Reolas est la personne se fondant dans la masse.

Modeler son caractère, son apparence en fonction de ceux qui l'entourent, de l'environnement. Mais à force de changer les masques, la perte de soi-même est un obstacle à éviter par dessus-tout. Une difficulté que même le petit oisillon fraîchement promu Lame, a du mal à enjamber. Heureusement, des bras viennent l'enlacer, lui apportant le réconfort nécessaire. Une main se tend pour le guider vers le droit chemin. Ainsi, la peur d'oublier se voit atténuer.

Derrière ce petit fleuriste ou même, ce garçon des bars habillé en femme, se cache un profond amour pour sa nation. Un sentiment poussant le brun à brandir les armes et protéger le peuple de tout ce qui peut-être une menace. Toujours sur ses gardes, sans pour autant négliger de profiter de la vie de tous les jours. Ne pas être seulement un guerrier, mais aussi un petit oisillon débordant d'énergie. Celui qui passera des heures à débattre avec vous, lira un livre, s'amusera avec gaieté, ouvrira son cœur aux plus méritant.

Loin de lui d'être un être ne réfléchissant pas, préférant foncer tête baissé sans penser aux conséquences. Le contraire est le côté que le brun a opté. Un plan est toujours plus solide lorsque les interrogations sont en très grand nombre dans son petit crâne. Même pour les choses qui n'en demande aucunement, trop se triturer les méninges n'est pas non plus très bon pour la santé. Un défaut ne venant jamais tout seul, d'autres viennent eux aussi ternir l'image du jeune mage.

Protéger un peuple est une chose, mais est-il obligatoire qu'une arme vienne ôter systématiquement la vie d'une personne, parce qu'elle semble suspecte. Un comportement que beaucoup de connaissance du petit oisillon, n'assimile pas. Une froideur contrastant avec le sourire angélique prônant sur ses fines lèvres. Rien n'est jamais tout blanc ni tout noir dans un récit et encore moins, dans la nature d'un être humain.

Des crocs acérés, une langue bien pendue... Une jalousie le consumant lentement tel un poison. Mais une gentillesse profonde ainsi qu'une certaine sensibilité. Tout dépend de quel côté vous souhaitez vous trouver.

La vie n'est jamais un long fleuve tranquille. Certains événements ne sont pas voulus, mais ne peuvent être passés à travers. Chacun vient forger le caractère, pour le meilleur comme pour le pire.

Eriu, région est de Caelum. Endroit où verdure et animaux règnent presque en maître. C'est au sein de la ville d'Inari, dans la maison des Ni'ush que le petit bébé émet son premier cri. L'histoire d'un amour entre une lame de l'est et une serveuse du nord. Tout avait bien commencé, pour voilà que les engrenages viennent déjà à avoir des problèmes.

Les années passent, la figure paternel se ternit au rythme que les breuvages alcoolisés se succèdent. Qu'a-t-il pu se passer pour que l'homme aimant, devienne aigri, presque violent. De la pression peut-être, ou alors, de la jalousie maladive venant des autres. Une part d'ombre ne se révélant jamais. Un secret bien trop dangereux pour être avoué. Les rumeurs font pourtant le nécessaire pour s'y faire une idée. Une lame trahissant sa propre région. Des informations à prendre avec des pincettes, mais nuisant tout de même à la relation. Puis, un jour, l'homme disparaît avec pour simple cadeau, une lettre d'adieu. Protéger sa famille avant la rupture final, ou alors et simplement, fuir lamentablement. À ce moment-là du récit, le petit oisillon n'a encore que cinq ans.

C'est avec une figure manquante que l'histoire suit son cours. La mémoire du petit se fait défaillante, sa mère ne l'aidant pas. Oublier est pour elle, la solution afin de pouvoir aller de l'avant. Qui osera remplacer, partager de nouveau la couche... Personne, le cœur des deux saignant à vie dira-t-elle. Le bambin est encore jeune, il ne comprend que peu, ce qui se passe. Il est le rayon de soleil venant éclairer les visages de sa douce chaleur. À eux deux seulement, la pente pourra être remonté, si la détermination est là. La mère ne renonce pas, tente de garder la tête haute pour l'enfant qu'elle a su mettre au monde. Toutefois, les soirs venant, les larmes coulent encore et encore sur son visage, hors des regards de son amour Reolas.

Les aiguilles tournent, le garçon de cinq ans grandit inévitablement. Le temps ne peut se stopper, sauf lorsque la mort vient embrasser les lèvres de l'autre, chose ne se faisant pas pour lui. Les rumeurs bien qu'encore présentent, se fanent, laissant les Ni'ush pouvoir ainsi vivre "gaiement". L'école permet au jeune homme de montrer ce dont il est capable. Peu enclin à se forcer à faire ses devoirs, il n'en revient pas moins à la maison avec de bonnes notes. Cette attitude lui vaut les foudres de certains, mais aussi l'admiration des autres.
Jalousie, un sentiment empoisonnant autant le porteur que ceux vers qui elle se dirige.

Un groupe d'ami ce créé, pour le plus grand bonheur de l'oisillon. Des gens s'entraidant, faisant les quatre cent coups ensemble, car quoi que sa mère puisse dire, Reolas n'est pas un ange. Il lui arrive aussi de blesser autrui sous l'effet de la colère, autant mentalement que physiquement parlant. Toutefois, toujours les remords le poussent à s'excuser, se faire pardonner. Le jour viendra, où il sera conscient de ce qu'il fait et qu'aucun pardon ne franchira sa bouche, car l'autre l'aura mérité.

Voilà dix ans que tout à basculé déjà. Que cela passe vite surtout lorsque l'on s'amuse. Quinze ans pour le petit oisillon qui cherche un sens à sa vie. Les questions se faufilent et se bousculent dans sa tête. L'acceptation de l'absence de son paternel a déjà été fait, mais certains voiles subsistent toujours. Qui est-il vraiment, que souhaite t'il pour son avenir. Ce qu'il sait au détour d'un pari, c'est que se déguiser et jouer une fille n'est pas aussi déplaisant qu'il aurait pu le croire. Cependant, les quinze ans de Reolas ont une tout autre importance pour l'histoire que ses nouveaux penchants.

À l'occasion d'une petite sortie entre amis dans des coins rarement explorés d'Eriu, la découverte est là, dans une grotte. Partiellement plongée dans la pénombre, l'éclat de certaines pierres offrent un magnifique spectacle pour les yeux. Une envie de ramener un souvenir pousse certains humains à récupérer du minerai. L'éclat azuré au creux des mains de Reolas le transporte presque aussitôt dans un autre monde. Dans cette brume épaisse, une voix se fait entendre dans une mélodie apaisante, rassurante. Une pensée traverse l'esprit de l'oisillon. Celle de l'image d'un homme aux épaules larges, d'un regard strict, mais chaleureux. Puis un nom s'imposant, ne voulant pas se déloger.

Devant le groupe, une nouvelle entité est là, se tenant avec fierté. Un physique identique à celui imaginé quelques minutes auparavant. Encore une fois, un événement majeur a lieu. La naissance de ce que l'on appelle un gardien. Sourire radieux sur ses lèvres, c'est à sa mère que le jeune homme veut le plus montré sa découverte. Un sourire se fanant bien vite lorsqu'un regard paniqué provenant de la concernée lui fait face. Vie raccourcit de part la naissance de l’humanoïde, l'enfant n'est plus amené à vieillir convenablement. Une malédiction pour la mère aimante qu'elle est, qui verra peut-être son bébé partir avant elle. Cependant, le nouveau venu répondant au 'doux' nom de Senu ne peut disparaître. Plus maintenant en tout cas. Savoir se résigner et prier encore plus fort. Que peut-il bien arriver de plus, que le bébé suive les traces de son père.

Le destin semble répondre à la dame de la plus belle des manières. Car même si les nouvelles années se veulent tranquilles, la voie qui s'ouvre à Reolas est bel et bien la même que celle de l'autre. Un sentier que l'oisillon n'aurait peut-être pas suivi si Senu ne lui en avait pas glissé quelques mots au creux de son oreille. Manipulateur ? Peut-être bien, mais "l'amour" peut rendre aveugle. Ils ont appris à se connaître, à s'apprécier, pour le mage en particulier. Celui qui avait disparu il y a plus de dix est de nouveau là, plus proche que jamais. Ses paroles, aussi rares, sont des lumières éclairant ses pas. Son cœur ne saigne plus, mais sans s'en rendre compte, se teint en noir. Plonger dans les abysses, simplement soutenus par une corde fragile.

Une mère impuissante, observant le changement de son fils. Pourtant, la gentillesse et autres bonnes valeur sont encore présentent en lui. Pour combien de temps, nul ne le sait, pas même Senu protégeant son mage. L'humain est un être intéressant, malléable facilement. Il lui faut juste être sur ses gardes et le remettre sur le droit chemin lorsque l'autre s'égare. Les divers masques ne doivent pas devenir un obstacle, même si cela s'avère être très amusant.

Devenir une lame ? Bien, que le sort de se mage soit ainsi scellé.