elle-même, qu’Ellébore en oubliait ses propres absences pour creuser celles des autres ; parce que plus elle grandissait, la jeune femme, plus elle brisait et elle rejetait malgré les réprimandes de ses parents adoptifs. Plus elle s’affirmait dans l’orgueil, la fierté crasse, la bénédiction pieuse de l’esprit (haissait la religion mais s’épanchait de toute leur foi mystique, de l’admiration divine qu’elle appliquait à son propre corps, comme si elle était, plus que toute autre, digne d’être clamée ;)

N’était plus un déguisement, ni même une injure ou une complainte ;
Elle avait oublié qu’elle voulait protéger les autres. —

Parce que, en devenant différente de ce qu’elle avait toujours été, Ellébore avait eu la sensation de se retrouver elle-même.
Laide, détestable — se confortait dans une image qui ne devrait être enviable aux yeux de personne, mais qui formait en elle une autre forme de fascination ;; celle d’une femme de caractère, que l’on recherche d’autant plus qu’elle fuit, ou qu’elle détruit.

Se mettre en forme ;
Jeu de rôle, jeu de forme ;
Si omniprésent qu’elle était sa personnalité ;
Qu’elle ne voyait rien d’autre en elle ;
Que ce qu’elle était aux yeux des autres.

Alors, en grandissant, la jeune femme était devenue une personne à la fois solitaire et détestable.
Une pudeur vibrante, qui s’était rapidement découverte un talent pour la chasse et le tir à l’arc, pour la forêt et pour les montagnes ; territoires qu’elle avait résumé en un tatouage dans son bras, et qu’elle avait appris à connaître d’abord avec son « père », puis seule. Des cimes élancées comme des escarpements des gorge, elle en connaissait bientôt tout – les grottes et les risques d’avalanche, les coins où fleurissent les Edelweiss, clairières prudes et claires où tombaient l’ombre des hameaux de montagne.

Et bientôt la jeune femme atteint ses dix-huit ans, quitte sa famille, court discrètement pour se réfugier dans le hameau d’un trappeur plus âgé ; non pas pour fuir mais pour partir loin, en silence, comme pour préserver le secret d’une vie trop sédentaire,. À son tour elle devient guide, vend les peaux de ses bêtes au marché de Sedna ; laisse son corps filer entre ses doigts et dans le grès de ses cils pour en oublier son enfance, féminité retrouvée quand elle s’abandonne à une vie sexuelle nouvelle, un peu réprouvée (« il est trop vieux pour toi, mon enfant »), quand elle lui offre lèvres et foyer, lui apprend à nouveau la couleur des déluges et des inhibitions, rabroue son compagnon quand il se perd à se rapprocher d’elle ;

Désirée, mais jamais désirable ;
Comblée, pour une fois, pour un vide qu’elle n’aurait jamais avoué, mais qui avait tissé des chaines autour de ses poignets, comme des bracelets de fleur à pourrir.

Puis elle avait rencontré son gardien totalement par hasard.
Simplement en trouvant quelques Eärendil dans les ruines d’anciennes hellébores, et en les ramassant pour les revendre sur le marché.
L’une avait scintillé à son contact  ; l’avait aveuglée.
Aveuglée par la sérénité soudaine, la clarté tombant dans la roselière – comment peut-on briller autant lorsque l’on précède l’aberration ?

Son gardien s’appelait Archimède, avait pris l’apparence de ce gamin à la peau hâlée, de ce premier garçon qu’elle s’était éprise à aimer puis à briser. Une aubépine fragile aux joues couleurs champagne, incapable de ne pas rire, encore moins de ne pas sourire – un « oiseau vulnérable », comme elle l’appelait pour elle-même, avec son énergie exubérante, sa manière de clamer la vie, de l’accomplir en un simple souffle, de la faire grandir, sa manière d’essayer de la faire sourire, de la faire aller mieux.

Et Ellébore avait mal. Elle étouffait à le regarder.
Elle l’avait mis de la distance, puis l’avait repoussé.

DEGAGEZ.
ALLEZ VIVRE VOTRE VIE AILLEURS, MAIS VIVEZ-LA LOIN DE MOI.
VOUS N’ETES QU’UN VOLEUR. UN VOLEUR DE VISAGE. UN VOLEUR DE TEMPS.
FOUTEZ-MOI LA PAIX.
DISPARAISSEZ.

Il l’avait suivi, malgré ses tentatives pour l’éloigner ; pendant une année, puis deux, à répondre à son ironie bradée sans s’offusquer et à combler l’absence à son tour (l’asbsence d’elle-même, qu’elle assimilait à celle des autres par facilité.) L’apaisait parfois, toujours avec humour ou un trait d’esprit mal placé. Dépassait peu à peu la barrière de haine, de fierté et de sarcasme, qu’elle avait si bien érigé autour d’elle, pour atteindre une quiétude un peu moins hargneuse.

Peu à peu, elle avait cessé de lui dire de partir ; avait quitté l’homme, celui qui se faisait trop âgé pour elle (l’avait toujours été), puis s’était installée avec Archimède au pied des montagnes.

Et désormais elle continue, Ellébore.
N’abandonne ni l’absurdité, ni la destruction d’elle-même – inconsciente que désormais elle fascine non parce qu’elle est belle {{ encore un peu }}, mais parce qu’elle est forte. Parce qu’elle passe, et que les hommes aiment à capturer ce qui ne se saisit pas.
Alors elle chasse, s’entraine à l’arc dans les montagnes, guide les hommes contre quelques pièces de monnaies, mais oublie toujours de se guider elle-même.

Et jamais, au grand jamais, elle ne s’égare à avouer qu’elle pourrait aimer, sous quelque forme que ce soit.
—  Archimède.  —

« Je suis à toi comme le bâton est au randonneur, mais je ne te soutiens pas. Je suis à toi comme le sceptre est à la reine - mais je ne t'enrichis pas. Je suis à toi comme la dernière petite étoile est à la nuit, même si celle-ci ignore presque tout de son existence et de son scintillement. »



Prisme de lumière filée au sol elle s’aplatit
Passe – trépasse mais prétend encore vivre
Pluie comme un acide mais pourtant elle se relève
Danse et pleure sans doute les deux à la fois
Se prend les pieds dans les peaux asphaltes sur le sol
Peaux humaines décollées de songes de pluie
De relations amoureuses oubliées
De fractures organiques.


E L L E     E R E.
共に

anecdotes
Légèrement brûlée sur sa joue gauche (la cicatrice n'est visible que de près. ♯ Possède un tatouage tribal en dessous de l'épaule droite. ♯ Elle vouvoie systématiquement la majorité de connaissances, y compris son gardien, pour les « mettre à distance ». ♯ Déteste les promesses.  ♯ Elle retourne voir ses pères parfois, environ une fois par an. ♯ En dehors de cette occasion, ne supporte pas d'approcher Marjoris. ♯ Très bon odorat, adore les odeurs de la nature (terre humide, pluie...). ♯ Catastrophique en cuisine, elle laisse Archimède cuisiner (à peu près). ♯ Craint les colères d'Archimède, mais ne le dira jamais. ♯ Tient bien l'alcool mais boit beaucoup, ça compense. ♯ Déteste la religion et ne peut s'empêcher de provoquer un prêtre dès qu'elle en voit un. ♯ Méprise en général l'armée, en affirmant qu'ils « ne peuvent s'empêcher de claquer de l'argent dans des causes inutiles ». ♯ Manque de méfiance et se pense plus maligne que tout le monde.








Archimède
Nom : Archimède
Pouvoir : Vapeur
Arme : Une paire de mitaines noires en cuir, avec une petite pierre noire encastrée sur le dos de la paume. Le gauche lui permet de créer de la vapeur, le droit d'augmenter sa densité. La pierre s'allume quand Ellébore les utilise.
Sexe : Masculin.
Genre : Un jeune homme d'une quinzaine d'année, un peu hâlé, avec des cheveux bouclés.
Âge : Six ans.
Opinion : Leur relation est compliquée. Archimède reste le genre de gardien à ne pas se soucier de l'avenir, et ne possède pas plus d'ambition que son mage. Si désormais Ellébore ne le repousse plus, et accepte un peu mieux sa personnalité exubérante, elle reste froide à son égard. Elle craint non seulement de le confondre avec l'adolescent qu'elle courtisait, mais aussi de le briser – parce qu'il lui parait vulnérable. Archimède, quant à lui, s'applique à la soutenir, sauf lors de ses crises de colère qu'il maitrise mal et pendant lesquelles il l'attaque parfois. D'une manière générale, le jeune homme se contente cependant de vivre d'une manière très insouciante, et répare dans son dos les injustices qu'elle commet. Tout comme Ellébore, il possède un langage aiguisé et facilement moqueur, voire fourbe et manipulateur.
Jovial — Joueur — Extraverti — Consciencieux

Fourbe— Colérique — Instable — Humour de merde








derrière l'écran
Bloup. Vous me connaissez déjà donc pas besoin de grandes présentations, je me contenterais de dire que je vous aime ♥ balance des tonnes d'amour.






Invité
avatar
Invité

You're ghost of mine ♯ Ellébore, par Invité ► 14/4/2018, 23:31 ►
bienvenue ô jeune aventurier(e) !

Hola camarade ! Je suis content de découvrir cette fameuse donzelle ! Bon je suis amoureux de son visuel et son histoire est vraiment sympas ! Elle est très original, tu abordes des choses plutôt rares dans son histoire, j'ai apprécié ! Ta manière d'écrire est toujours aussi agréable et imagée. Je te valide sans attendre ! Tu peux dès à présent recenser tes avatars (www), créer ta fiche de lien (www), et rechercher un Rp (www) !

Que l'aventure soit avec toi !



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