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| Memories [Ft Cassydie], par Invité ► 15/7/2018, 15:39 ► Toutes les deux semaines, Mira revenait à Idye. Ce voyage la remplissait toujours de joie et même si ce n’était jamais pour très longtemps, ces quelques jours passés sur place étaient de véritables vacances pour la jeune exploratrice qui en oubliait son quotidien au milieu d’une ambiance festive. En effet, Majoris avait beau être une grande cité majestueuse et un melting pot où se retrouvaient les cultures des différentes régions de Caelum, Mira ne la trouvait pas aussi vivante que sa région natale. Dans la contrée nordique, on ressentait de la gaité de vivre à tous les coins de rue et lorsque les pêcheurs rentraient de leur journée sur le lac d’Aegir, les villes se paraient de leurs plus belles musiques et les habitants mangeaient et dansaient ensemble dans les rues. Il n’y avait rien de tel à Majoris et c’était cette atmosphère qui faisait oublier à Mira son quotidien, ainsi que les horreurs qu’elle pouvait voir parfois.
Rentrer était aussi l’occasion de voir ses grands-parents et de partager le week-end avec eux, retrouvant une vie plus simple et moins artificielle. Elle redevenait alors la petite fille qu’ils avaient élevé et se revoyait des années en arrière, avec la maturité acquise depuis. Elle se rendait compte, qu’elle n’avait pas toujours été facile et essayait de se racheter en s’occupant d’eux du mieux qu’elle pouvait. A table, ils se remémoraient parfois quelques souvenirs de cette époque, ce qui avait le don de faire rire Opa, qui adorait raconter les bêtises de Mira de son point de vue. La demoiselle s’en sentait gênée et Oma n’hésitait pas à en rajouter en lui disant, qu’elle verrait ce que c’est lorsqu’elle aurait aussi un gamin.
Après être allée voir sa famille, Mira ne reprenait pas de suite la route pour Majoris. Sur le dos de son canasson, vêtue d’un short court en jean et d’un pull beige à col et dos nu, elle avait pour habitude de partir le lundi en fin d’après-midi pour se rendre dans une boutique de musique. Comme toujours, la boutique venait de fermer depuis peu, mais cela n’empêchait pas Mira de pénétrer à l’intérieur. Une clochette tinta.
- Coucou, c’est moi ! S’exclama-t-elle chaleureusement, sans autre forme de présentation, à peine venait-elle de refermer la porte d’entrée.
Elle marcha tranquillement jusqu’au comptoir, sur lequel elle s’accouda de dos pour observer le reste de la pièce. Son regard s’attarda sur plusieurs instruments qui n’étaient pas là lors de sa dernière visite. D’autres, avaient quant à eux disparu. Dans l’ensemble, même si elle ne savait en jouer, elle les trouvait tous magnifiques. Sa préférence allait aux guitares, dont les formes pouvaient varier. L’attente se faisant néanmoins longue à son goût, elle se permit de jeter un œil par-delà le comptoir.
- Tu es prête Cassydie ?
Cassydie n’était autre que la fille d’une luthière de renom. C’était aussi et avant tout, une amie de longue date de Mira. Les deux filles s’étaient connues pendant l’adolescence, côtoyant la même école. A cette époque, leurs caractères étaient drastiquement opposés aux leurs d’aujourd’hui et c’était plutôt Mira qui menait la danse en entraînant Cassydie avec elle. Désormais, les choses avaient beaucoup changé et la petite Cassydie timide avait cédé la place à une femme tout feu tout flamme, à l’image de sa chevelure. Lorsqu’elles s’étaient retrouvées, après s’être perdues de vue pendant des années, cela avait étonné Mira de la voir si changée. Elles avaient alors échangé autour de leurs vies en buvant un ou plusieurs verres. La mémoire de Mira lui faisant défaut sur ce dernier point, il devait sans doute s’agir de plusieurs verres. Et ce qui était une retrouvaille d’un soir, se transforma en un rituel à chaque retour de Mira à Bara.
- Si on arrive trop tard, on va encore nous voler nos places. |
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| Memories [Ft Cassydie], par Invité ► 15/7/2018, 21:56 ► Les jours se suivent et se ressemblent. Ou peut-être pas tant que ça. Car ce soir, comme toutes les deux semaines environ, je retrouverais Mira au Bout des quais, un petit bar inconnu des touristes et que seuls quelques habitués fréquentaient. Leurs alcools ne valaient peut-être pas ceux de certaines autres enseignes plus connues mais personne ne venait là pour ça : l'ambiance valait mieux que toutes les meilleures bouteilles du monde. Dès le début de semaine, je pensais à ce que j'allais pouvoir raconter comme anecdote à mon amie. Mes histoires tournaient sans cesse autour de clients insolites, de commandes extraordinaires ou de catastrophes causées par Caprice, le vieux chat de la boutique dont il était devenu la mascotte. Les histoires de Mira étaient souvent plus intéressantes que les miennes, mais nous quittions toujours le bar aussi ravies l'une que l'autre, impatiente de nous retrouver deux semaines plus tard à la même table à la même heure.
Je n'aurais loupé cette soirée pour rien au monde, et les rares occasions où nous n'avions pas pu nous voir, nous avions trouvé un autre jour pour organiser notre réunion. Je m'arrangeais toujours pour terminer ce que j'avais commencé avant que la cloche de la boutique ne sonne l'arrivée de mon amie. Mais aujourd'hui, c'était différent. Je voulais terminer la guitare sur laquelle je travaillais depuis des semaines, que j'avais entièrement construite sans l'aide de ma mère ou ma sœur. La mandoline était magnifique, bien qu'il faille encore y apposer une couche de vernis. J'étais fière de mon travail, voyait en l'objet une belle pièce de collection qui rejoindrait ses semblables sur les étagères de la boutique dès la semaine prochaine. Enfin, si ma sœur cessait de m'interrompre pour une bêtise où l'autre. "Cassy, tu peux venir m'aider à nettoyer la salle ?", "Cassy, c'est toi qui a pris de l'argent dans la caisse ?", "Cassy, prends Caprice près de toi, il embête les clients"... Cassy, Cassy, Cassy ! Cassy avait juste envie de terminer sa mandoline et partir au bar, alors qu'on lui foute la paix à Cassy !
Pour noyer ma frustration, je m'étais plongée dans les finitions de l'instrument avec d'autant plus de concentration, profitant des heures d'accalmie qui précédaient la fermeture de l'Archet du Nord pour avancer. La cloche tinta une nouvelle fois, j'y prêtai à peine attention : plus qu'à resserrer une cheville et la mandoline serait achevée. Je ne réagis pas lorsqu'on prononça mon nom. Encore quelques petites secondes et...
- Si on arrive trop tard, on va encore nous voler nos places.
- On n'aura qu'à dégager ceux qui essaient de nous prendre notre table !
J'avais crié cette phrase depuis l'arrière boutique sans pour autant arracher mon regard de la pièce en bois. Je finis par obtenir le résultat que je souhaitais et me lever pour observer mon œuvre de plus loin. Il n'y avait pas à dire, même sans vernis, l'objet était magnifique. Je le saisis par le manche et sortis de l'atelier pour arriver derrière le comptoir, un sourire aux lèvres, observant avec fierté Mira.
- Désolée pour l'attente, je voulais absolument terminer ce petit bijou. Je le prends avec moi, je le testerai sur place. Je ne voudrais pas nous mettre en retard...
Je ponctuai ma phrase d'un regard complice et contournai le comptoir pour rejoindre la jeune femme. Je lui ouvris la porte et la clochette tinta une nouvelle fois.
- On rattrapera le retard en discutant sur le chemin !
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| Memories [Ft Cassydie], par Invité ► 16/7/2018, 18:34 ► Cela ne ressemblait pas à Cassydie de ne pas être prête, lorsque Mira arrivait pour leur soirée. La jeune femme ne s’en inquiétait pas, quand bien même Cassydie ne lui répondait pas. Elle s’installa calmement au comptoir et l’attendit, en la sommant de se dépêcher tout de même un peu, ce qui fit réagir la rousse.
- On n'aura qu'à dégager ceux qui essaient de nous prendre notre table !
Mira leva les yeux au ciel en souriant, consciente que son amie ne pouvait pas la voir faire. C’était une réponse typique de Cassydie et une dizaine d’années en arrière, Mira aurait été du même avis. De nos jours, attirer l’attention n’était plus trop son fort. Elle préférait passer inaperçue et vivre sa vie paisiblement, comme elle l’entendait. Avec Cassydie, elle avait pris l’habitude que leurs soirées puissent prendre une tournure imprévue. C’était aussi cette impulsivité chez la luthière, que Mira appréciait lors de ces moments.
- J’aimerais éviter si possible. Je préfère les danses aux bagarres dans les tavernes.
La luthière ne tarda pas à revenir de l’arrière-boutique, avec en mains, l’objet de son retard. C’était une mandoline ravissante, fraichement terminée à en juger par le manque de vernis dessus. Mira n’était pas une experte, mais elle savait au moins reconnaître la petite touche brillante, qu’apportait le vernis en plus d’une protection pour l’instrument.
- Tu es sûre de vouloir l’amener ? A ta place, j’aurais peur de l’abimer.
Ce que Mira n’ajoutait pas, c’est qu’avec le tempérament de Cassydie et quelques verres dans leur gosier, elle avait peur que cela arrive vraiment. Néanmoins, écouter Cassydie jouer était un vrai bonheur. Si la luthière n’appréciait pas sa vie monotone, elle n’en avait pas moins du talent pour la fabrication mais aussi le jeu de ces instruments. Mira ne tenta pas plus de la dissuader et répondit à son regard complice avant de se mettre en marche.
- Tout à fait ! Let’s go !
Mira attrapa Cassydie par les épaules pour l’enserrer brièvement, une forme de salutation qu’elle ne se permettait de faire qu’avec elle. De manière générale, Mira se détendait beaucoup avec Cassydie, ce qui la rendait un peu moins droite et calme, qu’à l’accoutumée. Elle adorait partager ces moments avec son amie, où elle retrouvait un semblant de vie normale l’espace d’une soirée, loin des monstres, des enquêtes et autres activités qui ponctuaient sa semaine. Elles sortirent de la boutique et leur bar n’étant qu’à une dizaine de minutes de marche, elles ne prirent pas la peine de prendre leurs chevaux. Surtout que conduire après avoir bu, n’est pas bien !
- Par où commencer… Dit la jeune femme en posant un doigt sur ses lèvres. Ah si, je sais ! Tu te souviens de la forêt émeraude ? Eh bien, pendant que j’étais en exploration dedans la semaine dernière, j’ai croisé un explorateur sur le retour. On a vite fait échangé quelques informations et il m’a raconté, qu’on aurait découvert une zone désertique !
L’explorateur n’en avait pas raconté plus à Mira. En revanche, une fois remontée elle s’en était allée de suite à la pêche aux informations et en effet, le gouvernement ayant décidé d’approfondir l’exploration de la forêt, les explorateurs auraient déniché cette zone aride, contrastant en tout point avec la forêt émeraude.
- J’ai vraiment hâte d’aller voir de mes propres yeux cet endroit. Je suis certaine que sous ces tonnes de sable se cachent des informations de valeur, quant à ce qu’il s’est passé sur la terre ferme depuis tout ce temps. Elle se tourna vers Cassydie avec un léger sourire. Qu’est-ce que tu en penses ? |
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| Memories [Ft Cassydie], par Invité ► 16/7/2018, 21:11 ► - Tu es sûre de vouloir l’amener ? À ta place, j’aurais peur de l’abimer.
Petit moment de doute. Je reportai mon regard sur l'instrument. C'est vrai qu'à l'état brut, sans même une couche de vernis, l'emporter semblait risqué. Mais après tout, nous allions simplement au bar, qu'est-ce qui pourrait arriver ? Il ne se passait jamais rien d'extraordinaire lors de nos soirées. Enfin... sauf la fois où j'avais provoqué en duel un gars qui voulait nous faire parler moins fort. Ou l'autre fois où j'ai renversé la table sur un joueur de cartes, mais c'était évident qu'il trichait. Il n'avait pas été très content lorsqu'il s'était relevé et quelques verres avaient volés, mais c'était un cas exceptionnel. Et puis cet instrument me forcerait à me tenir tranquille ce soir ! En tout cas, je ne voulais pas le laisser ici. Je mourais d'envie de gratter ses cordes et si je le laissais sur la table de l'atelier, ma sœur, qui portait le même nom que mon amie, ne manquerait pas de me faire remarquer les imperfections dès mon retour. En le prenant avec, j'évitais une scène de ménage au bar et à la maison. Ma décision était donc prise :
- Je ferai attention !
Nouveau sourire malicieux avant d'emboiter le pas à Mira, qui prit tout le même la peine de m'étreindre avant de partir. D'autres se seraient pris mon poing dans la figure pour le même acte, mais avec Mira, c'était différent.
Avant de quitter la boutique, je saisis mon épée pour l'accrocher à ma ceinture (simple précaution) et retournai la pancarte "ouvert" pour présenter sa face opposée à l'extérieur. Je rejoignis la jeune femme en quelques enjambées alors qu'elle commençait le récit de sa semaine. Elle m'apprit l'existence d'un désert derrière la végétation de la forêt d'émeraude, un lieu que personne n'aurait encore exploré si j'en croyais ses dires. Qui sait ce qui se trouvait enfui sous le sable ? Des bâtiments anciens, des richesses enterrées, des créatures mortelles ? Mon amie me le dirait certainement une fois qu'elle aurait exploré la zone, car je ne doutais pas qu'elle se mette en route très prochainement. Sans moi. Comme d'habitude. J'étais luthière, pas exploratrice. Il valait peut-être mieux pour tout le monde que je reste à la boutique. Je resserrai ma poigne sur le manche de la mandoline dont les cordes émirent un petit crissement.
- Qu’est-ce que tu en penses ?
J'aurais espéré que cette question succède une demande du style "ça pourrait être chouette d'y aller ensemble". Mais ce n'était pas encore pour cette fois.
- C'est quand même bizarre un désert derrière une forêt comme celle d'émeraude. Sinon, ça doit être sympa à explorer ! Fais gaffe aux insolations quand même si tu vas y faire un tour.
J'aurais pu la mettre en garde contre les autres dangers potentiels d'une exploration dans un désert inconnu de tous, mais ça aurait été peine perdue. Mira s'y rendrait quoi que je lui dise, et elle n'était pas du genre à reculer face au danger. J'avais toujours craint qu'un jour, lors d'une de nos réunions, elle ne vienne pas et que j'apprenne sa disparation quelques jours plus tard. Elles faisaient tellement d'activités dangereuses, fréquentait des malfrats et combattait des créatures sur terre pendant que moi, je m'échinais à attirer les ennuis en défiant n'importe qui duel. Mon dernier m'avait laissé une jolie éraflure sur le bras gauche, que je cachais sous une chemise ample. Je ramenai la mandoline dans mes bras et commençai à en pincer chaque corde. De temps à autres, je resserrais les chevilles jusqu'à ce que l'instrument produise la note souhaitée. Je restai ainsi plongée dans mes pensées quelques instants avant de demander :
- Tu as déjà constitué une équipe pour te rendre là-bas ? Ca doit faire une sacrée expédition jusque là-bas ! Ca vaut vraiment la peine de décaler l'une de nos soirées pour ça ?
Je lui adressai un sourire malicieux avant de reporter mon attention sur l'instrument.
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| Memories [Ft Cassydie], par Invité ► 16/7/2018, 23:55 ► Les terres salées !
Ce nom aurait très bien pu être le titre d’un des livres d’une série pour adolescents, mais non. C’était celui, que l’on avait donné à cette zone désertique nouvellement découverte. Cela avait de quoi attirer la curiosité, comme celle de Mira qui se demandait « pourquoi ». Pourquoi dit-on de ces terres qu’elles sont salées ? Peut-être, qu’il s’agit d’une anomalie comme pour le lac d’Aegir et que le sable sur ces terres aurait le goût du sel. Une autre question venait alors remplacer la première dans l’esprit de la demoiselle : quel est l’abruti qui a voulu goûter du sable ?! En dehors de ces réflexions personnelles sur le sujet, Mira était très enthousiaste d’en parler à son amie Cassydie. C’était un nouveau lieu qui pourrait leur apporter de nouvelles réponses et où tout restait à faire ! C’était aussi un bon moyen d’attirer l’attention de ses supérieurs en proposant une avancée dans les recherches. Cela cogitait pas mal dans la tête de Mira, tandis qu’elle se rendait compte, que Cassydie était soucieuse.
- Oui, j’ai eu la même réflexion au début. C’est un autre mystère qui ne demande qu’à être découvert. Elle ria à la petite blague de son amie. Ne t’en fais pas, j’ai été élevée ici, ne l’oublies pas !
Après quoi, Mira se rassura. Cassydie était perdue dans ses pensées, à accorder son instrument, et ses préoccupations devaient être liées à la boutique ou peut-être avait-elle pensé aux nouveaux dangers qui pourraient se mettre sur le chemin de l’humanité après cette découverte. Dans tous les cas, cela ne semblait pas très grave et Mira se dit que ce n’était que le début de soirée, elle aurait tout le temps de lui en parler plus tard, si elle ne venait pas avant sur le sujet. Finalement, l’exploratrice s’était elle aussi perdue au milieu de ses songes et c’est Cassydie qui l’en tira gentiment, avec quelques questions. Questions auxquelles Mira n’avait pas encore réfléchis. Autant la première ne lui posait pas vraiment de problèmes, autant la deuxième la gênait un peu. Elle avait l’impression que si elle répondait par la positive, elle ferait du mal à Cassydie. Chose, qu’elle ne voulait absolument pas faire ! Elle chercha ses mots un instant dans le bleu du ciel et revint à son amie, avec le calme qu’on lui connait.
- Je n’ai pas encore d’équipe prête, si c’est ce que tu me demandes. Mais je pense savoir déjà avec qui y aller. Avant d’enchaîner, elle posa sa main sur son épaule pour capter toute son attention et se pencha légèrement vers elle. Ne t’en fais pas, ce n’est pas comme si c’était la première fois qu’on décalait notre soirée de quelques jours. Et je te promets de te ramener un souvenir de là-bas ! Mira reprit ses distances et détourna le regard innocemment. On m’a dit qu’il n’y avait pas beaucoup de flore, j’espère que tu aimes les fétiches de monstres haha.
Généralement, les premières explorations ne donnaient rien d’extraordinaire à se mettre sous la dent. Dans un environnement inconnu, les explorateurs avançaient pas à pas et les découvertes se faisaient vraiment à tâtons. Les premières informations analysées étaient évidemment la flore et la faune, afin de juger le degré d’hostilité de la zone et pouvoir prévenir plutôt que guérir. Et Mira le savait, sa première descente là-bas ne donnerait certainement rien à se mettre sous la dent de croustillant. La jeune femme se tourna à nouveau vers Cassydie.
- On a beaucoup parlé de moi. Parlons un peu de toi. En plus, je vois que tu meurs d’envie d’utiliser ton instrument, tu n’arrêtes pas de le tripoter !
Le bar était désormais en vue, comme son nom l’indiquait, à l’autre « Bout des quais ». |
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| Memories [Ft Cassydie], par Invité ► 19/7/2018, 14:19 ► La main qui se posa sur mon épaule me sortit de ma rêverie et m'obligea à regarder Mira dans les yeux. Mon sourire s'élargissait au fil de son discours. Reporter notre rencontre n'était pas un problème tant que nous trouvions une nouvelle date, il s'agissait simplement d'un subterfuge pour l'empêcher de partir. Non, pas l'empêcher. La retenir encore quelques jours ? Lui faire prendre conscience que ça pouvait être dangereux ? Mais tout ça, elle le savait déjà. À sa place, je serais partie aussi.
Tout de même, un désert... Il y avait plus passionnant ! Une immense étendue abiotique couverte de sable, il fallait avouer que ça ne faisait pas vraiment rêver. Il n'y avaient que des cailloux et des problèmes à trouver là-bas.
- Oh oui, j'adorerais accrocher un crochet de serpent géant dans ma chambre, ça serait super sympa à côté de tout ce que tu m'as déjà ramené.
De temps à autres, Mira me rapportait des souvenirs de ses expéditions. Parfois des fleures séchées, des roches d'en bas ou tout simplement des récits incroyables. Je gardais chacun de ces objets sur une étagère dans ma chambre, témoins de contrées que je ne visiterais probablement jamais. La jeune femme chassa mes rêves de voyage en me demandant des nouvelles de ma semaines, et en un clin d'œil, je retrouvai mon excitation.
- Oui, j'ai enfin terminé ma mandoline ! Ça fait des semaines que je bosse dessus, un vrai calvaire. C'est la première fois que je fais un modèle qui semble fonctionner parce que mes premiers essais étaient... (je fis une grimace) pas franchement vendables. Alors je suis vraiment contente d'être venue au bout de celui-ci ! S'il sonne juste, je pourrai le finir en ajoutant le vernis et en sculptant peut-être quelques motifs sur le bois, je ne sais pas encore quoi... Des idées ?
Je lui présentait l'instrument et le fit pivoter pour qu'elle le voit sous tous les angles. Ce n'était pas dans mes habitudes de créer ce genre d'instrument à cordes et ma mère a du me donner un coup de main sur mes premiers prototypes. Le fonctionnement se rapprochait de celui d'une guitare classique, que je confectionnais depuis des années, mais la mandoline était moins évidente à façonner, d'où mes précédents échecs. Il me semblait tenir le bon bout avec ce modèle.
- J'espère simplement ne pas trouver des imperfections au cours de la soirée sinon ça va me rendre dingue !
Je cessai de parler lorsque nous arrivâmes devant l'entrée du bar et pénétrai dans la salle. De nombreux clients avaient déjà pris place autour des quelques tables disponibles, mais heureusement pour nous, celle que nous utilisions d'habitude était toujours vide. Tant mieux, ça m'éviterait de faire une scène dès notre arrivée. Je m'installai et posais la mandoline contre le mur en prenant garde à la caler pour éviter qu'elle ne se retrouve par terre en cours de soirée. Le teneur du bar, que tout le monde appelait Sam, réussi à accrocher mon regard. Son mouvement de tête signifiait "qu'est-ce que je vous sers les filles ?". Je me tournai vers mon amie pour lui demander :
- On prend comme d'habitude ? |
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| Memories [Ft Cassydie], par Invité ► 25/7/2018, 23:30 ► - Très bien, je te rapporterai ça !
Les monstres présents dans cette contrée étaient encore inconnus à la demoiselle. Néanmoins, elle trouverait bien quelque chose de semblable à un serpent dans cet immense désert. A moins qu’il ne soit peuplé d’aucun monstre, ce serait génial. Mira ne savait pas non plus si elle avait le droit de rapporter ses trouvailles en dehors des laboratoires d’étude du gouvernement, mais elle cachait toujours un petit quelque chose dans ses habits pour son amie. Ce n’était pas toujours extraordinaire, mais chaque objet constituait un nouveau souvenir de ses périples, que Cassydie avait l’air d’apprécier. Ne voulant pas monopoliser la parole et ayant déjà fait le tour du sujet de ce nouveau lieu, elle proposa à Cassydie de lui raconter sa semaine.
- Super, tu vas pouvoir nous tester ça en direct et s’il est au point, je suis certaine qu’il ne te faudra pas plus de deux semaines pour en produire un autre ! Elle posa une main sur son menton pour réfléchir un instant à la question de Cassydie. Mmh… Je ne sais pas trop… Pourquoi pas ce fameux serpent géant que tu imagines ? Ou alors, si tu veux vraiment te démarquer dans l’originalité, pourquoi ne pas mettre quelques poils sur la coque et peindre la face avant sur un motif de kiwi ?!
Les talents de Mira en matière d’art s’élevaient à ceux d’un enfant de dix ans. Ce n’était pas faute de l’exploratrice de faire des efforts en la matière pour aider son amie. Elle avait beau regarder dans tous les sens, sous tous les angles, elle n’arrivait pas à trouver d’idée qui ne soit pas farfelue. Mais l’idée du kiwi lui plaisait vraiment et espérait secrètement que Cassydie choisirait cette option. Peut-être lanceraient-elles une nouvelle mode ? Il y avait peu de chances quand même. Qui ne tente rien n’a rien dit-on.
- Il n’y a pas de raison que cela n’aille pas, il avait l’air de sonner correctement quand tu le titillais.
En silence, elles entrèrent dans le bar. L’ambiance était déjà au beau fixe. Il y avait les habitués au comptoir, les joueurs de cartes dans leur petit coin, un mec qui venait de casser la corde de son banjo et se faisait râler dessus, tandis que les gens récupéraient leur argent dans son chapeau. Bref, tout allait bien et par chance, leur table était libre. Elles s’installèrent et Sam vint les aborder. Sam, c’est le grand gaillard à moustache qui gère l’endroit. On l’appelle comme ça, car il sait comment raccompagner les soûlards à la sortie : avec un bon coup de pied dans le luc. Mira croisa ses doigts sur la table.
- Ça me va. Elle leva les yeux au ciel pour se remémorer. Une bolée de cidre pour la demoiselle et un thé maison pour moi. On peut avoir des gâteaux apéros aussi ? Tu sais, tes machins en croix.
- Des bretzels ?
- C’est ça ! T’es un amour. Sam se tourna et commença à préparer la commande des deux femmes. Je ne sais pas ce que j’ai aujourd’hui, mais je me sens toute guillerette ! Dit-elle en s’étalant sur la table et s’étirant avant de se redresser. J’ai envie de jouer. Que dirais-tu de plumer ces amateurs de poker ? Elle pointa les quatre joueurs de cartes. Allez, juste une partie. On va s’amuser ! Ajouta-t-elle en se levant. Elle agrippa la main de Cassydie et la tira légèrement pour l’inciter à venir. |
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| Memories [Ft Cassydie], par Invité ► 26/7/2018, 21:24 ► Il existait des milliers de façons différentes de décorer un instrument mais parmi elles, aucune ne semblait aussi originale que celle de mon amie. Un kiwi qui jouait de la musique, la prochaine mode, à n'en pas douter ! Cependant, les idées en amenant d'autres, il me vint à l'esprit certains motifs intéressants auxquels je réfléchissait encore lorsque nous nous installâmes à table. Pourquoi pas une réprésentation de ce désert dont Mira m'avait parlé ? Avec d'immenses ruines, un ciel étoilé et des spirales de sables voletant dans les airs... Une vision engolivée de cette terre sur laquelle aucun aventurier n'avait encore mis le pied. Songeuse, je fis à peine attention aux autres clients de la salle, dont les visages auraient pourtant dû me sortir de mes réflexions. Seule la discussion de mon amie avec Sam (que toute la salle eut l'occasion d'entendre) m'extirpa définitivement à ma rêvasserie. J'accueillis la commande avec un sourire alors que ma gorge se déssèchait à toute vitesse : j'avais soif d'alcool. En attendant, je reportai mon attention sur ma camarade, croisant les bras sur la table et l'écoutant avec amusement.
- J’ai envie de jouer. Que dirais-tu de plumer ces amateurs de poker ?
Je suivis la direction indiquée par son bras et remarquai les quatre lascars qui battaient les cartes un peu plus loin. Poker. Mon regard s'illumina à ce simple mot. Ce n'était pas mon jeu de cartes favori, mais cela impliquait de gagner (ou plus souvent perdre) de l'argent, et j'adorais ça ! Pas d'être fauché, mais bien le sentiment d'excitation que la potentielle perte impliquait, une sensation grisante à laquelle on devenait rapidement accro. Mira n'eut aucun mal à me convaincre et la seule raison pour laquelle je ne me laissai pas emporter fut ma mandoline.
- Attends !
J'empoignai le manche de l'instrument avant de céder à la force de mon amie : je venais juste de le terminer, ce serait dommage de l'oublier dans le coin d'un bar. Je me mis à la hauteur de Mira et nous approchâmes de la table qui nous intéressaient. Les joueurs semblaient avoir terminé leur partie et s'apprêtaient à en recommencer une nouvelle, commentant la précédente de "t'avais trois rois depuis tout ce temps ?" ou autres "j'étais persuadé que tu bluffais", le tout accompagné d'éclats de rire ou de grognements contrariés. Je reconnaissais les habitués de l'endroit, trois gars qu'il m'arrivait de croiser en ville et une jeune femme que je ne voyais jamais qu'en ce lieu. Je pris la parole en m'appuyant à leur table :
- On peut se joindre à vous, les gars ? Je me sens chanceuse ce soir !
Je gratifiai nos futurs adversaire d'un regard malicieux. Avant toute chose, attiser la combativité des participants. Des gloussements accueillirent ma remarque :
- Tu vas encore te retrouver ruinée avant la troisième partie.
Remarque sans animosité qui déclencha une nouvelle vague de rires. Visiblement, j'avais déjà joué contre ce type. La jeune femme prit la parole :
- C'est pas toi qui vient de perdre la moitié de ta paie sur cette partie, Gab' ? lança-t-elle à celui qui venait de m'interpeller. Elle reporta son regard sur mon amie et moi et annonça : Aller, prenez des chaises et installez-vous.
Je la remerciai d'un sourire et saisis une chaise à libre un peu plus loin. Les joueurs se décalèrent pour nous faire de la place, emplissant la pièce du grincements de chaises sur le parquet. Je me penchai vers Mira avec un sourire malicieux et lui intimai à voix basse :
- Celle de nous qui gagne paie la boisson de l'autre ?
À la table, le joueur à ma droite s'appliquait à distribuer les cartes. |
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